VEGVISIR

CHAPITRE I : Le Chant du Barde

Pour ce premier chapitre, sans trop en dire, aucune mort n'est vraiment éternelle. Du moins pas de la façon dont on l'entend.  :) 

Bonne lecture !

PS : Si Jimin peut paraître... Peu appréciable, c'est parce qu'il est important pour moi de bien introduire son développement haha !  

Même si elle peut être laide ou choquante, la vérité n'en devient pas fausse.

L'ascension d'Horus, tome 1 - Dan Abnett

Jimin n'avait jamais vraiment eu de maison. Quand il était encore un dieu, il ne pouvait pas envisager de se cantonner à un seul lieu pour le restant de sa longue existence. Quand son envie de devenir un tout a commencé à se dessiner, il ne pouvait même pas imaginé n'être qu'à un seul endroit. Car Jimin, à cette époque, voulait tout.

Jimin voulait être tout.

Quand il est devenu une planète, le noyau de sa prison, il ne considérait pas sa propre matière comme sa maison. Ce n'était, à ses yeux, que du temps. Une ligne éphémère qui s'effriterait peu à peu et, à sa fin, elle emporterait avec elle sa punition.

Oui, Jimin n'avait jamais vraiment eu de maison. Même quand il était jeune, d'après la conception humaine, ses ambitions le poussait à ne se sentir nul part chez lui. S'il avait eu un foyer, à ce moment-là, il ne l'avait alors pas remarqué. Et encore, son père n'était pas le genre d'être à offrir ce genre de choses. Lui qui créait sans cesse, qui ne s'arrêtait pas sur le résultat mais continuer d'envisager la suite ; à chaque fois. 

Jimin n'avait toujours connu que ça : des suites. Jamais de points fixes.

Mais s'il avait eu à choisir ce qui se rapprochait d'une maison, il aurait sans aucun doute choisi Le Nord Blanc.

C'était il y a longtemps. Aux premiers pas des hommes. Les années venaient à peine d'ouvrir leurs yeux et le vide faisait encore de la place.

Curieux, lui qui n'avait encore jamais mis un pied sur terre, Jimin y était allé. Il se souvient encore des arbres, gelés dans un hiver éternel et magnifiques. Si fragiles et pourtant d'une force si majestueuse que rien n'aurait osé briser une telle beauté. Comme si leur apparence, à elles seules, suffisaient à transformer leur matière sans même la toucher.

Il se souvient des océans qui enroulaient la terre. Comme s'ils n'avaient jamais eu de noyaux, comme s'ils n'étaient jamais nés mais avaient toujours été là, fluides comme l'air. Comme s'ils étaient l'unique morceau donné par le vide. 

Jimin adorait les regarder. Ils étaient l'une des rares choses à aspirer son attention, à susciter son respect. Et à l'époque du Nord Blanc, ils dominaient tout.

Puis, plus insidieusement, Jimin se souvenait de Taehyung. 

Taehyung n'était pas très grand mais sa carrure défiait le caractère imposant des montages. Ses yeux étaient des écailles de fer et donnait à son regard le tranchant de la plus mortelle des lames. Sa voix était grave, vibrante, comme si elle ressortait des entrailles même de la terre, se décrochait du pouls du monde. Son visage était parfait, taillé dans la roche.