Katherine Morrison et la mort du Baron Prechdam

     La voiture des Morrison s'arrêta devant une imposante et remarquable demeure. Katherine observait les paysages au travers de la petite fenêtre. Elle était subjuguée par la grandeur des lieux. Monsieur Morrison fut le premier à sortir de l'habitacle. Il aida Madame Morrison en lui proposant sa main, tout comme il le fit avec Katherine. Une fois tous les trois sortis, Monsieur Morrison dit au voiturier qu'il pouvait y aller, car la petite famille ne rentrerait que dans quelques heures et le père ne voulait pas que le jeune homme tombe malade avec la fraîcheur de la nuit. Le voiturier hésita, mais finalement, se décida à partir en promettant d'être là lorsque la famille Morrison souhaiterait s'en aller. Une fois la voiture partie, Monsieur Morrison retourna aux bras de Madame Morrison et de Katherine pour les accompagner dans la montée des quelques marches qui permettait d'accéder à l'entrée du manoir.

     Une fois arrivé à l'entrée, Monsieur Morrison sortit les cartons d'invitation de l'intérieur de son manteau et les présenta au réceptionniste qui se tenait dans l'encadrement de la porte d'entrée. L'homme âgé d'une cinquantaine d'année regarda les bouts de papier attentivement, puis les rendit à Monsieur Morrison tout en leur souhaitant une bonne et agréable soirée. La famille Morrison entra donc dans le manoir des Flinton. La demeure ne semblait pas riche uniquement de l'extérieur, l'intérieur était tout aussi lumineux et flamboyant. Un tapis rouge reliait toutes les pièces du rez-de-chaussée entre elles. Les murs étaient recouverts d'une multitude d'œuvres d'art d'une valeur inestimable. Le lustre de cristal surplombant le hall d'entrée illuminait chaque recoin de la pièce. A cette soirée se trouvait tout le gratin de la haute société. Katherine ne pouvait être plus émerveillée en remarquant que certains de ses auteurs favoris étaient présents. En effet, il était possible de remarquer la présence de Monsieur Charles Dickens, auteur du célèbre roman Oliver Twist, et bien d'autre encore. Katherine se remémorait à quel point elle avait dévoré leurs œuvres et au combien elles l'avaient bouleversée.

     Katherine, plongée dans sa réflexion, ne remarqua pas qu'elle et ses parents étaient finalement arrivés dans la salle de bal. Elle fut, heureusement, ramenée à la réalité par sa mère. Madame Morrison demanda d'un air préoccupée : « Katherine, tout va bien ?

- Oh mère, c'est incroyable, se réjouit Katherine. Si j'avais su, j'aurais amené plusieurs de mes livres pour me les faire dédicacer. J'ai remarqué la présence de Charles Dickens, ainsi que celle de Charlotte Brontë !

- Nous aurons peut-être l'occasion de faire les présentations plus tard au cours de la soirée, sourit madame Morrison, heureuse de voir sa fille s'épanouir.

- Mais avant cela, nous devons tout d'abord aller saluer le maître de maison, souligna monsieur Morrison. Il ne serait pas très convenable de prendre part à la fête sans en remercier l'investigateur.

- Vous avez raison, très cher, allons-y, conclut madame Morrison. »

     Monsieur Morrison prit le bras de sa femme tout en lui caressant affectueusement la main et ensemble, ils allèrent à la rencontre de certains invités, suivis de près par Katherine. « J'espère que tout se passera bien... », pensa cette dernière en observant les gens danser et discuter autour d'elle, inquiète de ne pas se retrouver dans son élément habituel. Les Morrison arrivèrent devant un groupe d'hommes du même âge que celui de Monsieur Morrison. Ils s'inclinèrent tous légèrement en signe de salutation et se redressèrent. Le chef de famille dit en souriant poliment à l'intention de l'hôte de la soirée : « Sir Flinton, toutes mes félicitations pour votre nomination en tant que chercheur en chef à la royale académie ! C'est un plaisir de vous rencontrer.

- Tout le plaisir est pour moi, Monsieur Morrison ! s'exclama Sir Flinton. Ce n'est pas tous les jours que nous avons la chance de discuter avec le vendeur de textile le plus réputé de Londres. Certains disent que vos tissus sont même utilisés pour habiller notre chère reine Victoria. Est-ce vrai ?