Il souffle profondément et sans s'en cacher.
L'agacement commence à peser très lourd sur ses épaules, tandis que la fatigue se fait sentir sur ses paupières. Ses yeux peinent à se poser sur l'horloge de la gare, sur laquelle défilent péniblement et laborieusement les minutes.
Cela fait déjà plus de trois heures qu'il l'a regarde désespérément, et a la sensation que le temps s'égraine de plus en plus lentement à chaque minute qui passe.
Heureusement pour lui, il ne fait pas trop chaud. La soirée est désormais bien présente, lui rappelant qu'il a déjà gâché tout un après-midi entre ces murs ternes, le tout ponctué par les annonces clamées dans les hauts-parleurs qui grésillent. Les portes s'ouvrent ponctuellement, laissant passer par instant un brin de vent ou deux, l'encourageant à enfiler son sweat-shirt. Il n'aurait pas l'air fin de tomber malade, alors qu'il reprend le travail dans deux jours.
Dans sa poche droite, son mobile se met à vibrer, témoignant de la réception d'un message. D'un geste lent, même pas calculé, le jeune homme vient l'attraper, afin de consulter le contenu de celui-ci. Un immense sourire se fraie sur ses joues, malgré la situation assez usante dans laquelle il se trouve, devant les quelques mots qui sont juste sous ses yeux.
« Comment vas-tu mon chéri ? Vous avez trouvé la solution pour le train ? Fais attention à toi Izuku. Bisous, Maman. »
Le garçon n'est pas tant étonné que ça de recevoir ce genre de SMS. Même s'il est en route vers ses vingt-six ans, sa mère semble toujours croire qu'il est encore un enfant de cinq ans, sur qui elle doit veiller en toute circonstance. Izuku se rappelle encore lorsqu'elle a été amenée à déménager, et qu'ils se sont retrouvés séparés par tant de kilomètres. Ce fut une situation bien complexe à appréhender au premier abord, et un temps d'adaptation a été franchement nécessaire. Désormais, la cinquantenaire a appris à se servir des nouvelles technologies, et oblige son fils à minimum un appel vidéo par semaine, histoire de contrôler visuellement qu'il est en bon état, et se nourrit assez, tout seul dans son appartement.
« C'est un peu long. Mon train arrive dans un quart d'heure, ils m'ont trouvé un billet sur un train de nuit. Au moins je pourrais dormir sur une couchette, c'est un des points positifs de cette journée... Bisous. »
Bien sûr, Izuku a "embelli" la vérité dans son message. Il ne veut pas l'inquiéter, et ne se voit pas lui envoyer une liste longue comme son bras, relatant les quelques points pour lesquels il a envie de se plaindre.
Cependant, une chose est absolument certaine. Cette expérience le conforte dans son idée : il déteste de toute son âme les trains. Il n'était déjà pas très emballé dix jours plus tôt, quand sa voiture est tombée complètement en panne, l'obligeant à trouver une autre solution pour se rendre chez Inko. Parce qu'en plus d'avoir droit à un trajet bien plus long, trouver une place aussi tardivement lui a demandé de mettre la main au portefeuille, et il l'a senti passer...
Mais ce fut encore pire, en constatant à son arrivée ici que son transport de retour avait déjà deux heures de retard, pour finalement être totalement supprimé. Inko lui a bien proposé de rester une nuit de plus chez elle et son beau-père, histoire qu'il parte le lendemain à tête reposée. Mais Izuku n'a pas voulu abuser de leur hospitalité, et les lignes du lendemain étaient déjà pleines à craquer, en cette période estivale qui annonce les prémices des vacances.
Ainsi, le jeune homme s'est retrouvé à devoir chercher une autre solution. Et l'employé au guichet, a fini par lui trouver une place sur ce train de nuit, qui partait un peu avant vingt heures.
C'est un trajet de pratiquement sept heures qui l'attend, dans un véhicule qui n'est pas de première jeunesse apparemment, lui laissant imaginer sans peine qu'il n'est pas certain de fermer l'œil de la nuit. Heureusement que sa valise est pleine à craquer de bandes dessinées...
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This Travel [KatsuDeku]
FanfictionDès le départ, cette journée n'a été qu'un calvaire. Entre son voyage annulé, cette attente insupportable dans cette gare, et la perspective d'un trajet bien plus long. Le tout dans un train-couchette qui n'est pas de première jeunesse... Les nerf...