sur cette plage

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La tête dans mon café je rêvassais, il étais trop fort, pas très bon mais trop cher pour pas que je le finisse.

Mon ami Naël sans que je le sache s'agitait devant moi, des grands gestes avec un poil d'autorité.
Ses phrases depuis je pense quelques minutes n'atteignaient plus mes oreilles. Cette fois je l'entendis et réponds simplement de la tête tout en maintenant son regard.

« Enfin tu m'écoutes. Alors demain il y a l'équipe qui vient dîner chez moi tu fais comme tu veux, je sais que c'est compliqué en ce moment mais tu vas voir ça te fera changer les idées, tu les a sûrement vu à la télé mais ils sont tous géniaux, normal je les ai choisi. C'est des crèmes, j'ai hâte que tu les rencontres. »

Il parlait beaucoup, ce n'étais jamais concis, mais avec lui je participais à des discussions très agréable

Nous finissions notre boisson chaude tout en parlant télé, Naël est un grand travailleur, il bosse actuellement sur la 2 l'émission « le journal du soir » ou il est le présentateur.
Il avait essayé d'organiser plusieurs fois des dinners ou des « soirées » mais tout tombait a l'eau à cause des cas contacts, des cas de covid. Aujourd'hui l'épidémie est pas encore fini mais cette fois la tout le monde peut venir.

Il devait être à peut près 20 heures quand j'errais dans les rues sombre de Paris. L'appartement de Naël n'était pas très loin de chez moi mais je devais quand même marché une bonne dizaines de minutes.
Enfin arrivé je sonnais et le stresse d'un espace plein d'inconnus me montais comme à mon habitude.
Devant sa porte je ne prenais plus la peine de toquer, j'allais très souvent chez lui étant enfant, c'était un étudiant en lettre qui donnait des cours de français. Maintenant on se revois souvent et c'est devenu un ami proche.

« Ariane, viens la deux minutes je te présente tout le monde enfin ceux qui sont déjà là, t'es toujours à l'heure je devrais t'embaucher à la place de ses branleurs.

-Donc voici déjà Gaspard, lui s'occupe de tous »

C'est ici que j'avais arrêter de l'écouté, trop occupé à regarder le type à côté de lui. Naël allait le présenter juste après mais j'étais trop happé par son visage, il est ce que le beurre est au pain et la confiture de fraise au beurre, c'est à dire un tout qui s'assemble dans une harmonie des plus simple. On ne cherche pas son charme il est la, on ne cherche pas non plus sa beauté car elle est explicite chez lui, il n'est pas de trop, il ne fait pas tache il est simplement beau. 

Il avait remarqué que je le fixais et il en jouais, ça ne le faisait pas rire, ça ne le gênait pas, il l'avait vu et me regardais comme je l'avais regardé.

C'était dorénavant une danse entre nous.
Une danse qui s'était écourtée de son propre chef.

« -Abel enchantée, je suis ravie de t'avoir vu, Arianne. »

Il avait disparu, dans un souffle fin, une légère brise.

Je l'avais revu quelques fois, je n'avais que son nom et il avait le miens. Un soir d'été, dans un week-end près de la mer, sur une plage bretonne, il s'était avancé près de moi et nous avons dansé,cette fois ci pas des yeux. Une danse de juillet, une danse qui fait virevolter le sable sous nos pas. Nous nous sommes tellement perdu que nous avions fini dans l'eau. Elle était salée, froide, vaseuse mais j'avais son visage et son sourire. 

Après ce soir quand il était là dans l'appartement haussmannien de Naël, nous parlons quelques minutes parfois quelques heures quand il choisissait le sujet de la discussion. Abel dans sa grâce naturel m'invitais à danser quand la musique de la plage passait. Plus le temps s'avançait plus les discussions s'allongeaient.

Au bout de plusieurs semaines ces soirées, nous les finissions souvent chez lui, parfois chez moi. Il était devenu en quelques temps mon art, ses yeux qui me regardais tant étaient la source de mon inspiration. Il était la lumière que je cherchais dans ma vie grise, dorénavant je peignais mes rêves quand tantôt je dessinais ma mélancolie.

Nous sommes revenues sur cette plage par nostalgie avec encore tous les amis de Naël et par extension étaient un peu devenu les miens. J'étais sur le sable, je rêvassais de mon idylle récente, en relevant la tête je nous ai vu tout deux dansant sur cette plage, en y repensant on avait l'air bien con. Mais cette fois ci dans ce que je pensais être un naufrage s'avérait être fort réel. Abel, mon nouveau souffle, dansant et riant avec une autre et comme nous quelques temps auparavant ils avaient dansé jusqu'à en tomber. Je l'avais vu l'embrasser et l'aimer.

J'avais pensé qu'en fermant les yeux la douleur s'éloignerait. Je l'avais aimer, il m'avait sourit, puis sur cette plage qui me l'avait enlevé, près de moi il avait plu.

Sur une plage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant