Chapitre 3

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Harry papillonna des yeux, il fut surpris de l'endroit où il se trouvait, avant de se rappeler les derniers événements. Le petite pièce blanche était encore plus remplie de sang que la dernière fois, à tel point qu'il y avait maintenant une couche du liquide rouge partout au sol. La semelle de ses chaussures disparaîtrait bientôt sous le sang et Harry dut se retenir pour ne pas vomir.

Élaborer un plan n'était pas possible, rester vivant semblait devenir tout aussi compliqué. Le temps passait, ses pensées tournaient et le sang coulait.

La porte, de ce qu'il pouvait maintenant appeler sa cellule personnelle, s'ouvrit pour laisser place à des mangemorts que Harry ne connaissait pas. Bellatrix était à côté d'eux avec un grand sourire qui ne laissait aucune place à l'imagination du Gryffondor.

Voldemort était arrivé.

Il allait mourir.

Peut-être que fuir à ce moment précis pouvait être un bon début de plan, mais il savait qu'il devait mourir de la main de Voldemort. Ses amis savaient ce qu'ils avaient à faire. Si Harry mourait, ils n'auraient qu'à tuer Nagini pour rendre Voldemort vulnérable. C'était donc ainsi qu'il finissait. Debout, tenu par des mangemorts, liés par des cordes et pour seul moyen de se défendre, son envie de vivre.

Bellatrix le poussa pour le faire avancer, quand Harry sortit de sa cellule, il vit que le sang de la pièce était en tain de se déverser dans le couloir. Il leva les yeux pour regarder les murs en pierre gravés de griffures qui devaient être celles de Greyback. Il avait beau regarder ailleurs, il sentait ses pieds glisser au sol, on pouvait sûrement le suivre à la trace puisque ses chaussures avaient été trempées sur toute la hauteur de la semelle.

Harry ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour Draco. Sa maison d'enfance était devenue un cauchemar éveillé. Il ne savais pas depuis combien de temps les mangemorts avait établit leur campement au manoir Malfoy, mais quand Harry trébucha sur une main abandonnée au milieu du chemin, il sentit son corps avoir des spasmes de dégoût.

Bellatrix chantonnait derrière lui tandis que Greyback laissait ses griffes se planter dans son dos. Le Gryffondor avait beau essayer d'avancer plus vite, étant attaché, il n'avait pas le choix que de sentir les griffes du loup-garou s'insinuer dans sa peau et commencer à le faire saigner.

Il se rendit compte qu'ils l'avaient installé dans une pièce au sous-sol quand ils montèrent plusieurs dizaines de marche en pierre qui ressemblait étrangement à du marbre. Harry voulait être étonné, mais en réalité, connaissant un peu la famille Malfoy, ce n'était pas très surprenant.

Ils passèrent près du hall d'entrée rempli de tant de détraqueurs qu'Harry se demanda si en avait déjà vu autant dans sa vie. Il se souvenait de son patronus pour sauver Sirius lors de sa troisième année et pourtant, même à ce moment-là, il n'était pas certain d'avoir été à ce point entouré, à moins que ce soit le fait qu'ils soient dans un endroit clos qui donnait cette impression.

Harry essayait en vain de mémoriser le trajet qu'ils venaient de faire. Il y avait trop de pièces, de couloirs et de mangemorts pour qu'il puisse se concentrer. Il ne savait plus d'où il venait et n'avait aucune idée d'où pouvait se trouver Ron et Hermione.

Il arriva dans une grande pièce sombre, il fallut plusieurs secondes à ses yeux pour s'habituer à la faible luminosité avant de voir Voldemort face à lui, la baguette de Sureau entre ses mains. Les mangemorts sortirent laissant Harry avec Voldemort et une petite dizaine de ses disciples.

- Bonjour Harry, merci de nous honorer de ta présence. Je dois avouer que t'avoir parmi nous n'était pas chose aisée. Mais maintenant que tu es présent, je suis persuadé que tu vas accepter de rester en notre compagnie.

Harry avait bien envie de dire que ça ne serait jamais de son plein gré, mais après tout, l'avis d'un mort n'avait pas grande importance.

- Tu vas être libéré de tes liens et nous allons te prêter une baguette pour que tu puisses te battre contre moi, et perdre, comme il se doit.

Le Gryffondor ne savait pas si il est rassuré de cela ou non, sachant qu'il devait mourir. Il était plus simple de faire passer sa défaite pour un accident que de devoir se laisser perdre délibérément. Car quand il sentit ses poignets se libérer et sa main entrer en contact du bois si rassurant d'une baguette magique, il avait envie de se battre. Pour ses parents, pour Sirius et ses amis qu'ils avaient encore prisonnier dans ce manoir. Il voulait se battre pour pouvoir de nouveau être aux côtés de Draco, si celui-ci voulait encore de lui.

Il leva sa baguette, se mordit la langue quand il entendit la formule du sortilège de mort prononcé par son adversaire tandis qu'il fit semblant d'essayer de l'éviter. Et il tomba.

Il se réveilla, ce qui devait être, quelques secondes plus tard, car il entendait Bellatrix demander à Voldemort comment il allait ce à quoi il lui répondit par une demande de silence. Plus personne ne parlait dans la salle et Harry garda ses yeux fermés bien qu'il voulait voir ce qui se passait autour de lui.

- Narcissa, va voir si il est encore en vie.

Il entendit des pas dans la salle. Harry était fichu. La baguette qu'on lui avait prêtée n'était plus dans sa main, il avait dû la lâcher dans sa chute. Le Gryffondor sentit les doigts glacés de la mère de Draco sur son cou. Elle souffla discrètement comme si elle était soulagée avant de prendre la parole.

- Il est mort.

Harry douta lui-même de son état en entendant la voix assurée de Narcissa. Il n'était pas possible qu'elle ait manqué son pouls car Harry sentait son cœur battre à toute allure. Il n'y avait qu'une possibilité, elle venait de mentir pour lui sauver la vie en risquant la sienne et celles de sa famille.

- Bien. Préparez-vous à lever le camp. Nous irons d'abord à Poudlard pour présenter le corps et accepter certaines jeunes recrues qui accepteront de nous rejoindre après la défaite de Potter. Ensuite, nous nous rendrons au ministère. Mais d'abord, laissez moi seul.

Il entendit les mangemorts quitter la salle tandis que des doigts griffus se placèrent derrière ses épaules et sous ses jambes.

- Ne t'embête pas avec son cadavre Fenrir, je vais le faire léviter.

Harry se sentit libéré des mains du loup-garou tandis qu'on le déplaçait jusqu'à une position encore inconnue. Il voulait poser des questions à la mère de Draco mais il y avait trop de bruit autour d'eux et il n'était pas certain qu'ils soient seuls. Il continua de garder les yeux fermé et d'essayer d'avoir un visage le plus neutre possible.

Il entendit une porte s'ouvrir.

- Votre ami est mort. On vous prête son corps avant qu'on ne l'emmène avec nous.

Harry détesta la voix remplie de bonheur de Greyback car il savait la douleur qu'il causait. Hermione se mit à crier tandis qu'un sanglot s'échappa de la gorge de Ron. Le Gryffondor sentit le sol dur contre son corps avant que la porte ne se referme.

Il attendit plusieurs secondes avant d'ouvrir les yeux.

Sortir des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant