Je te laisserai mes mots

Il était très tôt pour cette jeune fille. Elle se levait toujours à l'aube pour observer ce couché de soleil changeant chaque matin.
Elle adorait avoir cette routine bien à elle.
Un réveil mit à cinq heure. Elle se levait d'abord, allait prendre le même petit déjeuner, s'habillait et partait. Elle allait toujours au même endroit. Elle prenait quelques ruelles et arrivait sur une grande avenue. Elle s'asseyait à son banc, ou elle avait gravé son nom. Et regardait la ville s'éveiller.

**

Comme chaque matin, elle s'assît dans sa cuisine, pour prendre son petit déjeuner. Sa mère lui préparait toujours le même, son préféré. Des tartines grillées au four, certains matins, elle mettait seulement du beurre, et d'autre elle rajoutait sa confiture de fraise.
Elle salua sa mère d'un signe de tête. Ce n'était pas une enfant bavarde. On le lui reprochait souvent, mais cela lui plaisait d'écouter le bruit autour d'elle. Elle n'appréciait guère parler, se disant que cela en était inutile. Alors elle écrivait.
Finissant son repas, elle remonta se préparer et partit en coup de vent de chez elle. Sans oublier de câliner sa mère, qui lui disait toujours un mot doux.

Elle se retrouva instantanément sur ce banc. Même heure, meme endroit.

Mais cette fois ci. Il y avait un inconnu sur cette image qu'elle connaissait tant. Un chat. Cela était si peu commun pour elle de ne pas retrouver les mêmes choses qu'elle en resta surprise.
Ce chat la regardait avec de gros yeux rond. Elle distingua qu'il n'avait pas de collier. Elle s'en étonna.

Il avait de gros yeux ronds, d'un bleu si puissant qu'on pouvait s'y perdre. Son pelage était tellement particulier, ses oreilles et son museau était d'un blanc immaculé et le reste de son corp était d'un noir si profond qu'elle en distinguait presque des reflets violets.
Il avait l'air si précieux. Si mystérieux, comme si elle ne pouvait l'atteindre. Mais cela était comme si ce chat voulait aller vers elle, voulait s'accrocher à cette jeune fille comme si sa vie en dépendait. Il voulait s'approcher d'elle mais n'en osait pas.

Elle passa deux heures à l'observer. A regarder chacun de ses faits et gestes.
Passée une heure, il était venu s'installer sur le banc. Il était resté assez éloigné d'elle mais tout de même proche. Il se sentait en sécurité près d'elle. Il trouva un réconfort en cette jeune fille mais il ne comprit pourquoi cela.
Elle ressentait la même chose, elle trouvait que ce chat avait quelque chose de particulier, comme s'il pouvait ressentir certaines émotions. Elle se sentit bête de penser cela, après tout, ce n'était qu'un chat.

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Les jours passèrent, et l'alchimie entre cet animal et cet humain grandissait. Elle avait trouvé un ami, un espace bien à elle. Elle venait tous les matins à la même heure, et caressait ce chat si spécial à ses yeux. Ils passèrent ainsi du temps ensemble. Elle ne parlait pas, elle trouvait cela idiot de parler à un chat, elle pensait qu'il l'a comprenait par ses émotions. Et elle n'avait pas tord.
Il sentait ce qu'il se passait dans son âme. Il savait quand elle était triste ou heureuse. Et savait aussi quoi faire. Il venait fréquemment poser sa tête sur ses genoux.

Ce chat était différent des autres, il avait cette capacité de ressentir les émotions des humains. Il s'était éloigné du monde quand il avait compris ce qui se tramait en lui. Les humains ressentait des émotions tellement violentes qu'il en avait mal au cœur. Mais le matin de leur rencontre, il avait senti une âme si douce qu'il avait voulu s'en approcher. Il avait découvert cette humaine posée sur ce banc. Il l'a trouvé calme et douce. Cela le reposait d'être avec elle, et il appréciait chaque moment passé en sa compagnie.
Elle calmait ses peurs seulement grâce à sa présence.

Il n'était pas au courant qu'elle l'avait renommé Chat. Elle écrivait des lettres en s'adressant à lui. Elle n'aimait pas parler, alors elle écrivait. Elle posait sur papier tout ce qu'elle avait à dire et prononçait ses mots à Chat. Tout ce qu'elle ne disait pas, était sur papier. Alors seulement, cela l'apaisait, et c'est ainsi qu'elle pouvait être si calme en sa présence.

Chat l'aidait beaucoup, il ne parlait pas, il ne miaulait guère. Il faisait par de son existence et cela lui convenait. Elle pouvait fermer les yeux des heures durant, et quand elle les rouvrirait, il serait là, à la regarder.

Elle calmait l'angoisse de sa vie dans ses mots. Adressés à ce Chat.
Ils avaient tous deux trouvés une compagnie en l'autre.

**

Mais un beau jour. Cette jeune fille ne revint plus. Chat ne la croiserait plus jamais. Jamais n'aurait-il su que leur dernier moment ensemble était ce jour la. Un jour triste. Il pleuvait, elle était venu en t-shirt. Elle qui était si bien habillée. Il ne comprit point.

Chat ne su jamais qu'elle avait laissé ses lettres sur ce banc. Il y était écrit des mots d'en-revoir. Elle lui faisait ses adieux. En lui disant qu'il avait été son seul et unique ami. Et l'en remerciait.

Depuis ce jour, Chat se baladait dans les rues de sa ville en repensant à cette jeune humaine. Il n'avait plus jamais retrouvé personne comme elle.

Un matin, à cinq heures. Il se perdit dans un parc. Il ne comprenait point pourquoi y avait-il des pierres disséminés un petit peu partout dans l'herbe.

Ce qu'il ne sût jamais est qu'il passât devant sa tombe, ou ses mots y étaient gravés :

    Mimi
      1980 - 1996
         Merci pour tout, je suis désolée.