Prologue

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Mia

1 ans avant, dans le Minnesota...

Je lance le dernier bagage dans la voiture de mon frère, puis claque le coffre. Je l'entend grogner que j'ai claqué trop fort mais je ne m'en occupe pas.

Ma mère grimpe à l'avant tandis que je jette un dernier coup d'œil dans la maison dans laquelle j'ai grandi, pleurer, et été violée. Et surtout, le dernier endroit où j'ai vu mon père encore en vie.

1 ans qu'il nous à quitté et la douleur est toujours la même.

En admirant la maison, je me souviens d'avoir laissé un dernier carton dans ma chambre.

Je reviens.

Je n'attend pas leurs réponses et pénètre dans la maison jusqu'à ma chambre en courant.

Il est là.

Je m'accroupis près du cartons et déplie l'ouverture pour être sûr que rien n'a bougé. J'y ressors les dessins de mon père. Il était talentueux.

Il avait tout pour lui, dessiner était pour lui plus qu'un hobbie. C'était d'ailleurs leur sujet de dispute avec ma mère qui ne croyait pas en lui.

C'est pour les enfants !

Elle lui répétait sans cesse cette remarque et le soir, quand je descendais boire un verre d'eau, je le trouvais près de la cheminée, feuille blanche au sol et un crayon dans la main. Il disait que la chaleur et les flammes s'apaisaient et que la perception de l'enfer était propre à chacun.

Pour lui, dans chaque noirceur il y avait une part de blanc. Liam et moi étions sa part de blanc dans son enfer a lui.

C'était mon héros.

C'est le premier à m'avoir cru la première fois que je lui ai avoué m'être faite agressé. Il a voulu retourné tout le Minnesota pour retrouver celui qui m'avait fait vivre l'enfer. Mon enfer. Mais comme d'habitude, le méchant remporte toujours la victoire.

Papa a toujours voulu visiter Seattle. C'est l'une des principales raisons de notre déménagement là-bas.

Je repose ses dessins et sort du carton un pull bleu foncé. Mon pull.

C'est à cause de ce pull que j'ai posé les pieds dans mon enfer. Je ne pensais pas y rentrer si tôt. Mes yeux me brûlent et ma gorge se noue douloureusement.

Un klaxonne retentit et je referme violemment le cartons et me relève du sol pour partir rapidement de cet endroit, rempli de tragédie et de douleur.

- T'en a mis du temps, sœurette.

Je me force à sourire et rentre dans la voiture.

- Direction l'aéroport.. Seattle, nous voilà !

Il démarre et je ne quitte plus des yeux cette maison. J'ai l'impression d'abandonner mon père. D'un côté, j'espère qu'il est heureux de nous voir réaliser son rêve, car c'est pour lui. J'enfile mes écouteurs et lance love in the dark, d'Adèle et ferme les yeux, retraçant chaque souvenir avec lui.

Pour toi, papa.

Seattle, fais-moi quitter mon enfer.

MYSTERY ( SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ L'ABEILLE BLEUE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant