Silent shop

Chapitre 1

Il se peut que quelqu'un dise:

- Combien en as-tu imprimé ?

Je pris les copies à bout de bras, celles-ci devaient peser 2 kilos au total.

- Clairement assez, affirmai-je.

- Je ne veux pas te voir rentrer tant que tu n'auras pas déposer l'entièreté de ton paquet.

Ma mère me poussait à trouver un emploi depuis maintenant 1 mois. 1 mois que je me réveille à 9 heures à explorer tous les centres commerciaux et galeries marchandes d'Île-de-France.

- J'essaierai mais je ne te promets rien, ce n'est pas ma faute si je n'ai pas assez d'expérience aux yeux des recruteurs.

- Tu marques un point, souffla-t-elle, ils ne savent pas ce qu'ils ratent.

- Je ne te le fais pas dire !

Elle riait mais n'en oublia pas pour autant sa mission : elle me prit par les épaules et me jeta sur le seuil de la porte avec mon sac et mes baskets.

Il ne me restait plus qu'à choisir où aller parmi la multitude de magasins se trouvant à proximité. Les Halles ? La Défense ? Le Qwartz ? Tous me semblaient se ressembler.

D'un pas peu déterminé je pris le premier métro qui venait en direction des Halles ; la ligne 1, un lundi matin, était l'un des pires parcours du combattant que je puisse connaitre. La transpiration excessive ressentie ici me poussait de plus en plus à vouloir passer mon permis...mais pour ça 'faut de l'argent.

Après avoir traversé le labyrinthe de Châtelet et avoir atteint le forum je m'activais au plus vite. J'essayais de me décrisper et d'activer mon mode sociable, je réussissais à esquisser un léger sourire à la première vendeuse de ma liste.

- Bonjour, prononçai-je avec entrain.

- Bonjour, c'est pour ?

Mon semblant de bonne humeur n'était visiblement pas communicatif.

- Je voulais savoir si vous preniez les c...

- Tout se fait en ligne, bonne journée.

A peine ai-je eu le temps de répondre qu'elle tourna directement les talons pour retourner en réserve.

Sympa...

Sans me laisser abattre je continuais les autres boutiques que je trouvais sur mon chemin. 1, puis 2, 16...jusqu'à écouler tout mon stock.

Je décidais d'appeler ma mère pour lui raconter mon exploit mais comme d'habitude elle ne répondit pas. C'est à se demander à quoi lui sert son téléphone.

Je me résolus donc à appeler une autre connaissance utilisant un peu plus son téléphone portable.

- Allo ?

- Anna, tu fais quoi ?

J'avais décidé de contacter une de mes amies d'enfance avec qui j'étais restée en contact. Elle venait tout juste de terminer son stage et n'avait pas eu l'occasion de fêter ça.

- Rien du tout j'essaye d'habituer mon corps à cette chaleur...et toi ta recherche d'emploi ?

- 'M'en parle pas ça me soûle déjà, c'est bien pour ça que je t'appelle.

Elle souffla légèrement partageant ma détresse.

- Parc Martin Luther King à 19h ?

- Ah ça j'aime bien, riai-je.