Exctraordinary Ones

Prologue

Il m'arrivait parfois de lever la tête pour contempler et craindre le paysage désolant et effroyable que j'allais laisser derrière moi. Malgré la douleur atroce que m'infligeaient mes blessures, je continuais d'avancer sans vraiment savoir où j'allais. Alors que j'étais résolu à abandonner toute forme de résistance, me laissant mourir dans cet endroit inspirant la désolation, je regarda la seule forme de vie qu'il restait aux alentours. Cet enfant, qui était né au beau milieu du chaos, était paisiblement dans mes bras, emmitouflé d'un drap rudimentaire, mais doux. Le nourrisson se mis à rire naïvement. Je lui fis, ce qui me semblait au départ, un sourire forcé, avant de m'apercevoir que je souriais de son insouciance. Peut-être parce qu'elle m'apportait le chaleureux sentiment d'espoir que tout n'était pas terminé, qu'il me restait encore une chance de nous sauver. Je jeta un regard accablant au ciel.

*Comment en est-on arrivé là ? Toi qui est censé avoir le contrôle sur tout, comment avons nous fait pour échoué si proche du but?*

Mes paupières devenaient de plus en plus lourdes, j'étais sur le point de perdre connaissance.

*Non, pas maintenant, pas avant de l'avoir mis en lieu sûr... je dois...*

Soudainement je fus plongé dans une lumière intense et aveuglante m'empêchant d'ouvrir les yeux pour voir la personne qui se tenait devant moi. Je n'arrivais qu'à distinguer ses longs cheveux argentés qui m'enveloppaient dans une étreinte douce et chaleureuse, ainsi qu'un bref sourire remplie de bienveillance. Elle tendait sa main dans ma direction. Je lui lança un regard presque vide, soulignant que j'étais au bord du désespoir.

- Qui êtes-vous?

Au lieu de m'apporter une réponse claire, elle se mit à sourire de nouveau, faisant apparaître dans sa main une sorte de lampe à l'apparence d'une fleur.

- Dis-moi jeune mortel, quel est ton vœu ?

- Mon vœu ? Quel est... mon vœu ?

À ce moment-là, je vis toutes les horreurs que j'avais traversé jusque-là défiler dans ma tête. Oui, à ce moment-là, plus rien n'avait d'importance pour moi. Plus rien. Et sans réfléchir une seconde de plus, je lui apporta la réponse la plus sincère de toute mon existence.

- Je veux... je veux... que tout s'arrête une bonne fois pour toute.

À ces mots tout s'effondra autour de moi. Le ciel se brisa en mille morceaux, et la terre engloutissa tout sur son passage. Laissant seulement une jeune pousse de muguet, fraîchement éclairé par le ciel du printemps.