Chapitre 27

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DELIA

06 : 02

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06 : 02.

Ce sont les chiffres lumineux rouge qu'affiche l'horloge que je fixe depuis plus d'une demi-heure maintenant. Malgré le dimanche catastrophique et épuisant que j'ai passé, je n'ai pas pour autant réussi à fermer l'œil de la nuit. J'ai dû avoir trois heures de sommeil à tout casser. Je suis épuisée psychologiquement. Trois heures, c'est mieux que rien je suppose. J'ai très probablement des cernes. Je m'en fiche. Peut-être que les cernes feront de moi une humaine aujourd'hui ?

Serrant, de toutes mes forces, l'oreiller contre lequel Gabriel avait sa tête posée, je monopolise tous mes sens afin de donner à mon corps l'illusion d'être à son contact. Je suis pathétique mais Gabriel me manque. Énormément. Affreusement. Plus je sais qu'il faut que je m'en éloigne et plus il m'attire. Et ça m'énerve.

Ressaisis-toi Délia.

La soudaine sonnerie de mon téléphone m'arrache de mes pensées fantasmatiques et me ramène à la pas-trop-glamour réalité à laquelle je tente d'échapper. C'est Aja. Je décroche mais ne dis pas un mot.

— Hello cocotte ! lance-t-elle.

— J'ai des cernes...enfin je crois, me contente-je de répondre platement.

Faut croire que je ne m'en fiche pas tant que ça finalement.

— Fais voir, dit-elle en raccrochant.

Je pose mon téléphone et me tord pour atteindre mon PC posé à l'extrémité du lit. Je l'ai à peine allumé que la sonnerie de Skype me pète les tympans.

— Mmm...Mouais...Ça va. C'est pas dramatique non plus, conclut Aja après d'interminables secondes d'inspection de mon visage placé devant l'objectif.

— Ok, murmuré-je en serrant davantage mon oreiller-Gabriel contre moi.

— Il faut que t'ailles en cours...

— Je sais.

Il t'a appelé ?

— Non, dis-je, ignorant les larmes qui dégoulinent de mes yeux.

— Bon. C'en est trop. C'est décidé. Je viens à Nice. Je vais chercher des billets de train ou d'avion de suite.

— Non. Je ne veux pas que tu sèches les cours à cause de moi et de mes états d'âme. C'est nul Nice de toute façon, ragé-je à travers mes larmes.

— Je m'en fous de Nice. Je ne viens pas pour visiter la ville. Je veux venir pour toi. Et puis, je ne peux pas aller à la fac en sachant que tu es dans cet état, Délia.

Je passe une main sous mes yeux pour essuyer mes larmes.

— T'inquiètes pas pour moi. Tu as déjà passé tout ton dimanche sur Skype à cause de moi...C'est plus que suffisant.

Pull MauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant