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- Que fais-tu là ?

- Je suis ton grand frère, je dois être là quand tu vas mal, dit Paolo avec un ton rassurant mais Lucas claqua sa langue en guise de moquerie.

- Tu ne vas pas me berner Paolo, répondit Lucas.

- Je ne cherche pas à le faire, je veux juste qu'on discute sincèrement, ça fait tellement longtemps qu'on ne l'a pas fait, lui dit Paolo.

- Ah tu veux qu'on parle ? Vas-y dis-moi mon cher grand frère, qu'est-ce qu'on a à se dire ? Ah oui c'est vrai, tu veux parler su fait que Kate est une mauvaise femme pour moi ? Alors laisse-moi t'en dire une bonne, c'est moi qui suis nocif pour cette fille.

- Non ne dis pas ça...

- Quoi ? Mais tu voulais qu'on parle non ?

- Oui mais pas seulement de ça, commençons à parler de nous, lui dit Paolo en regardant à présent devant lui. Tu te rappelles quand on était encore des gamins, je t'emmenais ici, j'aimais te voir heureux, j'avais l'impression d'être utile quand je te rendais heureux. Je n'ai jamais eu l'intention de te faire du mal, ton bonheur est le mien même si j'ai tendance à être trop protecteur, ne m'en veut pas, c'est juste une question d'habitude. Tu as grandi et tu es libre de faire tes propres choix même lorsqu'ils ne sont pas en accord avec ce que je veux pour toi, j'aurais dû le voir plus tôt. Tu es tout ce qu'il me reste de papa et maman alors je ne pourrai pas survivre sur cette terre si toi et moi on venait à être séparés.

- On en a bavé dans l'enfance, répondit Lucas au bout d'un moment. Il sentit la sincérité dans la voix de son frère. Tu as raison, après tout ce qu'on a vécu, ça serait bête de se séparer. Je suis tellement reconnaissant pour tout ce que tu as eu à faire pour moi et je t'avoue que j'avais besoin que tu me soutiennes pour ma famille à moi.

- Oh crois-moi c'est Isabella qu'il faut remercier de ce côté, elle m'en a fait baver pendant toute une semaine. Tu n'imagines mêmes pas, pas de sexe pendant une semaine ? Dit Paolo à Lucas d'un air indigné.

- Kate m'a fait le même coup pour que je vienne te parler, elle a même changé de chambre, lui répondit Lucas en le regardant d'un air suspicieux et Paolo fit de même.

- Okay, j'ai compris, elles nous ont piégé les petites malignes, dit Paolo en éclatant de rire.

Ce rire fit plaisir à Lucas, cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas autant rit, ils étaient détendus et apaisés. Paolo sentit alors qu'il fallait qu'il lui pose la question de savoir pourquoi ils étaient là.

- Alors ? Il s'est passé quoi ? Demanda-t-il enfin.

- Je lui ai tellement de mal, je crois que je ne la mérite pas, répondit Lucas.

- Elle est pourtant là non ? Tu lui feras encore plus de mal si tu l'abandonnes encore une fois et vous avez une fille ensemble, tu as pensé à la petite ? Si tu fais ça tu seras le plus grand égoïste qu'il puisse exister et puis tu seras malheureux, Paolo lui dit cela avant de lui tapoter l'épaule en guise d'encouragement.

- Merci mon frère, dit Lucas en regardant son grand frère.

- C'est normal, allez, viens on rentre.

Tous les deux se levèrent et ils rejoignirent chacun leur voiture. Paolo proposa à Lucas de l'accompagner en le suivant et il accepta. De retour chez lui, Lucas pénétra la maison et trouva Kate et Isabella dans le salon. Kate se leva d'un bond et alla le prendre dans ses bras. Il l'embrassa en s'excusant pour son comportement.

- Je suis désolé...tellement désolé, lui dit-il alors qu'elle avait encore la tête sur son torse.

- Ce n'est pas grave, l'essentiel c'est que tu sois revenu, lui répondit-elle.

Paolo lui qui se tenait derrière eux, croisa le regard de sa femme qui le regardait d'un air soulagé. Lorsqu'il tourna son regard vers le couple devant lui et puis vers sa femme, elle hocha positivement la tête et il comprit ce qu'il avait à faire. Il s'avança vers eux et Kate se redressa sans comprendre son attitude.

- Kate, commença-t-il, je tiens à te demander pardon pour tout ce qui s'est passé. Je n'aurais pas dû te traiter ainsi et te mêler à ce passé sombre que Lucas et moi avons vécu. J'ai été égoïste et injuste avec toi, si je ne l'avais pas été on aurait évité tout ceci. Puisse-tu trouver en toi la force de me pardonner.

Kate ne put s'empêcher de pleurer car c'était exactement ce qu'elle voulait, qu'il y ait la paix et l'entente entre eux et son rêve venait de se réaliser. Elle avait l'homme de sa vie et une famille. Face à la sincérité de Paolo elle hocha la tête et il la prit dans ses bras.

- Bienvenue dans la famille, chuchota-t-il tandis que Lucas tenait lui aussi Isabella, tous deux souriaient face cette image qu'ils avaient sous les yeux...leur famille était au complet.

Quatre mois plus tard, Lucas et Kate s'étaient mariés le jour de l'anniversaire de leur fille, ils avaient voulu faire une grande fête et ça l'était. Sienna faisait des petits pas dans toutes la maison, c'était une boule d'énergie. Ensemble avec Paolo, Isabella et leur fils, il se rendirent en weekend dans une maison de vacances afin de se détendre. Kate n'est plus jamais retournée en Angleterre, elle avait ouvert son studio photo dans leur ville et elle se sentait épanouie, Lucas la soutenait et il était un père merveilleux. La maison de Marco était devenue leur maison de rassemblement familial, eux, sont allés vivre à Milan, loin de tout.

Un jour alors qu'ils étaient en congés, Maitre Albini, l'avocat de Marco vint chez eux, il était ravi de les voir heureux. L'annonce de sa visite avait étonné le couple mais ils avaient accepté de le recevoir. À son arrivée, Kate le fit asseoir et lui proposa du café, ce qu'il accepta volontiers, Kate appela son mari qui arriva avec leur petite fille sous ses pas. Maître Albini fut content de voir qu'elle avait grandi auprès de ses parents. Tous posés, il ouvrit sa mallette et en sortit une enveloppe ce qui étonna le couple, Lucas prit l'enveloppe sans caché sa confusion et l'ouvrit, il en sortit une lettre et Kate et lui fut encore plus confus. Lucas se mit à lire la lettre.

- Chers Lucas et Kate, commença Lucas en regardant vaguement Kate et Maître Albini. Si vous lisez cette lettre, alors vous êtes ensembles et enfin réunis. C'est la chose que je souhaitais le plus au monde, j'aurais aimé vous voir être enfin réunis et heureux avec ma petite Sienna. Je savais que vous alliez vous retrouver c'est pour cela que je vous ai donné un petit coup de main en vous rapprochant, j'imagine que c'est le ciel qui m'a inspiré. Sachez mes enfants que l'amour ne connait pas de classe sociale, de couleur ou encore de différence, l'amour mérite d'être ressenti et vécu par deux êtres qui s'aiment fort et qui peuvent compter l'un sur l'autre. Je suis heureux pour vous et je vous souhaite le meilleur. Marco.

Lucas termina et plia le papier, il sentait ses yeux se mouiller, quant à sa femme, elle pleurait déjà, avec Sienna sur ses genoux qui se demandait ce qu'il se passait, Maître Albini souriait tristement car lors de la lecture de Lucas, il imaginait la voix de son ami. Lucas frotta son pouce et son index sur ses yeux. Il eut un long moment de silence question de reprendre chacun leur esprit et Maître Albini reprit la parole.

- C'est vraiment une bénédiction de vivre ce que vous vivez à cet instant. Lorsque Marco m'avait parlé de ceci, je n'y croyais pas. Eh bien, j'ai eu tort de ne pas le faire, dit-il en riant doucement. Soyez heureux, vous avez exaucé le vœu le plus cher de ce grand homme.

Lucas et Kate souriaient chaleureusement. Lucas avait pris la main de Kate tandis que celle-ci déposait un baiser sur le front de leur fille, c'était un moment de tendresse et de souvenir, de cet homme qui les aimait et qui avait vu en leur histoire ce qu'ils ne pouvaient pas voir et les avaient à présent réunis.

D'un Faux Accord à Un Accord Parfait...

Le Faux Accord (Sous Contrat d'Édition) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant