Chapitre 1 - Fred

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Huit heure six du matin. Fred ouvre les yeux, se frotte le visage tout en soupirant. Drôle de rêve, il était assis sur le dos d'un éléphant et à fait le tour de l'Europe ainsi. Il hait l'Europe, pourquoi se torturerait-il à le parcourir à dos d'éléphant? C'est absurde. Huit heure huit du matin, Fred tourne la tête pour regarder son cadran, les yeux encore à demi-ouverts:

- Merde! Merde, merde, merde! Fuck... Pas encore! Rugit-il en poussant ses couvertures et se jettent hors du lit à une vitesse phénoménale.

Il court vers la salle de bain, ouvre le robinet de la douche et se glisse à l'intérieur en vitesse. Il a horreur d'être en retard, de se faire presser par le temps, et par-dessus tout, quand sa routine matinale, ordinairement calme et apaisante se transforme en course folle à travers son condo. Aussitôt propre, il attrape la chemise blanche qu'il avait soigneusement positionnée avec son pantalon noir et son blouson de la même couleur sur la chaise au coin de sa chambre, impeccablement rangée. Il attrape sa montre sur sa commode, fait son lit, tire ses rideaux pour laisser passer les rayons du soleil, enfile ses bas puis ses chaussures, court se brosser les dents et quitte son logement après l'avoir verrouillé.

Fred entame une course folle dans le corridor menant à l'ascenseur. Il jette un nouveau coup d'oeil à sa montre: huit heure vingt-quatre. Ouf, il a encore le temps de courir dans la rue, arrêter au café du coin récupérer son petit déjeuner et ses deux cafés habituels, un pour lui et un pour son patron, qui est toujours de meilleur humeur lorsque Fred arrive en retard avec, au moins, un café supplémentaire dans les mains.

  - Retenez la porte, s'il-vous-plaît! Crie-t-il à la femme dans l'ascenseur qui sent le fond de tonne jusqu'à l'autre bout du corridor.

Elle semble encore avoir l'esprit brouillée par l'alcool car son geste lent pour tenter de retenir l'ascenseur semble être pour elle une tâche extrêmement pénible.

  - Mademoiselle, s'il-vous-plaît, retenez-la!

Fred réalise alors que ce n'est pas que la femme dans l'ascenseur est encore saoule. Elle ne retient pas l'ascenseur tout simplement parce qu'elle n'en a aucune envie. Il le devienne en voyant son visage de dégout lorsqu'il lui crie cette dernière phrase.

  - Merde! Fuck! J'étais pas dû pour un cardio ce matin... lâche-t-il entre ses dents tout en se redirigeant vers l'escalier pour le dégringoler au plus vite.

Sa course folle dans les escaliers pour descendre les dix-neuf étage de son building aura presque eut raison de lui. Lorsqu'il arrive enfin dans le lobby, il salue poliment le garçon de la réception et se précipite vers la sortie pour se rendre au café d'en face.

Lorsqu'il entre dans le petit bâtiment, une musique calme et apaisante se fait entendre et l'odeur du café et des muffins envahissent ses narines. Son estomac gronde, il est affamé!

  - Fred! Deux cafés, un noir et un, un lait, un sucre. Avec un muffin aux bananes et pacanes. Bonne journée! dis la propriétaire du café en tendant sa commande habituelle à Fred.

  - Qu'est-ce que je ferait sans toi Maxime? Je t'adore! Merci! lance-t-il à son amie de longue date tout en laissant tomber 10$ sur le comptoir. Je te revaudrai ça!

  - Pardon? Est-ce qu'on peut savoir pourquoi nous devons tous faire la file alors que monsieur peut dépasser? C'est inacceptable! se fait entendre une voix féminine visiblement irritée, de l'autre côté de la salle.

Fred stoppe son élan, se retourne vers la demoiselle seulement pour constater que c'est la même fille qui n'a pas retenu l'ascenseur pour lui par simple lâcheté il y a peine trois minutes.

  - Voulez-vous mon muffin? offre-t-il à la femme, principalement pour la faire se sentir mal de son attitude tout à fait désagréable, mais aussi en espérant que ce ne soit que la faim qui la rendre ainsi. 

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