FANCY-FREE PERSON

02/ Un jeu à double tranchant

"- Pourquoi vous êtes venus me chercher ?"

J'avais répondue en ignorant sa question sarcastique. Son visage pris une toute autre expression en comprenant que je ne comptais pas rentrer dans son petit jeu.

Il pris appuis sur le dossier de sa chaise pour se relever de quelques centimètres puis se pencha en avant pour se rapprocher de mon visage. Assise sur le bord du lit, je pouvais presque sentir son haleine tant il s'approchait. Sa lèvre inférieure trembla quand sa mâchoires se serra et il finit par prononcer quasiment en chuchotant :

"- Quand je pose des questions tu réponds, et pas l'inverse ! Alors ferme ta gueule si c'est pour ne pas répondre !"

Il avait la voix presque tremblante de colère, ses jointures étaient blanches tant ses mains serrés le dossier de chaise. Il s'était rassis, le visage fermé et le sourcil levé pour voir si je comptais coopérée.
J'avoue avoir pensée très fort à ça sur le moment :

Détend toi, tes couilles vont pas s'envoler si je te répond.

Mais en repensant à la merde dans laquelle j'étais et à l'endroit où je me trouvais j'avais vite fermée ma bouche. J'avais peur malgré tout, il pouvait franchement être effrayant.

"- Donc tu comptes me répondre ? Fit-il en dépliant la feuille entre ses doigts tatoués"

Ma gorge se nouée, je ne savais pas quoi répondre. Le miroir avait été brisé en mille morceaux par la brique que j'avais jetée. J'ai juste baissée les yeux et fermée ma bouche. Un rire plat sorti de sa gorge, et il dit plus calmement cette fois:

"- Ça c'est ce qu'on trouve sur le Dark web en quelques cliques."

Sa phrase s'accompagnée de la feuille déplié tenu de façon à ce que je puisse la voir, sur cette dernière on pouvait y voir une photo de moi en sous-vêtements, inconsciente dans un lit. En dessous de cette photo était inscrit noir sur blanc :

"Fille de type européenne à vendre pour 100 000 dollars."

Mon regard se vida de toute émotions, ils voulaient me vendre. Ils voulaient le remboursement de ce coeur dans ma poitrine. On pouvait voir quelques commentaires qui demandaient si j'étais "performante" ou si je valais vraiment le prix. Des larmes s'étaient mises à coulées sur mes joues, laissant place à de long chemin tracé par le mascara .

"- Vous m'avez acheté ? Ma question était ponctué par quelques sanglots."

Il ne répondit pas tout de suite, ses yeux chercher quelque chose dans le vide. Il replia la feuille et la mis au fond de sa poche, j'avais la ferme impression qu'il voulait la faire disparaitre. Quand son regard revenu sur moi, je pris une grande inspiration en voyant qu'il allait sûrement me répondre.

"- Non, jamais je n'achèterai la vie de quelqu'un. Je t'ai juste pris pour éviter d'avoir ça sur la conscience après avoir vu cette annonce."

Sa voix était claire, net et précise mais sa façon de se comporter me laissée perplexe. Au fil des années, j'avais appris à analyser le comportement des gens quand ils me parlaient. J'avais trop peur de me prendre un revers sans pouvoir l'éviter. Il valait mieux évoluer avec le temps dans de tels conditions.

Il resta quelques secondes, se leva de la chaise rapidement, la posa puis parti en laissant la chaise au milieu de la pièce et passa par la trappe sans oublier de la claquée au passage. Il avait tout sauf envie d'éterniser la conversation dans ce grenier et je ne comprenais franchement pas pourquoi. J'étais si accueillante avec lui, mon mascara ruisselant sur mes joues, mes cheveux en batailles et le sang dégoulinant de mes mains auraient du le convaincre de rester.