Univers: One piece
Une légende raconte que Cheffi est un esprit, une autre qu'elle est née comme cela ou encore qu'elle a ingurgité un fruit du démon. La vérité, peu de personnes la connaissent à part moi, sa créatrice. Laissez-moi d'abord vous conter sa légende; la légende de Cheffi la chuchoteuse. On raconte que les soirs de pleine lune, quand on se rapproche tout près d'un saule pleureur, alors on peut sentir le vent souffler dans notre dos avant que deux bras féminins ne s'enroulent tout autour de nous. Le bras droit sous la poitrine et le bras gauche autour du ventre. On sentirait ensuite un souffle chaud dans notre nuque et un doux parfum sucré. Cheffi se collerait dans notre dos et nous susurrerait des choses à l'oreille. Personne n'apercevait jamais son visage, les seules choses que l'on pouvait voir en tournant la tête étaient deux belles orbes jaunes, perçantes et pleines de malice. Quand aux choses qu'elle racontait, et bien personne ne le savait. Les élus qui entendaient sa belle voix finissaient tous morts au pire ou fou alliés au mieux.
Maintenant que je vous ai fait le récit de sa légende, il me revient à moi, sa créatrice de rétablir la vérité sur elle. Je tiens à vous prévenir, cette légende est vraie. J'espère que vous n'espériez pas vous rendre compte pendant mon récit que le mythe était falsifié et qu'en réalité Cheffi n'avait jamais tué. Et bien non; elle a tué bien plus de personnes que vous ne le pensez. Il était une fois Cheffi, une jeune femme de que tout le monde fuyait. Elle était d'une beauté sans nom avec ses cheveux d'un noir profond et ses yeux d'or, une seule chose lui faisait défaut: ses dents. Elle possédait des dents pointues qui répugnaient quiconque l'approchait. Cheffi était profondément douce envers la flore qu'elle chérissait de tout son cœur. Les saules pleureurs étaient ses arbres préférés, elle les trouvait tellement beaux. Chaque matin, elle sortait pour prendre soin des végétaux qui entouraient sa maison et à chaque fois qu'elle voyait l'un de ses précieux amis mourants, elle ne pouvait empêcher une grande tristesse de l'envahir. Cheffi était triste, et seule, du haut de ses dix-sept ans, elle ne comprenait toujours pas pourquoi les villageois la haïssait autant.
Pourtant un jour, alors qu'elle se trempait les pieds dans la rivière près de chez elle, un garçon fit son apparition. Il était d'une beauté telle que Cheffi en eut le souffle coupé, elle tomba sous son charme dès qu'elle l'aperçu. À sa grande surprise, le garçon vint à sa rencontre et s'assit à ses côtés. Il lui parla et se présenta à elle, Cheffi bien trop heureuse d'avoir de la compagnie, lui accorda sa confiance sans hésiter et lui parla sans rien lui cacher. Ainsi ils discutèrent jusqu'au couché du soleil. Chaque soir le jeune homme revenait, et il restait aux côtés de Cheffi pendant au moins deux heures avant de repartir. La jeune fille aux cheveux de jais finit fatalement par tomber sous le charme de son bel ami. Sa présence inespérée à ses côtés semblait doucement panser les plaies qui recouvrait son cœur. Cheffi n'était pas une femme naïve, pourtant quand le garçon l'invita au village pour assister à une fête en tant que sa cavalière elle accepta sans hésiter. Sans se douter un seul instant que ce geste allait la faire courir à sa perte.
À vrai dire, jamais elle ne pu danser. Quand elle arriva à la cérémonie, habillée de ses plus beaux vêtements ; les gens du village l'attendaient déjà. Quand ils la virent arriver, ils la huèrent de tous les côtés. Insultes, fruits et légumes pourris, moqueries ; la jeune femme ne savait plus où donner de la tête dans cette foule, elle eut beau chercher mais ne vit pas son bien-aimé. Jusqu'à ce qu'elle sente deux bras l'encercler, le bras droit sous sa poitrine et l'autre autour de son ventre. Elle se débattit jusqu'à entendre une voix, cette voix. La voix de celui qu'elle connaissait et à qui elle avait accordé sa confiance les yeux fermés. Quand elle su que c'était lui Cheffi arrêta de se débattre et ne bougea plus; les larmes coulant silencieusement sur son beau visage, tandis que l'homme qui la tenait lui susurrer les plus horribles mots qu'elle n'est jamais entendu, tout en l'empêchant de fuir. Tout ce qu'il attendait était qu'elle craque, elle le savait. Cheffi pouvait imaginer son sourire sadique, alors qu'il essayait de la faire sombrer dans la folie avec ses mots laids et blessants. Elle pouvait l'imaginer rentrer au village le soir de leur première rencontre pour aller raconter à ses amis qu'il avait gagné son pari, et était allé parler au monstre près de la rivière. Elle pouvait imaginer les villageois se concerter sur le meilleur moyen de se débarrasser d'elle. Quand il en eut marre de la faire souffrir, non amusé de son absence de réaction. L'homme la porta et la lâcha dans la rivière même où elle trempait ses pieds quelques mois plus tôt.
Cheffi ne prit même pas la peine de se débattre dans l'eau. Elle était épuisée de sans cesse être rejetée à cause de ses dents. Alors lentement, alors que son corps était bercé par cette immense étendue d'eau, Cheffi ferma les yeux. Malheureusement quand elle les rouvrit, elle se trouvait sur le rivage. Devant elle, se trouvait un magnifique saule pleureur, ces arbres qu'elle chérissait tant; et Cheffi pleura. Elle pleura sa peine et sa souffrance, pleura son incompréhension et sa déception d'être encore de ce monde. Et Cheffi hurla. Elle hurla sa colère contre le monde et sa frustration d'être née ainsi. Alors qu'elle pleurait, Cheffi vit l'arbre majestueux devant ses yeux commencer à briller d'une douce lueur. Elle se recula, prise de peur, mais une voix lui parvint aux oreilles. « Comme tu as l'air triste... les humains sont si cruels même envers leurs semblables. Toi qui aimes tant la nature et est si douce avec la flore que dirais-tu de devenir l'une de nos protectrices ? Nous prendrons soin de toi ma tendre Cheffi et toi, tu nous protégeras. » Cheffi observa l'arbre, les yeux écarquillés. De la lumière jaillit une main qui se tenda vers elle. Devait-elle ? Bien sûr. Rien ne serait plus cruel que les humains. Cheffi prit donc la main qui lui était tendue, l'aide qui lui était offerte.
Depuis ce jour funeste, elle protège la flore avec une loyauté et un dévouement sans faille. Tout être humain qui tente de l'abîmer est frappé par ses mots et perd la tête. Voilà la véritable histoire de Cheffi la chuchoteuse. Non pas un esprit aux intentions malveillantes, mais une protectrice, qui apparaît dès que son aide est requises et non que les jours de pleine lune. Et surtout une femme brisée, qui fait souffrir ses ennemis grâce à ses mots comme eux l'ont fait il y a des années.
-Texte d'amala Macrigh-
J'espère que ça vous plaira <3
Personnellement j'aime beaucoup Cheffi et elle va être une alliée de taille pour Amala :)
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One shot en tout genre
Short StoryUn recueil de petites histoires courtes :) ⚠️⚠️TW: -Mutilation -Violence -Suicide -Sang