La Rose Pourpre, le Trône d'argent

Prologue - Noor

La brise d'automne s'abattait sur la ville, faisant délicatement virevolter ma chevelure bouclée.
Celle-ci se trouvait incrustée de grains de sables et avait l'air ornée de multiples diamants sous l'éclat lunaire.

C'était un soir comme les autres.
Brumeux et frais.

Dans le ciel, on pouvait apercevoir la lune veillant sur la ville, comme à son habitude.
Les rayons de la lune étaient apparents, donnant un contraste argenté au paysage.

Exactement comme ce soir là.
Ce soir submergé par la terreur.

Le sable encore chaud était amalgamé à l'air, et s'abattait sur les toitures abîmées des maisons.
La senteur de l'humidité et du sable envahissait peu à peu mes narines, m'arrachant un souffle de plaisir.

Je fermais les yeux pour profiter de cet instant de répit. Ce n'est que quelques minutes plus tard que je les rouvris.

Je repris ensuite mon chemin.
Survolant les toits, je me rendais au lieu de rendez-vous, comme convenu.

Il ne supporte pas les retards... bien qu'il m'en fasse exception

Subitement, pendant ma course sur les tuiles usées des habitations, je sentis une forte pression m'envahir.

Comme si on m'observait.
Avec insistance.

Machinalement, je tournai ma tête vers l'endroit imprécis d'où émanait cette pression.

En cherchant du regard la cause de celle-ci, je croisai le regard d'un homme.

D'un homme visiblement surpris de me voir.

Qui est-ce ?

Après l'avoir vaguement examiné, sans pour autant m'être arrêtée, je décidais d'accélérer.

Il avait une carrure imposante.

Tiens...?

Et d'après celle-ci, il savait se battre.

Un étui d'arc...

Ses cheveux bruns brillaient sous la lumière lunaire. Ils avaient l'air incrustés de multiples diamants.

Sûrement à cause du sable...

Ses yeux étincelaient, marqués par une étrange froideur.
Son regard était hétérochrome : il avait une iris bleue, et une iris brune, s'apparentant à deux joyaux.

J'enregistrais les caractéristiques de cet homme dans un coin de ma tête, tâchant de ne rien oublier de ce que j'ai pu apercevoir.

Cela pourra toujours me servir.

À présent, il fallait le semer.

Ce que je fis finalement avec succès, en me fondant dans la pénombre, et en usant de ruelles étroites et humides.

Le genre de ruelles infestées de drogués.

De cet homme, découlait une sensation étrange.
Une sensation, presque malaisante.

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