La rencontre.

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Il était lundi, je sortais de mon studio, fermant ma porte en bois sculptée, les clefs à la main puis avançais dans le couloir blanc. Mes pas résonnaient sur le parquet de bois sombre tandis que des lustres de métal noirs illuminaient mon chemin. Une pancarte "vendu" était maintenant affichée sur la porte de mon voisin. J'espérais que le nouvel habitant ne soit pas trop bruyant, les murs sont plutôt fins dans cet immeuble. Je mis mes écouteurs pour écouter ma musique préférée "kennen-timothée chalamet" en allant à l'université. Arrivée là bas, mon quotidien continuait. Mêmes cours que la semaine dernière, mêmes amusements avec mes amis, même ambiance. Une journée normale en somme. Je rentrais le soir, après être allée à un restaurant avec mes amis pour prendre un petit verre. Au final, ce même "petit verre" se transforma en petite cuite. On va dire que c'était pour chasser la tristesse de ne plus être en week-end. Mes amis me raccompagnèrent vers mon quartier puis je finis le chemin seule. J'ouvris la porte du haul de mon appartement, trébuchai quelques fois, me pris un mur puis arrivai devant la porte de mon studio. Mes clefs. Je ne les trouvais plus. Je cherchais dans mes poches mais elles semblaient s'être volatilisées. Tandis que la panique s'emparait de moi, j'entendis quelques bruits de pas mais n'y prêtai pas attention. Soudain, je sentis une main se poser sur une de mes épaules. Je me retournis doucement, un peu assommée par l'alcool et vis un jeune homme devant moi. Je voyais un peu flou mais il avait l'air magnifique. On aurait pu dire qu'il était acteur.

"Excusez-moi, je crois que ce sont tes clefs."

C'était une voix plutôt grave, charismatique et avec un petit accent anglais qui m'avait adressée la parole. Je tendis la main et pris mes clefs dans la sienne mais je n'arrêtai pas de le fixer droit dans les yeux, ou plutôt dans ses lunettes sombres. Je l'observais en détail maintenant. J'étais tellement concentrée sur lui que je voyais un peu mieux. Il portait un costume noir, très élégant, avec une chemise blanche et une cravate rouge bordeaux. Il tenait d'un bras quelques cartons. S'il n'était pas acteur, je parierai sur mannequin. Il était plus grand que moi d'une tête, avait une mâchoire carrée, une peau lisse, de fines lèvres et des cheveux un peu longs et volumineux. Très charmant. Après plusieurs minutes à le scruter de haut en bas, je me rendis compte qu'il me regardait aussi. Je me mis a paniquer quand mes idées redevinrent à peu près claires. Je me tenais en face d'un parfait inconnu, un homme (aussi charmant qu'étranger) et qui plus est, devant chez moi. Ma respiration devint saccadée et je bredouillai un petit merci en me retournant, toute affolée. Je tentais tant bien que mal de mettre mes clefs dans la serrure mais j'avais les mains moites. Une main se posa sur les miennes et me fit sursauter. Je me retournis, stressée, pour voir si c'était encore ce jeune homme.

"Attends, je vais vous aider."

C'était toujours lui. Son français était quelque peu maladroit mais ça se voyait à son accent qu'il ne pratiquait pas couramment la langue française. Il était maintenant voûté au dessus de moi, me prit les clefs des mains afin de les enfoncer dans la serrure à ma place. Il était très proche et voûté au dessus de moi. Je sentais mon cœur palpiter comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps. Je fixais mes pieds, attendant quand mon cœur se calme. Quand je remontais mon visage, il me rendit les clefs et me fit un petit sourire vraiment mignon. J'appuyais sur la poignée, ouvrant ma porte et le remerciai timidement une dernière fois avant de m'extirper chez moi. J'allais fermer la porte quand j'entendis.

"Couchez-vous tôt, vous avez l'air en mauvais état."

En mauvais état ? C'était le cas de le dire, oui. J'acquiesçai avec un signe de la tête puis rentrai à l'intérieur. Une fois la porte refermée à clef de l'autre côté, je me laissais glisser de son long, exténuée, me remettant de mes émotions. Pour une journée dite "normale", elle était plutôt spéciale. Je décidais de ne pas prendre de repas, de me doucher, de me laver les dents, puis d'aller me coucher directement.

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Le studio d'en face.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant