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La tête en arrière, la nuque contre le rebord de la baignoire. Le corps immergé jusqu'à la poitrine. L'eau était devenue froide. Ses cheveux qui pendaient, gouttaient sur le carrelage de la salle de bain. Les yeux clos, son visage semblait apaisé et ses traits, doux, ses muscles faciaux totalement détendus. L'eau montait et descendait comme ivre, déambulant de manière incohérente le long de sa peau. Les vaguelettes venaient s'échouer sur ses seins, s'aventuraient même au - delà de ses tétons - qui, comme des rochers, brisaient la régularité des vagues -, mouillaient ses clavicules.

Par la fenêtre, la clarté de la Lune, se reflétant sur les eaux, était la seule source de lumière éclairant la pièce. Ce qui ajoutait au caractère froid et sourd de la scène. Aussi le teint de la peau, sur laquelle les poils blonds étaient hérissés, se confondait à cette lueur blafarde. Elle apparaissait comme une épave flottante dans le creux du bain en fonte. Une main ferme, sur la lame qui faisait gicler le faisceau lunaire, le petit iceberg anthracite couvert du liquide rouge Bordeaux, une autre totalement morte, pendante, au bout des doigts, ce même liquide, qui perlait.

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