Le commencement
LE VENT SOUFFLAIT, les arbres dansaient, les fleurs se pliaient et les grillons chantaient. Les cygnes posés sur le lac des brumes tournoyaient, les lapins s'élançaient joyeusement dans les herbes hautes de la plaine. Les hirondelles s'envolaient et les rares chats qui s'aventuraient ici chassaient tranquillement les quelques mulots qui pointaient leur nez hors de leurs tanières. Une scène bien trop parfaite si vous voulez mon avis. Honnêtement je ne payais pas vraiment attention au décor, autrement j'aurais sûrement remarqué plus tôt que j'approchais de ma destination.
J'avançais entre les décombres jonchés sur le sol détruit et inégal qui entourait ma demeure actuelle. Elle était plus que « modeste ». Du moins de l'extérieur, et c'était l'effet recherché après tout. L'Angleterre toute entière était au courant que nous étions recherchés par les autorités. Vous vous demanderez sûrement pourquoi, c'est une bonne question. En fait, nous sommes considérés comme des criminels pour s'être opposés à l'Académie. Bon, d'accord nous avions fait sauter leur convoi transportant les élèves des sélections précédentes. Et leur gymnase...Et leur laboratoire...Et beaucoup de choses quand on y repensait. De toute façon ce pays était corrompu jusque dans ses moindres recoins. Moi et mon équipe nous battons contre le détenteur du pouvoir de ce pays : le directeur de l'Académie. En fronçant les sourcils j'osais un regard par-dessus mon épaule en direction du pic que formait le toit de l'Académie. Je levais les yeux au ciel avant d'enfourner mes mains dans les poches de mon pantalon et de me diriger vers l'intérieur de notre actuelle résidence.
La raison pour laquelle les rues semblaient si désertes étaient encore une fois à cause de l'Académie. Les gens reviendraient vers Décembre ; pour passer les vacances scolaires avec la famille qu'ils avaient laissée pour partir étudier là-bas. Sûrement quelques jours après les sélections annuelles. Si vous alliez dans certaines rues, vous entendriez cependant les rires des derniers enfants qui n'avaient pas atteint l'âge de partir étudier et qui restaient alors avec les adultes dans leurs maisons, reclus.
Je m'approchais de la porte. On entendait déjà au loin des brides d'une dispute. Encore une fois, j'allais attraper Cléa et Alexandre en plein désaccord. Ces deux-là ne s'entendraient décidemment jamais. Alexandre m'avait rejoint jeune, il avait sauté d'une des fenêtres de l'Académie pour échapper aux sélections et avait trouvé refuge chez moi. Cléa, elle, était simplement à la recherche de vengeance. L'Académie lui avait pris son cousin. Elle l'adorait et on aurait même pût les prendre pour des jumeaux par moments. Et puis ensuite, il y avait Théodore. Frère de la défunte Emilie, autrefois membre actif des vipères. Également le frère d'un des élèves de l'Académie, Bastien. Le pauvre petit pensait que Théodore s'était fait kidnapper par les renégats. Théo, ou communément appelé Théodore préférait que les choses restent comme cela. Autrement Bastien serait pris de nous rejoindre. Ce qui nous serait profitable, cependant s'il ne rejoignait qu'à cause de la présence de son aîné, il serait enclin à nous quitter comme si de rien était.
Avec un long soupir j'ouvrais la porte en faisant le plus de bruit possible. Je fixais alors les deux imbéciles qui me servaient de coéquipiers sur le sol à se tirer les cheveux. Je me pinçais l'arête du nez avant de les foudroyer du regard.
-Cléa descend des jambes d'Alexandre. Alex, arrête de lui tirer les cheveux. Non mais sérieusement, quel âge avez-vous ? Cinq ans ?!
Les deux individus se regardèrent avant de se relever, Cléa épousseta son pantalon tandis qu'Alexandre levait les yeux au ciel et s'adossait au mur.
-Pourquoi étiez-vous encore en train de vous sauter dessus ?!
-Eh bien figure-toi que Cléa n'arrête pas de remettre mon titre en cause. Grommela Alexandre.
-Ah oui ? Elle a peut-être raison puisque tu ne peux pas garder ton calme face à une fille qui a cinq ans de moins que toi. Devrais-je considérer ton remplacement Alex ?
-Haha ! Alors Alex on perds son sang-froid contre une pauvre jeune fille sans défense ? Honte à toi. Dit Cléa en feignant un malaise.
J'ai levé les bras vers le ciel en signe de reddition. Ces deux-là me rendent fou. D'un côté mon bras-droit était sensé garder son sang-froid dans des situations comme celles-ci. D'un autre côté Cléa était sensé lui vouer un minimum de respect au vu de son rang dans l'organisation ainsi que pour la différence d'âge entre eux. Malheureusement, Cléa n'avait pris en considération aucun de ces facteurs. Je devrais lui en toucher mot plus tard.
Je me suis rapidement éloigné en sommant aux deux rivaux de ne plus faire autant de bruit. Même si les rues étaient essentiellement dénuées de vie humaine, il y a toujours un ou deux passants qui s'aventurent par ici. Si ces derniers découvraient que nous avions élu résidence ici ; nous risquerions d'avoir une visite de professeurs d'une certaine Académie. Ce qu'aucun de nous ne souhaite.
En entrant dans mon bureau la première chose que j'ai faite était d'attraper le cadre posé près de mes papiers et de mes lettres et je l'ai nettoyé. Il contient une photo d'une personne qui me fût chère il y a longtemps. Cette personne s'appelait Emily. Oui, c'est la sœur de Théo le responsable actuel de la paperasse et de l'élève de l'Académie. Elle est morte de façon tragique et le pauvre Bastien enquête toujours dessus. La photo me montrait moi, avec Emilie. Je ne me souviens pas quand exactement nous l'avions prise, mais ce devait sûrement être relativement près de l'été car Emilie était vêtue de vêtement légers. Tout comme moi. Elle arborait ce sourire lumineux qui n'était qu'à elle et était visiblement en train de tourner sur elle-même.
J'ai secoué la tête avant reposer le cadre face contre le bureau. Théodore choisi précisément ce moment pour rentrer.
-Oui ? Dis-je en me tournant vers la fenêtre.
-Eh bien, j'ai eu la liste des déplacements récents d'Elena. La dirigeante des renégats. Il semblerait qu'elle se soit rendue plusieurs fois à l'Académie récemment. Dit-il.
-Donne-moi ça veux-tu ?
-Ah, oui bien sûr une seconde.
Pendant qu'il était parti chercher les documents je m'enfonçais plus profondément dans mon siège. Décidemment rien n'allait se passer simplement pendant un moment. Elena avait donc enfin choisi quel parti elle prendrait cette année. Elena ; beaucoup des membres de l'Académie comparaient nos deux groupes. Ce qui a le don de me mettre sur les nerfs. Les vipères et les renégats n'ont rien en commun, à part peut-être le fait de ne pas obéir à l'Académie et ce vieux grincheux de principal. Les renégats ne sont qu'un ramassis de criminels dirigé par Elena. Aucune raison autre que causer du tort aux autres ne les poussaient à agir comme ils le font. Les vipères, contrairement à eux, tentent de s'opposer à l'Académie pour une raison valable.
-Voilà Fídi, les listes de ses déplacements récents. Dit Théodore.
Fídi, le nom que me donnait les membres des vipères. Je leur avais déjà expliqué que ce n'était pas nécessaire mais ils avaient insisté pour le faire. Il me semble que cela signifie serpent. Allez savoir pourquoi ils avaient choisi serpent. Sûrement car notre organisation a été nommée « Les Vipères ». Ce n'en est pas moins ridicule. Il n'y avait actuellement qu'Alexandre et Cléa qui avait des noms officiels. Oui, vous vous en doutez sûrement ils se sont donnés eux-mêmes ces surnoms idiots. Cléa se faisait appeler skiá, signifiant ombre. Et Alex se faisait appeler lámpsi. Eclair il me semble. Pourquoi ? Je me pose la même question.
L'important pour le moment est l'affaire d'Elena. Elle a apparemment décidé de se rallier au moins jusqu'au prochaines sélections annuelles.
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L'Académie
Science FictionDans un monde où seul le directeur de l'Académie peut décider du destin du pays, vivent nos personnages principaux. Un est élève à l'Académie, l'autre est le dirigeant d'une organisation mettant tout en oeuvre pour arrêter l'Académie. Que se passera...