Nous nous dévisageons longuement, nos bouches ouvertes, comme des poissons, avant qu'une des demoiselles ne se lève. De longues boucles auburns flottent autour de son visage de poupée et ses grands yeux chocolat me regardent, étonnés. Elle s'approche de moi, contournant un petit fauteuil bleu canard, contenant de nombreux coussins à fleurs. Arrivée à ma hauteur, elle me regarde de la tête aux pieds, puis marmone quelque chose d'incompréhensible à ses voisines.
Je déglutis, n'osant plus faire un geste.
Des millions de questions m'assaillent la tête : "Qui sont-elles ?", "Que font-elles ici ?", "Comment sont-elles entrées ?"... Mais seule une tourne vraiment dans mon esprit : "Que dois-je faire..?"
Je suis seule, dans un endroit au milieu de nulle part, avec trois inconnues qui peuvent à tout moment me saisir et me faire du mal.Pendant que je me remémore les prises de karaté pour mettre quelqu'un à terre, je vois qu'une des trois jeunes femmes; une petite russe assise sur le lit; entrouvre ses lèvres, comme pour dire quelque chose, puis se ravise.
C'est finalement une blonde qui prend la parole :
- Est-ce vous la nouvelle propriétaire des lieux ? lance-t-elle, en le regardant droit dans les yeux, une lueur glaciale à l'intérieur.
Je me crispe en entendant sa voix. Elle a une voix semblable à la porcelaine : froide et cassante. Ses yeux délavés continuent à me fixer, et ses cheveux blonds Vénitiens retombent en carré sur ses épaules.
La tension est à son comble.Je hoche silencieusement la tête pour répondre à sa question et OH, miracle ! Elle me sourit ! Toutes trois se détendent et éclatent de rire.
Elles commencent à s'avancer vers moi et mon cœur se serre. Seigneur, que vont-elles me faire ? Est-ce mon heure ? Est-ce qu'elles vont me torturer ou pire, me disséquer et vendre mes organes ???
- Qui.. Qui êtes v-vous...? Dis-je, les larmes aux yeux.
- Nous sommes vos domestiques, Mademoiselle. Bienvenue chez vous ! s'exclament elles joyeusement en chœur.Je les regarde, hébétée. Mes... Domestiques ?
J'analyse la situation, qui dans ce sens, est logique : elles sont en tenue de soubrette, et si elles ont pu entrer sans effraction par la porte, c'est qu'elles avaient forcément les clés non ?À suivre..
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Relics of the past
Mystery / Thriller'' Il fait froid. Comme le jour où on m'a annoncé la mort de ma mère. Cette pauvre femme était folle, elle avait été diagnostiquée comme schizophréne : hallucinations visuelles et auditives, dialogue avec elle-même et j'en passe. Avant d'être intern...