Abigaëlle.
Je criais papa papa arrête ! Puis un moment il s'est arrêté, il est partit en direction de la cuisine, il s'est prit une bière et s'est installé sur son fauteuil préféré au salon.
Ma mère toujours à terre qui pleurait, j'ai couru dans les toilettes afin d'aller récupérer du papier pour pouvoir essuyer le sang qui coulait de son visage.
Maman : Merci chérie, maintenant va dans ta chambre.
Après cela, elle s'est levée pour aller en direction de la salle de bain.
J'étais tellement choquée.. je suis partit dans ma chambre pour aller pleurer. Comment mon père pouvait lever la main sur ma mère ? Devant moi ? Pourquoi tout cet acharnement sur maman ? Je ne comprenais rien tout était totalement confus dans ma tête...
Depuis ce jour, ça n'allait plus à la maison, papa et maman ne s'adressaient plus la parole. Maman rentrait du marché à 17h après avoir vendu ses sacs, puis elle revenait préparer à mangé pour papa. Mais papa rentrait très tard, parfois même il ne rentrait pas. C'était devenu pire, il pouvait rester 2 semaines sans donner de nouvelles et c'était comme ça depuis 5 mois maintenant.
Ma mère n'avait rien dit au pasteur principale de l'église, ni aux diacres, elle avait gardé cela pour elle. Mon père lui était évangéliste suppléant donc il ne prêchait pas souvent, mais depuis là fois où il a frappé ma mère il a inventé une histoire au pasteur pour ne plus prêcher en lui disant qu'avec les déplacements du boulot c'était devenu compliqué, il préférait donc venir écouter la prêche lorsqu'il aurait le temps.
On savait maintenant que mon père sortait avec sa secrétaire de Kowlezi, c'est pourquoi on ne le voyait presque plus à la maison...
Pendant ce temps, ma mère et moi nous nous étions beaucoup rapprochées.
J'avais maintenant 14 ans et lorsque je n'avais pas cours j'allais souvent au marché avec maman.
Maman : Aujourd'hui je veux que tu me regardes bien comment je fais parce que tu vas vendre pour moi après.
Moi : Ehh ! maman comment je vais faire ? j'ai pas ton talent.
Maman : C'est pourquoi je veux que tu me regardes faire pour que tu puisses faire comme moi.
Moi : Maman moi j'ai peur de parler devant les gens, j'ai honte.
On est arrivé au marché, je la regardais crier "ba sacs yango oyo!" "ba sacs ewuti poto boya ko tala", et puis les gens venaient voir, il y avait un monde fou. Puis un moment elle m'a dit de crier comme elle, c'était à mon tour.
J'ai commencé à crier avec une toute petite voix, une dame passait juste à côté, elle s'est arrêté et a dis
La dame : Eh yaya ndegue nini oko mema ba clients na mungongo ya boye (ma chérie comment tu veux que les clients viennent avec ta voix là)
Ma mère : loba nanu mama, nazo loba na ye mais ahhh azo yoka soni (Je te dis maman, je lui dit mais ahhh elle a honte)
La dame et ma mère ont commencé à rigoler ensemble quand d'un coup un jeune garçon est passé en vitesse et a attraper un des sacs en s'enfuyant.
Moi qui suit timide généralement je n'ai pas hésité à crier bien fort. Un jeune qui vendait à côté de ma mère voulait commencer à courrir pour l'attraper mais ma mère l'a stopper.
Ma mère : yaya stp tika ye, ayibi déjà. (laisse le stp, il a déà volé)
Le jeune : mère nayebi ye! aza shégué ayibaka tout le temps. (je le connais très bien, c'est un enfant de la rue il a l'habitude de voler)
Il s'est donc re-assis.
Moi : Mais maman pourquoi tu l'as laissé s'enfuir ? il t'a volé un sac quand même!
Maman : Tu as entendu le jeune parlé, c'est un shégué (enfant de la rue) peut être qu'il souffre beaucoup et qu'il a besoin de manger, en vendant le sac il pourra se prendre quelque chose.
Moi : Mais même s'il souffre Dieu interdit le vol ! C'est pas une raison.
Maman : Tu as raison, mais on ne peut le juger ma fille, Dieu seul sait.
La journée s'est très bien passée, on est donc rentré à la maison.
Arrivé à la maison c'était comme d'habitude, maman qui était en cuisine pour aller faire à manger et moi qui l'aidait. On avais pris l'habitude de rester que toutes les deux ma mère et moi.
Chaque dimanche aussi, on avait pris l'habitude d'y aller seules ma mère et moi. Bien évidemment au début à l'église tous le monde se demandaient pourquoi mon père ne venait plus souvent, puis ils ont fini par s'y faire bien que ma mère n'avait toujours rien dit concernant ce qui se passait à la maison. Son excuse se "justifiait" par le fait qu'il "travaillait trop".
Un jour mon père rentre d'un long week-end de 4 jours, il va en direction de la chambre pour se changer puis va s'assoir sur fauteuil préféré.
Après cela il appelle ma mère :
Papa : SOLAAANGE !
Maman : Oui papa !
Papa : YAKA naza na eloko yako yebisa yo (j'ai quelque chose à te dire)
Maman : Ok nazoya (ok j'arrive)
FIN DE L ÉPISODE 2
Oubliez pas de commenter et partager, merci et que Dieu vous bénisse :)
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Shégué
SpiritualC'est l'histoire d'une jeune fille d'origine congolaise qui voit sa vie basculé..