LUNDI

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Je tiens à prévenir les plus jeunes/sensibles d'entres vous du langage cru ainsi que de la violence qui y est (presque) omniprésente. Prenez soin de vous et bonne lecture <3

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12:00. Elle le regarde. Comme à son habitude. Elle connaît tous ses profils. 3 ans qu'elle l'observe chaque midi. 3 ans à l'aimer dans l'ombre. Lui avouer ? Jamais cette idée ne lui a traversé l'esprit. Elle est paysanne, il est roi.
- Eh la navette! Achète nous notre repas et plus vite que ça !!
Ça recommence. « La navette ». Voici son surnom. Son prénom ? Peu de personnes le sait, mais tout le monde l'appelle ainsi. Elle détourna le regard, comme chaque midi, depuis 3 ans, pour courir à la cafétéria. « 4 sandwichs s'il vous plaît ». Cette phrase tant dites, se dit de manière mécanique. Elle retourna en courant dans sa classe, rendre les biens des bourreaux.
- « La prochaine fois t'iras plus vite la navette »
Encore une. Une claque dans le dos. Elle ne les compte même plus. Elle retourne à sa place, mais il avait disparu. « Où est-il ? Il ne quitte jamais sa place d'habitude... ». Son seul rayon de soleil de la journée s'est estompé. Tout en baissant la tête, elle remarque un papier. « Un papier ? Quand est ce qu'il est arrivé là ? ». Puis elle s'en souvient : elle était tellement absorbée dans ses pensées qu'elle n'a pas senti la boule de papier percutée son front.
- « Eh la navette. Vas chercher un sandwich de plus pour le roi. Et plus vite que tout à l'heure, sinon tu verras après l'école. »
« L-le roi ? ». En tournant la tête elle le voit. Il la regarde, un air neutre sur le visage. Il était là.
- « Oh t'es sourde ?! Dépêche toi, arrête de faire attendre le roi ! »
- « O-oui »
- « Ça s'est notre navette ! Aller fusée !! »
Il la suit du regard jusqu'à se faire couper par la porte.
Le roi fixait la porte jusqu'à ce qu'elle revienne.
- « Qu'est ce que tu regardes ? Tu t'intéresse quand pas à la navette ? Ah bah en parlant d'elle la voilà enfin hahaha »
- « T-tenez votre sandwich. »
- « Pourquoi tu lui parles ?? Tu te crois digne de lui adresser la parole ?! Hein ?! Attends tu vas voir »
Il s'approche d'elle, faisant tomber son sandwich, acheté il y a 10 minutes. Il la pousse. Elle tombe. Les autres se mettent en cercle pour admirer le spectacle. Il lève son poing, fermé et prêt à percuter son ventre quand soudain..
- « Qu'est-ce que vous pensez faire ? »
Le roi a parlé.
- « On la puni de se croire plus haute qu'elle ne le doit, cette petite salope. »
- « Touchez la et je vous tabasse un par un. »
Le roi dit, les autres s'exécutent.
- « Relève toi. »
Elle se relève vite, trop vite, car elle tombe dans les pommes.
- « Emmenez la à l'infirmerie. »
- « O-oui [prénom].
Et il parti. Les laissant avec elle. Une jeune fille nommée [prénom inutile] l'emmène à l'infirmerie, et la laisse là.
Quelques minutes plus tard, elle se réveille, une main sur son ventre... « Une main sur mon ventre ?? ». Elle se redresse doucement, et le voit. Le roi. Il dort. « Il est magnifique. J'aimerai être une princesse, pour être à son niveau. Une paysanne n'a rien à voir avec un roi. C'est impossible... ». Sentant du mouvement, il ouvre les yeux, se redresse, et l'observe, tout comme elle le fait depuis 5 minutes. Le silence dure bien 2 minutes, avant que le roi ne réagisse.
- « Tu vas mieux ? »
Elle hoche la tête.
- « Tu ne sais pas parler ? »
- « Si. »
- « Bon début. »
De nouveau le silence s'installe. Il s'étire, se lève puis dit :
- « Moi c'est [prénom]. Et toi ? »
Elle n'en revenait pas. Un dialogue avec le roi. Celui qu'elle observe depuis 3 ans. Celle qui l'aime depuis 3 ans.
- « Je m'appelle [prénom1]. »
- « Tu n'as personne avec qui traîner ? »
- « J-je suis invisible. Personne ne me remarque sauf pour faire la navette. »
Il ne répondit rien. Il tourne les talons et quitte l'infirmerie. Elle, prit bien 10 minutes à quitter la pièce, encore chamboulée par ce qu'il venait de lui arriver. « Où est mon sac ? Ah...dans la salle de classe. »
Elle se dirige vers sa classe. Ouvrant la porte le coeur battant, elle les voit. Ses bourreaux. Ils l'attendait. Entendant le bruit, ils se retournent. Un sourire se dessine sur leurs lèvres « C'est le moment de serrer les dents... »
Elle s'avance, sachant sa punition. Les autres rigolaient, impatients de ce qu'il va arriver. En prenant la lanière de son sac, ils lui marchent sur la main.
- « Petite salope pour qui tu te prends ? Tu ne sais plus ta place ? T'as besoin qu'on te remette les idées en place. »
Un coup.
- « ça fait moins la maline par terre hein ? »
2 coups.
- « Tu vas appeler ton prince charmant à la rescousse ? Réponds salope !! »
8 coups.
- « Tu n'es qu'une merde, tu ne vaux rien. Suicide toi ça vaudra mieux pour tout le monde. »
20 coups.
La porte s'ouvre à la volée. Il était là. Son air blasé laisse place à la colère.
- « Bande d'enfoirés »
Il se jette sur eux. Elle ne peut rien faire, si ce n'est qu'haleter, cherchant le moindre atome d'oxygène.
- « P-pardon !! Pardon monsieur le Roi, nous partons laissez nous partir par pitié !! »
- 1
Trois partent en courant
- 2
Le reste suit, aussi vite qu'ils ne le peuvent pour échapper à la rage du roi.
- « [prénom1]. »
Elle ne lève pas la tête. Elle a honte. Les larmes coulent, comme le sang de sa lèvre. Une petite flaque de sang se forme. Des égratignures partout. Des bleus. La lèvre coupée.
- « Lève la tête j'ai dit »
Elle a peur. Elle ne peut pas bouger. Il pousse un long soupir, avant de partir.
« C'est toujours pareil ». Elle reste là, au sol à pleurer en silence. Mais il revient. Une trousse de secours à la main.
- « Redresse toi de sorte à ce que je puisse voir ton visage et tes bras. »
- « Mes bras ? »
- « Oui. »
- « N-non mes bras vont bien »
- « J'ai dit de me montrer tes bras. »
- « V-vraiment ça va je vous assure. »
Il souffle encore puis lui saisit le bras gauche. Elle retient un gémissement de douleur. « Je ne veux pas qu'il voit ça »
Il lève la manche avant de se stopper net.
- « Tu te mutiles ? »
- « Non ! C'est mon chat il me griffe souvent !! »
Il les fixe encore quelques secondes, avant de mettre des bandages sur les plaies ouvertes soignées. Il imbibe un coton de Bétadine avant de s'attaquer à sa lèvre. « Trop près ». Elle recule progressivement.
- « Si tu continues de reculer je t'embrasse. »
Elle ne bouge plus, et rougit de tout son être. Elle peut sentir son souffle sur ses joues. Elle essaye de se contenir, mais ses joues rougissent à vue d'œil. Il n'y fait pas attention, même si les siennes rougissent légèrement aussi. Il a fini, remballe la trousse de secours, et s'étire.
- « Tu peux te lever ? »
Non.
- « Ne vous inquiétez pas pour moi »
- « Arrête ce vouvoiement. C'est agaçant. »
- « P-pardon monsieur le roi »
- « Arg. Arrête de m'appeler comme ça. Appelle moi [prénom]. Tch. Aller lève toi »
Elle a mal partout c'est impossible
- « Je dois rassembler mes affaires partez- pars devant »
- « Tu m'agaces. »
Il rassemble ses cahiers avec elle et les lui tend.
- « Maintenant lève toi. »
Elle ne peut pas.
- « O-oui. »
Elle souffre. Mais elle tend ses jambes, s'appuyant sur un bureau, et se redresse enfin. La douleur est insupportable. Chaque bleus et coupures lui martelait la peau.
- « Passe devant. »
À peine a-t-elle fait un pas, que sa jambe cède. La douleur est insoutenable.
- « Je savais bien que t'y arriverai pas. Hff, pourquoi tu l'as pas dit quand je t'ai demandé ? »
- « Je ne veux pas t'embêter plus longtemps... Laisse moi là »
- « Arrête tes conneries. »
Il se baisse.
- « Monte sur mon dos sans faire d'histoire. »
Elle exécute son ordre.
Il l'amène jusqu'à l'arrêt de bus, lui demandant lequel elle prend.
- « La ligne B, mais il n'y en a plus à cette heure. »
- «  T'habites où ? »
- « L'immeuble à côté de la bibliothèque. »
Il se met en route. Elle s'endort sur son épaule. Plusieurs minutes passent. Ils arrivent enfin devant la bibliothèque.
- « Réveille toi on est arrivé »
Cette sieste l'a peu aidé, mais elle arrive à mieux tenir sur ses jambes.
- « Donne ta main »
Elle lève sa main tremblante. Il sort un feutre noir de sa poche, et écrit ce qui semble être un numéro de téléphone.
- « Tu m'envoie un message si ça va mal, si on t'embête. C'est clair ? Pas d'exceptions. »
Elle hoche la tête, puis entre dans l'immeuble après un merci si faible qu'il l'a à peine entendu.

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Bon. Premier chapitre. Après relecture je trouve que j'ai vraiment écris ce que je voulais lire. J'ai commencé cette histoire pour justement pouvoir créer des dialogues, des situations, des relations que je ne trouvais pas dans les autres livres. Prenez soin de vous encore et vivez longtemps et heureux/ses 🫶🏻.

Un amour dans l'ombre (?)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant