Après une année de terminale riche en émotions, Délia décide de changer de continent pour poursuivre ses études universitaires. Un peu trop sûre d'elle et un poil hautaine, elle compte mener cette nouvelle vie comme elle l'entend, dans les règles de...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
06 : 02.
Ce sont les chiffres lumineux rouge qu'affiche l'horloge que je fixe depuis plus d'une demi-heure maintenant. Malgré le dimanche catastrophique et épuisant que j'ai passé, je n'ai pas pour autant réussi à fermer l'œil de la nuit. J'ai dû avoir trois heures de sommeil à tout casser. Je suis épuisée psychologiquement. Trois heures, c'est mieux que rien je suppose. J'ai très probablement des cernes. Je m'en fiche. Peut-être que les cernes feront de moi une humaine aujourd'hui ?
Serrant, de toutes mes forces, l'oreiller contre lequel Gabriel avait sa tête posée, je monopolise tous mes sens afin de donner à mon corps l'illusion d'être à son contact. Je suis pathétique mais Gabriel me manque. Énormément. Affreusement. Plus je sais qu'il faut que je m'en éloigne et plus il m'attire. Et ça m'énerve.
Ressaisis-toi Délia.
La soudaine sonnerie de mon téléphone m'arrache de mes pensées fantasmatiques et me ramène à la pas-trop-glamour réalité à laquelle je tente d'échapper. C'est Aja. Je décroche mais ne dis pas un mot.
— Hello cocotte ! lance-t-elle.
— J'ai des cernes...enfin je crois, me contente-je de répondre platement.
Faut croire que je ne m'en fiche pas tant que ça finalement.
— Fais voir, dit-elle en raccrochant.
Je pose mon téléphone et me tord pour atteindre mon PC posé à l'extrémité du lit. Je l'ai à peine allumé que la sonnerie de Skype me pète les tympans.
— Mmm...Mouais...Ça va. C'est pas dramatique non plus, conclut Aja après d'interminables secondes d'inspection de mon visage placé devant l'objectif.
— Ok, murmuré-je en serrant davantage mon oreiller-Gabriel contre moi.
— Il faut que t'ailles en cours...
— Je sais.
— Il t'a appelé ?
— Non, dis-je, ignorant les larmes qui dégoulinent de mes yeux.
— Bon. C'en est trop. C'est décidé. Je viens à Nice. Je vais chercher des billets de train ou d'avion de suite.
— Non. Je ne veux pas que tu sèches les cours à cause de moi et de mes états d'âme. C'est nul Nice de toute façon, ragé-je à travers mes larmes.
— Je m'en fous de Nice. Je ne viens pas pour visiter la ville. Je veux venir pour toi. Et puis, je ne peux pas aller à la fac en sachant que tu es dans cet état, Délia.
Je passe une main sous mes yeux pour essuyer mes larmes.
— T'inquiètes pas pour moi. Tu as déjà passé tout ton dimanche sur Skype à cause de moi...C'est plus que suffisant.