𝙰 𝚜𝚞𝚒𝚝, 𝚙𝚕𝚎𝚊𝚜𝚎.

-𝟷-

"Un beau vêtement.

Il y a toujours une longue histoire derrière. Le choix de la coupe, du tissu, des boutons et autres matériaux précède tout le « véritable » processus de confection. Mesurer, décatir, couper, bâtir, cranter, broder, sous-piquer, ajuster... la liste des procédés pourrait remplir un bouquin mais seul l'artiste en a réellement conscience. Jour après jour, heure après heure, minute après minute, il suit ces étapes qu'il connaît par cœur et transforme chaque petit bout de fil en une pièce indispensable à la magnificence de son œuvre.

Un beau vêtement.

Sans cette multitude de détails qui font de lui ce qu'il est, sa valeur ne dépasse pas celle d'une quelconque étoffe. La vie fonctionne de la même manière, à mon avis. Libre à vous d'interpréter cette affirmation comme vous le souhaitez. Mais si je devais personnellement me décrire,

je dirais que je suis une veste de haute couture à laquelle il manque une touche finale."

...

Tokyo, 2015.

-Kuroo: Es-tu sûr de toi ?

-Bokuto: Oui. Je ne veux pas aller ailleurs.

En cette matinée ensoleillée dans un quartier paisible de la capitale, deux jeunes hommes aux avis contraires se tiennent devant un bel atelier de couture à la réputation plus que spéciale. Même si les tenues sortant de ce lieu sont d'une immense beauté, les avis que l'on peut trouver sur les sites de revue sont majoritairement négatifs. La raison ? Le mode de fonctionnement très particulier du propriétaire. Bien évidemment, rien ne ferait reculer Bokuto Kōtarō : il n'en a que faire des plaintes et des mauvaises notes... il avait vu l'une des sept merveilles du monde de ses propres yeux et elle venait d' A. Couture.

...

La veille.

-Bokuto: Je vois... merci quand même, dit-il en raccrochant.

-Kuroo: Alors ? Fait-il en connaissant déjà la réponse.

-Bokuto: Ils sont également débordés, il faut attendre 3 mois pour une tenue sur mesure.

-Kuroo: C'était notre dernière chance...

Bokuto soupire de désespoir. Cela fait une semaine qu'il appelle un à un tous les meilleurs ateliers de couture de Tokyo pour la confection de son costume. Malheureusement pour lui, la moitié des couples de la ville a apparemment décidé de se marier à la même période. Il se laisse fondre sur son canapé et Kuroo lui tapote l'épaule pour le rassurer.

-Kuroo: Il doit bien y avoir une solution.

-Bokuto: Il ne me reste qu'un mois... j'aurais dû m'y prendre à l'avance. Quel idiot.

-Kuroo: ...

La sonnerie retentit, étonnant Bokuto qui n'attendait pas de visiteur autre que Kuroo. Il va ouvrir la porte et tombe sur une petite vieille dame au sourire apaisant. Elle tient un album photo. 

-Bokuto: Mamie ? Quelle surprise... entre, je t'en prie.

-Ume: Désolée de passer sans prévenir mon chéri... mais j'ai retrouvé ça dans mon grenier et je voulais à tout prix te le montrer, explique-t-elle en suivant son petit-fils jusqu'au salon.