Le piano

Bonne lecture!

C'était calme, trop calme. Les seuls sons audibles dans la pièces étaient le grattement du stylo sur du papier, les froissement de feuilles manipulées par moment, et le chant des oiseaux nichant dans le parc du quartier général d'EastCity. Un long soupir agacé vint rompre le silence suivi du son sourd d'une tête frappant un bureau. Puis un second soupir suivit le premier. L'homme les ayant poussés est un héro de guerre, et l'un des meilleurs alchimistes du pays. Cet homme, le grand Colonel Roy Mustang, l'alchimiste qui a survécu à la terrible guerre d'Ishbal, ce soldat devant qui toutes les femmes tombent à genoux, était en fait dépassé par le travail. L'ennemi n°1 du jour n'était non pas un groupe de criminels, un des pays frontaliers voulant déclarer une guerre ou encore Scar, le fameux tueur d'alchimistes sur qui l'armée n'a toujours pas réussi à mettre la main. Non, il n'y avait, cette fois, pas de méchants à arrêter, ni de catastrophes à gérer. A la place, des piles et des piles et des piles de paperasse dont il fallait s'occuper.

 Roy se redressa sur sa chaise et s'étira de tout son long. Il jeta un coup d'œil à l'horloge qui indiquait dix heures trente. Cela faisait maintenant plus de deux heures qu'il travaillait, remplissant toujours plus de formulaires et lisant des pages et des pages de paperasses administratives et de rapports. Pourtant, la pile de papiers dont il s'était déjà occupé ne devait même pas faire la moitié de la taille de celle qui l'attendait encore. Le colonel regarda l'horloge à nouveau. Il était censé avoir une réunion avec sa plus jeune recrue à dix heures. Mais bien sûr, comme à son habitude, le célèbre Fullmetal Alchemist se distinguait par son retard. Roy savait qu'il pouvait maintenant arriver d'un moment à un autre, mais il avait actuellement vraiment besoin d'une pause et d'un café. Tant pis pour Fullmetal, il avait décidé de faire attendre son supérieur, et bien il attendrait à son tour. Encore fallait-il qu'il arrive.

Roy se leva finalement de son siège et étira à nouveau ses muscles douloureux d'être restés si longtemps dans la même position sans bouger. Contrairement à tout ce que le petit blondinet répondant au nom d'Edward Elric pouvait dire, il n'était certainement pas vieux. Et il n'avait clairement pas de courbatures en étant simplement resté assis des heures durant. Il sortit de son bureau et pénétra dans celui de ses subordonnés qui succédait le sien. Tous avaient également le nez dans les papiers mais le son de la porte se refermant derrière lui leur fit lever les yeux sur lui.

- Y-a-t'il un problème monsieur ?

La jeune femme ayant posé la question, le lieutenant Hawkeye, le fixait d'un regard neutre. Mais le colonel savait bien qu'en réalité elle remettait déjà en question ses excuses pour avoir quitté son travail. Il avait beau être son supérieur et avoir une confiance totale en son lieutenant, il lui arrivait tout de même d'être effrayé par la jeune femme, en particulier lorsqu'elle le menaçait avec son arme pour qu'il arrête de tirer au flanc et qu'il se mette au travail. Et il savait pertinemment bien que si la raison pour laquelle il se trouvait là au lieu d'être dans son bureau était insuffisante à ses yeux, elle n'hésiterait pas à recommencer.

- Je vais me chercher un café.

Il continua sa marche, prétextant ignorer le regard de sa subordonnée. Mais au moment où il s'apprêtait à ouvrir la porte, elle le coupa dans son élan.

- Colonel. Puisque vous faites le déplacement, pourriez vous m'apporter du thé au passage ?

Bon, au moins il ne risquait pas de voir sa vie être menacé pour le moment, c'était un bon point. Par contre...

- Un café pour moi aussi ! S'empressa d'ajouter le sous-lieutenant Havoc.

- Avec moi, ça fera trois cafés. Continua le second sous-lieutenant de l'équipe, Breda.

- Quatre ! Rajouta le sergent-chef Fuery.

- Moi je prendrais bien un thé, merci colonel. Finit par dire bien plus calmement l'adjudant Falman sans lever les yeux de son travail.