𝐿𝓊𝒸𝒶𝓈 ?

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Une douleur déchirante vint troubler le silence paisible qui avait enveloppé Lucas dans sa propre bulle de sommeil. Les paupières lourdes, un peu déboussolées, ce dernier ouvrit doucement ses yeux, essayant d'ajuster sa vue pour analyser son entourage. A son plus grand malheur, il n'était pas dans sa chambre, et certainement pas dans un endroit vivable. Un gout métallique dans sa bouche l'empêchait d'avaler.

Quand il put enfin avoir une image claire du lieu où il gisait inconsciemment, il comprit d'où venait ce gout amer. Il était entouré d'une mare de sang. Lucas essaya de se lever, seulement pour être cloué au sol de fatigue et de douleur. Sa jambe criait peine et l'empêchait de faire trop de mouvement brusque. Il dirigea alors son regard vers celle-ci, avant de le détourner, voulant en vomir.

Une plait. Une grande plait, toujours sanglante. Beaucoup de sang. Il gisait dans son propre sang.

Les informations avaient du mal à être enregistré dans son cerveau. Tout était flou. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Pourquoi était-il meurtri ainsi ? Ou étaient les autres ?

Baptiste.

Il se souvint alors. La vidéo. La maison. L'horrible monstre.

Il sentait une panique étouffante encercler ses voies respiratoires, tel un serpent autour de sa proie, voulant l'étrangler jusqu'à sa mort. La peur pouvait se lire facilement sur son visage. Les yeux écarquillés, les pupilles rétrécies, la bouche entrouverte et sèche. Lucas devait agir. Il essuya ses mains rouges sur le peu de vêtement non sali qu'il avait sur lui, et entama un exercice respiratoire pour se calmer du mieux qu'il le pouvait.

Respire.

1, 2, 3.

Expire.

1, 2 ,3.

Se répétait-il.

Tout va bien, ne t'en fais pas.

Sa respiration toujours haletante, mais plus étouffante, il put enfin se redresser un peu, grognant de douleur. Le noir l'empêchait de voir quoi que ce soit correctement. Il chercha dans sa poche quelconque source de lumière, mais ne trouva rien, il était démuni de tous ses biens. Il n'avait rien sur lui.

- Mince... dans quoi je me suis foutu.

Il décida alors de se concentrer un peu pour identifier tout ce qui l'entourait. La première chose qui lui vint en tête était l'odeur putride des lieux. Il devait y avoir des corps dans cette pièce pour qu'elle sente autant la décomposition. Les murs étaient faits en briques noircies, et le sol était sordide. Rien d'autre.

Il faisait froid. Très froid. Mais Lucas ne le ressentait pas. Il était fiévreux. La sueur qu'émanait de son corps frêle le rendait collant. Il avait l'impression que ses vêtements ne faisaient plus qu'un avec son corps tremblant. La coupure s'était surement infectée.

Combien de temps avait-il passé endormi ? Et pourquoi l'avait-on enfermé ici ? Quelles étaient les intentions de l'affreux propriétaire de cette habitation ?

Beaucoup de questions, pas de réponse.

Il ne pouvait même pas se lever pour trouver un moyen de s'échapper d'ici. En y pensant, il devait arrêter l'hémorragie pour ne pas mourir sur place à cause de sa perte de sang. Son pantalon froissé devait faire l'affaire. Il en déchira ainsi un bout pour l'enrouler autour de sa blessure, mordant sa lèvre inférieure pour ne pas laisser échapper un cri de douleur, de peur que son kidnappeur ne sache qu'il était conscient et bien réveillé.

Inutile de toute façon. Inutile.

Il se laissa tomber en arrière, fatigué. Sa plaie consommait toute son énergie. Il n'en avait plus rien à faire du sang au sol, ignorant le bruit visqueux au contact.

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