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Azalée


« Je me sens à ma place »



Tout en allongeant mon vélo sur le sable chaud, je retire mes tongs que je dépose juste à côté. Je sors de mon sac mon paréo et l'étends au sol pour m'asseoir dessus.

Il est à peine 20h et le soleil devrait se coucher d'ici une trentaine de minutes si j'en crois mon téléphone. Mis à part moi, la plage est déserte de monde, comme d'habitude. Je n'ai jamais compris pourquoi cet endroit était toujours si peu occupé, c'est pourtant magnifique et le paysage est à couper le souffle. Mais je ne m'en plains pas, ça me permet d'avoir la plage pour moi toute seule. Cependant je pense que la météo joue un rôle important ce soir, il prévoit de la pluie dans une heure ou deux, alors c'est compréhensible que les touristes ne se soient pas déplacés. D'ailleurs il y a déjà quelques nuages qui se sont installés dans le ciel.

Je n'étais plus revenue ici depuis deux ans, la veille du départ de Jacob et Caelan. C'est ce dernier qui m'avait emmenée ici pour notre dernière soirée ensemble. Je me rappelle avoir fondu en larmes dans ses bras tant je savais que son absence allait me déchirer.

Si j'avais su.

Revenir ici oblige mon cerveau à me remémorer des tas de souvenirs du dernier été que j'ai passé avec les garçons. En particulier le soir où Caelan et moi on s'était embrassés pour la première fois, le soir du quatre juillet, j'avais eu l'impression d'être dans un conte de fée et que rien ne pourrait briser ce moment. J'étais sur mon petit nuage de bonheur et la fin de l'été était encore bien loin.

Je me secoue la tête pour sortir de ma nostalgie qui commence à prendre le dessus sur mes émotions. Pour m'occuper un peu l'esprit et ne pas laisser les souvenirs me submerger, j'ouvre mon sac pour y attraper le petit repas que je me suis préparé avant de partir.

Je ne sais pas pourquoi, mais depuis ce matin au réveil, j'ai eu cette envie de cuisiner, chose qui n'était plus arrivée depuis très longtemps. Alors j'ai saisi l'occasion d'être motivée pour me faire à manger.

J'ouvre le Tupperware et en sors délicatement mon sandwich jambon-beurre fait maison et ma pomme que je pose sur mon paréo. Je l'avoue, faire un sandwich n'est pas digne des plus grands cuisiniers du pays, mais peut-être qu'en commençant comme ça j'arriverai à cuisiner d'autres choses qui demandent plus de travail après. Je ne sais pas, je verrai bien de toute façon.

Je croque dans mon repas, hésitante au départ. Puis quand je suis sûre de ne pas avoir de nausées, je deviens plus à l'aise et mange plus sereinement. Les bouchées s'enchaînent et en une quinzaine de minutes j'arrive à terminer mon sandwich, le sourire aux lèvres. Ça fait des mois que je n'ai plus mangé aussi vite et voir que ça s'améliore un peu me rend heureuse. Enfin « améliorer » est un grand mot, rien n'est encore gagné, je sais que mon appétit peut rechuter à n'importe quel moment.

Craignant que manger ma pomme me donne envie de vomir, je décide de la garder pour un peu plus tard dans la soirée.

Le soleil décline à une vitesse impressionnante et je me dépêche de retirer mes vêtements pour être en maillot de bain.

J'ai toujours aimé être dans la mer au moment du coucher de soleil. Je trouve que c'est tellement différent de quand on est sur le sable, ça apporte une vision du soleil qui n'est pas la même et je la trouve beaucoup mieux.

Golden HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant