Dernier Espoir

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Comme chaque semaine du mois de juillet, Maxence s'était rendue dans le bar du village pour se retrouver avec Yéliz, Loéline et Finn. On était vendredi soir et malgré les semaines de travail chargé de chacun et chacune, ils ne rataient pas une occasion de se revoir.

Le temps passait et ils n'étaient toujours pas là. Même Loéline qui était toujours la première peu importe le lieu ou l'heure n'était pas encore arrivée. Maxence avait été très étonnée quand elle s'était rendue compte de son absence. Après tout, Loéline ne ratait jamais une occasion de se faire remarquer.

D'habitude, Maxence attendait ses amis avant de trinquer avec un bon verre de whisky. Mais vue leur retard, elle en commanda un sans attendre. Elle avait bien besoin de ce petit remontant après la dure semaine qu'elle venait de subir. De plus, aujourd'hui le bar organisait un concert. Un petit groupe de pop qui tentait de se faire voir et qui avait déjà commencé à chanter sur la petite saynète au fond de la salle. D'après ses connaissances musicales, ils étaient en train d'interpréter de vieilles musiques des années soixante. Pour le moment, ils jouaient "Tossin' & Turnin'" de Bobby Lewis. Leur style de musique correspondait parfaitement au style du bar aux allures vintage et aussi à son public qui, par moment, chantait et dansait.

Une bonne ambiance régnait et Maxence tapait du pied au rythme de la musique en attendant son verre. Pour la première fois de la semaine, elle pouvait sentir tous ses muscles se décontracter. Le barman discuta un peu avec elle avant de partir servir un autre client. Ils se connaissaient bien, c'était une habituée après tout.

Lorsqu'elle pu enfin boire son verre et que le délicieux liquide coula dans sa gorge, une sensation d'extase la parcourue et lui donna des frissons. Et quand elle ouvrit les yeux, elle n'était plus dans le petit bar assis sur son tabouret mais dans un van aménagé au côté de son ex.

La musique s'était soudainement arrêté remplacé par celle de la radio. Là aussi elle tapait souvent du pied au rythme de la chanson. Comme toujours, c'était lui qui conduisait et qui fredonnait le son diffusé du bout des lèvres. Elle se souvient de la minuscule peluche qu'ils avaient attaché au rétroviseur intérieur et qu'ils surnommaient "Dory" dû à sa couleur bleu, en référence au célèbre dessin-animé. Il dansait devant leurs yeux en même temps que les bosses sur lesquels ils passaient.

Cela faisait déjà plus de deux ans qu'ils étaient en voyage et ils avaient patienté que les premiers flocons de neige arrivent pour redescendre vers le sud et se rendre en Espagne. Pour l'instant, ils sillonnaient les montagnes et s'arrêtaient à chaque village pour en découvrir le décor et rencontrer les gens du coin malgré la barrière de la langue. Ils désiraient atteindre le haut pour avoir un bon spot sur le coucher de soleil et dormir dans un coin harmonieux. D'après Oliver, son copain, les tournants en valent la chandelle alors même qu'il savait que cela donne le mal de voyage à Maxence.

C'est seulement au bout d'une heure qu'ils arrivèrent et prirent enfin le temps de se faire à manger avant de regarder si le temps était suffisamment clément pour qu'ils puissent s'installer dehors une petite partie de la soirée. Contrairement aux autres jours, elle sentait que l'atmosphère était féerique, que quelque chose de merveilleux allait se produire. Ou alors c'était tout simplement une impression qui n'aboutira à rien de concret.

Oliver partit faire un repérage du lieu dehors tandis qu'elle cuisinait des spaghettis bolognaise et prépara des vêtements chauds. Quand tout fut prêt, elle ouvrit la porte du van et sans lever les yeux vers l'extérieur, trop concentré sur son plat à l'odeur alléchante, sortit avec deux assiettes et des couverts. Elle les posa sur la petite table repliable, conçu pour pouvoir manger dehors et enfin releva ses yeux. C'est seulement à ce moment-là qu'elle remarqua les bougies, les milliers de petites lumières dans un verre que son copain avait installé formant un chemin jusqu'à un grand arbre majestueux à l'orée d'un petit sentier. L'herbe était rempli de petites fleurs qui étaient éclairé par la mèche des bougies.

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