jme noie dans ta musique. tu balance tes doigts sur les touches
noires et blanches ; blanches et noires
ils valdinguent, ils parcourent, ils s'envolent, ils transportent, puis ils s'arrêtent
tu te tournes vers moi avec tes yeux d'enfant ; putain qu'ils sont beaux
arrête de me regarder comme ça, je t'en supplie― arthur, tu vas bien?
planté au milieu de la pièce, j'hésite
pour simple réponse je m'approche de toi et te sourie, goutte chaude qui dévale ma joue― ouais, j'aime te voir jouer du piano. ça me fait du bien.
tu me souris, je fond
tu es si beau, jules
tes fossettes qui fleurissent entre les taches de sons qui perlent ton visage
tes mains délicates qui ont frappé le clavier avec véhémence
tout me donne envie de t'enlacer, de ne jamais te lâcher, de t'emmener voir la lumière dans les orages et les ombres dans le soleil― tu vois que t'avais pas besoin de médocs pour que ça aille.
tu hausse les épaules et te retourne
les notes flottent de nouveau dans l'appartement, elles naviguent de moi à toi
bouteilles lâchées à la mer, que nos silences comblent de mots interdits
je me rapproche de toi, tu le sais et tu ne bouge pas
écrasant le clavier de tes doigts délicats avec tendresse, embrassant la touche avec douceur.
moment interdit de nos sentiments vagabonds.
oserons-nous?
dangereuse envie
VOUS LISEZ
jules.
Poesíajules, aux mains de pianiste et au cœur de mortel vingt-et-un février deux-mille-vingt-trois