C'était le week-end, enfin. Week-end bien mérité après la semaine que venait de passer l'équipe de Cassandre.
Pourtant elle avait plutôt bien commencé, entre discussions joyeuses et sourires complices, le lundi était passé tranquillement accompagné par son lot de paperasse habituelle. Ce n'était qu'en fin d'après-midi que Pascal avait reçu un appel qui, d'après l'œil attentif de la commissaire, avait semblé le perturber.
En effet ce fut le cas, lorsqu'il vut ce numéro apparaître sur son téléphone le cœur de Pascal rata un battement, se sentant observé il sortit sur le perron du commissariat afin de répondre. Il décrocha fiévreusement.
A l'autre bout du fil Héloïse, son amour de jeunesse qui avait quitté la région au milieu des années de lycée. Il s'aperçut bien vite qu'elle avait l'air paniqué, elle débitait des mots si vite qu'il ne parvenait pas à comprendre le sens véritable des phrases prononcées par cette dernière. Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes qu'elle se calma enfin, c'est alors que Pascal comprit qu'Héloïse était revenue à Annecy, qu'elle était fleuriste au centre ville et qu'elle venait de découvrir le cadavre de sa patronne dans l'arrière boutique en revenant d'une livraison. Il n'en fallut pas plus à Pascal pour partir la rejoindre, Florence qui assistait toujours à la scène, retourna à son bureau en prenant soin de cacher sa jalousie.
De son côté Pascal arriva près de la boutique et se gara, avant de descendre il remarqua qu'il n'avait même par prévenu Cassandre, il s'empressa de le faire pour ne pas s'attirer les foudres de la femme qui faisait battre son cœur un peu plus vite lors d'un simple regard.
Elle lui répondit rapidement mais froidement qu'elle arrivait avec la cavalerie. Le capitaine souffla, cela faisait plusieurs jours que la commissaire avait pris ses distances avec lui
Pascal rappela Héloïse pour la prévenir qu'il venait de se garer. A peine fut-il sortir de sa voiture qu'il la reconnut. Elle était de dos, les cheveux longs et détachés, portant une robe à fleurs qui lui arrivait au dessus des genoux. Elle se retourna puis s'avança vers Pascal, les larmes aux yeux. Elle s'effondra en pleurs dans ses bras.
C'est évidemment à ce moment que Cassandre arriva, son cœur se serra dans sa poitrine lorsqu'elle vit cette jolie jeune femme dans les bras de son cher capitaine. Ces mêmes bras dans lesquels elle rêvait de se blottir, souvent, trop souvent. Jean-Paul remarqua le changement d'expression sur le visage de Florence, mais garda toutes remarques pour lui. Ils ne tardèrent pas à descendre de la voiture pour rejoindre leur collègue et cette mystérieuse femme.
Héloïse leur expliqua que sa patronne était une femme exigeante mais toujours juste. Elle ne la connaissait pas bien, l'ancienne connaissance de Pascal était revenue à Annecy quelques mois auparavant.
Après le passage de la PTS, l'équipe se dispersa. Nicky et Jean-Paul allèrent chez la victime. Florence partit, sans un regard pour Pascal, chez le procureur Quant à Pascal justement il ramena Héloïse chez elle. Elle s'était désormais calmée. Une fois arrivés devant chez cette dernière, elle remercia Pascal et lui proposa de rentrer prendre un café. Pascal allait refuser lorsqu'il reçut un message de Florence lui indiquant de la rejoindre demain à la première heure au commissariat pour faire un point avec l'équipe. Alors il accepta la proposition d'Héloïse et rentra chez elle. Il se retrouva nez à nez avec Damien un ancien ami à lui que la vie avait séparés, c'était le mari d'Héloïse. Il tenait dans ses bras un bébé, une petite fille nommée Emy, leur fille.
Quand la petite fut couchée, ils parlèrent jusqu'à tard. Il était deux heures du matin quand Pascal déclara qu'il allait rentrer, ce qu'il fit.
Inutile de préciser que le réveil fut compliqué. Il arriva d'ailleurs avec une bonne demi-heure de retard dans l'open space, les yeux encore enfarinés. Il n'en fallut pas plus à Cassandre pour s'imaginer, à tort la nuit tourmentée de Pascal dans les bras de sa nouvelle conquête.