Je ne sais pas ce qui s'est passé mais mon histoire a disparu, heureusement que je l'avais sauvegardée.
J'en profite pour vous annoncer qu'une suite est prévue. Elle se déroulera plusieurs mois après la fin de Piano bar.Je vous souhaite la bienvenue pour cette nouvelle histoire Supercorp. On part sur une histoire sans pouvoirs pour une fois. La vidéo illustre une chanson chantée par l'un des personnages durant l'histoire, je vous la signalerai le moment venu).
Comme toujours, j'espère qu'elle vous plaira et le meilleur moyen pour que je le sache, c'est un petit commentaire, ça me fait toujours énormément plaisir. Alors n'hésitez pas ! Même si c'est pour me dire que c'est nul (bon, j'espère ne pas avoir trop de commentaires de ce type quand même hein !).
Voilà, je vous laisse en compagnie de nos héroïnes et vous retrouve à la fin pour quelques infos.***
Je sortis de la berline, remerciant rapidement le chauffeur et levait les yeux vers le ciel. Un soleil radieux illuminait le ciel en cette fin de journée, en totale opposition avec mon moral actuel. J'étais loin de chez moi, littéralement à l'autre bout du pays et je venais de terminer une journée de négociations qui n'avaient pas vraiment fait avancer les choses. Ce constat ne fit rien pour améliorer mon humeur déjà passablement maussade.
Je sentis soudain quelqu'un me saisir le bras. Je me tournais vers celle que je considérai comme ma meilleure amie, presque la seule d'ailleurs.
- Allez Lulu, déride toi ! Je suis sûre que Jimmy va finir par nous le céder son brevet ! Et puis, on est là que depuis ce matin, je n'ai pas encore eu l'occasion de déployer tout l'éventail de mes nombreux talents...
- Dont la modestie c'est ça ?
- C'est le premier de mes talents !
Je ne pus retenir un léger rire. Sam était vraiment impossible. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment nous parvenions à nous entendre tellement nous étions opposées. J'étais aussi taciturne qu'elle était extravertie. Elle adorait sortir et faire la fête quand pour moi le summum d'une soirée réussie consistait en un bon bouquin et un verre de vin. Elle couchait avec tout ce qui bougeait sans distinction de sexe alors que je sortais avec Jack depuis 5 ans maintenant.
Bref, tout aurait dû nous opposer. Mais quand elle avait débarqué il y a quatre ans dans l'un des cours que je suivais au MIT en me lançant :
- Ça te dirait de vivre le meilleur moment de sexe de ta vie ?
- Euh, on ne se connaît pas je crois ?
- Justement ! Quel meilleur moyen qu'une folle nuit de sexe pour faire connaissance ?
J'avais éclaté de rire. L'idée de sortir avec une femme ne me posait pas de problèmes, je l'avais déjà fait plusieurs fois, appréciant particulièrement la tendresse de ce type de relation. Mais j'étais déjà en couple avec Jack, et fidèle. Ma réponse n'avait toutefois pas semblé la déstabiliser.
- Pas de soucis. Tu sais ce qu'on dit, plus on est de fous...
J'avais alors compris que tout ça n'étais que de la provocation et que son but était autre. Quand je lui en avais parlé elle avait simplement hausser les épaules, sans répondre.
J'avais alors fais quelque chose que je ne pensais jamais faire. Je m'étais levée, avais attrapé mes affaires et avais commencé à quitter l'amphi.
Après avoir descendu quelques marches je m'étais retournée :
- Bah alors ? Tu viens ? J'ai envie d'un café. À défaut de coucher ensemble, ça peut être un bon début ?
Nous avions passé la matinée à discuter et depuis, nous ne nous étions plus vraiment quittées. Pour le plus grand désespoir de Jack qui ne comprenait pas comment je pouvais être amie avec quelqu'un de si différent de moi.
Mais je crois que Sam m'apportait cette folie qui manquait cruellement à ma vie. Et puis surtout, c'était une amie dont la fidelité était indéfectible. J'avais pu le constater quelques mois plus tôt quand Morgan Edge, l'un de mes concurrents les plus acharnés avait tenté de la convaincre de me trahir. Elle avait fait mine d'accepter, collectant ainsi une foule d'informations sur les projets de celui-ci. Quand il avait compris, il était entré dans une colère noire, la traitant de tous les noms en plein conseil d'administration. Sam ne s'était absolument pas démonté et lui avait juste rétorqué :
- Alors non. Tous les termes que vous voulez mais je refuse celui de putain. J'ai jamais demandé d'argent pour ça. Mes partenaires étaient toujours bénévoles
Edge était devenu encore plus rouge qu'il ne l'était déjà et avait fini par quitter la salle sans demander son reste.
Quelques jours plus tard, il avait fini par revendre les parts qu'il possédait dans L-Corp, ce que j'essayais d'obtenir depuis des mois sans succès. Ça m'avait permis de débloquer plusieurs projets auxquels il s'opposait et notamment celui qui nous amenait à National City.
- Ouh, ouh Lulu tu viens ?
Je secouais la tête, sortant ainsi de mes souvenirs et emboîtait de pas à Sam pour pénétrer dans l'hôtel.
C'est Jess, mon assistante, qui s'était chargée des réservations. Elle avait choisi le meilleur hôtel de la ville. Et je devais avouer que le hall était plus qu'engageant.
Tout n'était que marbre et dorures, mais sans que ça ne soit trop chargé.
Nous nous dirigeâmes vers l'accueil où une jeune femme rousse nous accueillit avec un large sourire et nous remit nos clés de chambres. Sam s'attardât quelques instants de plus que nécessaire, signe d'un intérêt notable. Je levais malgré moi les yeux au ciel.
Elle me rejoignit devant les ascenseurs et nous montâmes dedans, Sam continuant à discuter à côté de moi sans se préoccuper du fait que je réponde. Quand l'ascenseur se stoppa, je sortis et me dirigeait vers ma chambre. Sam qui disposait de la chambre voisine m'interpella :
- On se retrouve dans quinze minutes en bas ? Il y a un bar dans l'hôtel, ça nous ferait du bien après cette journée.
- Non c'est bon Sam, vas-y sans moi. Je pense que je vais appeler Jack et me faire couler un bain.
Cette fois, ce fut à son tour de lever les yeux au ciel.
- Comme tu veux. Si tu changes d'avis, tu sais où me trouver.
- Bonne nuit Sam.
- Bonne nuit Lulu.
Je pénétrai dans ma suite et retirai aussitôt les escarpins que je portais aux pieds. Même si je les adorais, une journée entière avec mettais mes pieds au supplice. J'ôtai également ma veste avant d'inspecter la chambre. Jess avait encore une fois fait du bon boulot. La suite était spacieuse avec sur la droite une porte menant à la salle de bain. Je jetais un œil et put constater que la baignoire était gigantesque et proposait des jets massants. Je me réjouissais déjà d'en profiter un peu plus tard.
Le lit quand à lui semblait particulièrement confortable.
Mais ce qui retint surtout mon attention ce fut la vue. Une vue imprenable sur la baie de National City. J'ouvris la baie vitrée donnant sur la terrasse et admirait la vue quelques instants. Je pris mon téléphone et composait le numéro de Jack.
Après plusieurs sonneries, je tombais finalement sur sa boîte vocale. Déçue, mais pas vraiment surprise, je raccrochais.
Je regagnais l'intérieur de la chambre et jetai mon téléphone sur le lit. Je ne savais même pas pourquoi j'étais en colère. Depuis le temps, j'aurais dû être habituée.
Mais voilà, même après tout ce temps j'espérais toujours un peu d'attention de sa part. Pour tout le monde, Jack était charmant, gentil, tendre et galant, mais en réalité, il n'avait pas ce genre d'attitude qu'en public.
Il ne m'avait pas accompagné à l'aéroport, ni même envoyé un message pour me souhaiter bon vol.
Ça n'était pas qu'il s'en fichait, juste qu'il n'y pensait pas et n'en voyait pas l'utilité. Quand je lui avais proposé de m'emmener il avait juste rétorqué :
- Ton chauffeur fera ça nettement mieux que moi. Après tout, c'est son boulot non ?
Il ne cherchait même pas à être méchant. Il était juste... pragmatique.
Je l'étais aussi, à plus d'un titre. On ne grandissait pas dans l'une des plus puissantes familles des Etats-Unis sans acquérir une certaine distance vis à vis des événements. Mais je voulais tellement sortir de ce carcan familial. Non pas dans un souci de rébellion, à vingt-huit ans j'avais passé l'âge, mais parce que c'était ce j'étais réellement. Et c'est Sam qui m'avait aidé à le réaliser. Depuis que je la connaissais, je me sentais plus vivante que jamais. Et bien plus heureuse aussi. Jack s'en plaignait, expliquant qu'il ne me reconnaissait plus.
Il avait même été jusqu'à s'en ouvrir à ma mère.
Je me souvenais encore de sa convocation, puisque c'était bien de cela dont il s'agissait, au manoir Luthor. Quand j'avais appris de quoi il retournait, j'avais été furieuse. Mais mon éducation m' avait pour une fois été utile, j'étais restée de marbre avant de répliquer à ma mère :
- Mère, pouvez-vous m'indiquer si nos bénéfices trimestriels ont diminué ? Ou bien est-ce nos ventes ? Ou le succès de nos produits ?
- Non, évidemment que non et tu le sais très bien.
- Effectivement je le sais. Je ne vois donc pas ce que vous avez à me reprocher.
- Baisses d'un ton jeune fille.
- Oui mère.
- Bien. Je disais juste que ton fiancé s'inquiétait de tes fréquentations actuelles. Cette Samantha Arias semble avoir une certaine « influence » sur toi qu'il juge néfaste à l'image des Luthor.
Je m'étais pincé l'arrête du nez, me retenant d'exploser.
- Déjà, je vous rappelle que Jack n'est pas mon fiancé. Ensuite, pour ce qui concerne l'image des Luthor, je crois que Lex s'en est suffisamment chargé avec ces frasques non ? Quant à Sam, elle est une amie précieuse et une collaboratrice exceptionnelle. Le succès actuel de L-Corp peut lui être en partie attribué. C'est une négociatrice hors-pair.
- Mais elle n'est pas de notre monde ! Et en plus, elle a un enfant dont on ne connaît même pas le père !
- Oui, elle n'est pas de notre monde et je dirais que c'est une de ces plus grande qualité. Elle permet de casser notre image de riches déconnectés du monde ce qui est plus que bénéfique pour nous. Quant à sa fille, Ruby, je vous rappelle que c'est ma filleule. Et son père ne gagne vraiment pas à être connu.
Lilian était restée silencieuse un long moment avant de finalement trancher :
- Très bien, je vois que tu as réponse à tout. Je ne m'en mêlerai donc pas. Mais gare, si j'apprends qu'à cause d'elle le nom de Luthor est dénigré. Tu auras des comptes à me rendre.
- J'en suis bien consciente mère. Si c'était tout..?
- Oui, tu peux disposer.
Je m'étais levée, avais contourné le bureau pour venir embrasser la joue liftée de ma mère avant de quitter le manoir.
À mon retour à Métropolis, j'avais retrouvé Jack qui avait semblé ne pas comprendre ma colère. Il m'avait expliqué que s'il avait agi ainsi, c'était dans l'intérêt de L-Corp et de la famille Luthor. Et c'était probablement vrai en plus. Je n'avais pas insisté, c'était inutile.
Bref, tout ça pour dire que son comportement ne me surprenait plus, même s'il me décevait toujours.
Je regardais autour de moi, que faire maintenant ? Prendre ce bain dont j'avais parlé à Sam ? Soudain, l'idée me semblait moins attrayante. Je pris quelques secondes pour réfléchir avant de saisir ma veste et de remettre mes chaussures. Après quoi, je quittais la chambre et allais frapper à la porte de Sam.
Elle m'ouvrit après quelques secondes. Elle ne sembla pas vraiment surprise de me trouver là.
- Laisse-moi deviner : pas de nouvelles de Jack ?
Je ne répondis rien, mais mon regard et ma mine sombre suffirent pour que Sam choisisse de ne pas insister.
- OK. Je laisse tomber. Après tout, tu sais déjà ce que j'en pense.
Oh oui, je le savais très bien. Elle avait été suffisamment claire et à de nombreuses reprises. Je me rappelais encore de la discussion que nous avions eu après qu'elle ait rencontré Jack pour la première fois. C'était environ un mois après notre première rencontre dans cet amphi. Je déjeunais avec Jack dans un restaurant du centre de Boston quand Sam avait pénétré dans la salle. Elle s'était dirigée immédiatement vers nous, ignorant royalement le serveur qui tentait de l'intercepter. Elle avait attrapé une chaise à la table voisine et s'était installée le plus naturellement du monde.
- Salut, moi c'est Sam. Tu dois être Jack non ? Lulu m'a beaucoup parlé de toi.
Il l'avait regardé comme si elle venait d'une autre planète.
Elle était restée là tout le long du repas, se faisant apporter une assiette comme si de rien n'était.
Le lendemain, Sam s'était de nouveau incrustée à l'un de mes cours.
- Mais tu n'es pas censée être en management toi ? Avais-je demandé.
- Cours inutile. Sous prétexte qu'il a, paraît-il, diriger une entreprise au temps des dinosaures, il se croit meilleur que moi. La dernière fois, il a tenté de me démontrer qu'il s'y connaissait mieux que moi pour diriger des gens. Il m'a fallu même pas cinq minutes pour convaincre l'ensemble de l'amphi de me suivre hors de la fac.
J'avais ri à cette anecdote dont j'avais entendu parler. Le prof en question, un ancien PDG d'un grand groupe de presse, avait failli faire une crise d'apoplexie. Il avait été se plaindre au doyen mais j'étais intervenue pour que Sam n'ait pas de problèmes. Bien sûr, je ne lui en avais rien dit. Des fois, c'était utile de s'appeler Luthor.
- Bref, on n'est pas là pour parler de moi.
- Pour une fois, m'étais-je moqué.
- Tu cherches à me vexer Lulu ? Bon reprenons. À propos de...
Nous avions été interrompues par le prof, mécontent de notre manque flagrant d'inattention.
- Excusez-moi mesdemoiselles, je vous dérange peut-être ?
Sam s'était retournée vers lui et avait très calmement répondu :
- Non c'est bon, vous pouvez continuer.
Le prof avait commencé à s'emporter et ne souhaitant pas envenimer la situation, j'avais pris mes affaires, saisit le bras de Sam et nous avions quitté l'amphi sans nous retourner.
Nous avions rejoint le café où nous avions nos habitudes et là, j'avais eu droit au débriefing de Sam à propos de Jack. Et le verdict avait été sans appel.
- Écoutes Lulu, je t'aime bien, mais explique-moi ce que tu fais avec lui ? Il est sans intérêt, il n'a aucun humour et je suis persuadée qu'au lit c'est pas non plus l'extase. Alors ok, il a une belle gueule et tout mais tu mérites mieux que ça !
- Mais il est gentil. Et puis il est intelligent.
- Mais est-ce qu'il te traite comme une princesse ?
Devant mon silence, elle avait enchainé.
- Lena, tu as besoin de quelqu'un qui a des étoiles dans les yeux quand il parle de toi, quelqu'un qui se souvienne de tes fleurs préférées, qui te demande si tu as bien dormi... pas de ce mec vieux avant l'âge et barbant au possible.
Depuis ce jour-là, l'opinion de Sam n'avait pas variée. En tous cas, pas en faveur de Jack.
Sam me sortit une nouvelle fois de mes souvenirs.
- On va boire un verre ?
- Je te suis !
Nous rejoignîmes l'ascenseur et quand les portes s'ouvrirent, nous pénétrâmes dedans, saluant les personnes déjà présentes.
- Et sinon, qu'est-ce que tu penses de mon idée ?
Je me tournais vers elle, amusée.
- Laquelle ? Tu en as à peu près une par minute.
- Je suis géniale que veux-tu ? Je te parlais de mon idée de transférer le siège de L-Corp ici.
- Je ne sais pas Sam. Oui c'est vrai que la vie ici semble agréable, mais Lilian...
Elle me coupa.
- Rappelle-moi à qui ton père a legué les parts et la gestion de la société ?
- À moi mais...
- Pas de mais. Si demain tu veux vendre tes parts pour un dollar symbolique, tu peux.
- Pas certaine que le conseil soit de cet avis.
- Ça, j'en fais mon affaire. Et avant que tu ne me sortes l'argument Jack : s'il tient vraiment à toi, il te suivra. Dans le cas contraire, je dirais : tant mieux ?!
Je n'eus pas le loisir de répondre, l'ascenseur était arrivé au rez-de-chaussée. Nous sortîmes de la cabine et rejoignîmes le bar de l'hôtel.
Tout comme le reste de l'établissement, il était décoré dans un style rétro, rappelant ces clubs clandestins des années 20 pendant la Prohibition. Au fond de la salle, sur une petite estrade, un homme jouait du piano, un vieux standard du jazz.
J'aimais cette ambiance chaleureuse.
Il n'y avait que quelques personnes attablées ou installées au bar. La réceptionniste avait troqué sa casquette pour celle de serveuse et au bar, je voyais une jeune femme blonde de dos, préparant un cocktail avec beaucoup de dextérité. Ces gestes étaient hypnotisants. Je n'arrivais pas à détacher mon regard d'elle. Même sans voir son visage, je savais déjà que je la trouverais sublime.
J'étais tellement perdue dans ma contemplation que Sam dut me ramener sur Terre une nouvelle fois.
- On s'installe là ?
Elle désignait une table non loin de la scène.
- Ça me va.
On s'installa et la conversation reprit.
- Non, ce qui compte vraiment c'est ce que toi tu désires. Pour ma part, je sais ce que c'est...
Je sentis une présence dans mon dos et le regard de Sam était rivé sur quelque chose, ou plus vraisemblablement quelqu'un, derrière moi. Je n'eus pas à me retourner car la jeune femme qui préparait un cocktail un instant plus tôt se plaça à côté de notre table. Je relevais les yeux et croisais un regard qui me laissa sans voix. Ces yeux étaient d'un bleu envoûtant. Le genre de regard dans lequel on avait envie de se perdre indéfiniment. Quant à son sourire, je crois que j'aurais donné n'importe quoi pour en être la cause. Et lorsqu'elle prit la parole, sa voix mélodieuse m'envoûta aussitôt.
- Bonsoir mesdemoiselles, je suis Kara, à votre service.
- À notre service ? Vraiment ? Interrogea Sam, me mettant aussitôt mal à l'aise.
Mais la jeune serveuse, Kara, ne se laissa pas démonter.
- Désolée mademoiselle mais vous n'êtes pas mon style.
Elle se tourna vers moi et planta son regard dans le mien avant de poursuivre.
- Moi je suis plutôt du genre grande, brune avec des yeux verts éblouissants...
J'avais soudain très chaud et la gorge totalement sèche. Si à cet instant, on m'avait demandé comment je m'appelais, je crois que j'aurais hésité.
Comme si de rien n'était, elle reprit.
- Il y a une tradition ici : la première consommation est choisie par la personne en charge du bar, moi en l'occurrence, en fonction de ce qui, je pense, va vous plaire. Si je me trompe, la consommation est pour moi.
- Et ça vous arrive souvent ? De vous tromper je veux dire.
Elle tourna son visage vers Sam qui avait posé la question et déjà son regard me manquait.
- Jusquà présent ? Jamais. Bien sûr, vous n'êtes pas obligées de suivre la tradition. Mais que serait la vie sans un peu de risques non ?
Disant cela, elle avait de nouveau tourné son regard vers moi et j'avais l'impression que ces paroles avaient un double sens qui m'échappait.
Je me contentais d'acquiescer à sa question, pas certaine d'être capable d'émettre un son intelligible.
- Parfait alors ! Je vais vous préparer ça et je reviens.
Je la regardais s'éloigner, ne parvenant pas à détacher mes yeux de sa silhouette. Elle avait des formes athlétiques mais sans être dans l'excès. Elle était juste... Parfaite, voilà le seul mot qui me venait à l'esprit.
J'étais sur le point de détourner le regard, ne souhaitant pas me faire repérer en train de la reluquer quand elle se tourna à son tour. Le sourire qu'elle m'adressa était à la fois ravi et un peu moqueur.
Je reportais mon attention sur Sam qui n'avait rien manqué de notre échange mais s'abstint de tout commentaire pour une fois. Elle devait sentir à quel point j'étais perturbée par cette rencontre et ne souhaitait pas ajouter à mon trouble.
Nous reprîmes donc notre conversation, Sam tentant toujours de me convaincre de déménager le siège de L-Corp ici. Pour la première fois, cette idée ne me semblait pas si étrange.
La conversation se poursuivit, déviant sur des sujets plus légers.
- Je te jures, je vais finir par demandé à Lilian de m'adopter. Après tout, elle m'adore !
- Et où est-ce que tu as été pêcher qu'elle t'adorait ?
- Bah tu peux pas comprendre, c'est un feeling entre nous. Et puis, qui pourrait résister à mon charme ?
J'éclatais franchement de rire.
- Je te rappelle que j'ai refusé tes avances. D'ailleurs, si Lilian t'adoptait, ça ferait de nous presque des sœurs, un peu incompatible avec ta proposition de l'époque non ?
- Pourquoi incompatible ? Tu n'as jamais regardé Game Of Thrones ?
Je mimais un haut le coeur.
- Je vais vomir...
- Deuxième porte à droite. Mais en général, les gens attendent d'avoir bu quelques verres pour ça.
Un frisson parcourut tout mon corp en entendant cette voix si proche de mon oreille. Je virais instantanément à l'écarlate et restait muette. Ce qui n'était clairement pas le cas de Sam qui se mit à rire doucement.
Kara posa son plateau sur notre table. Elle déposa devant Sam un cocktail aux reflets rouges orangés.
- Pour vous, un sex on the beach. Mais je vous arrête de suite, inutile d'y voir un quelconque message hein ? Comme dit plus tôt : vous n'êtes pas mon genre.
C'était à mon tour de rire, bientôt rejointe par Sam.
- J'avais cru comprendre en effet.
Kara se tourna ensuite vers moi.
- Quant à vous... Je vous laisse deviner...
Elle me tendit un verre contenant apparemment un whisky. Ça commençait très bien, mon sang irlandais s'en réjouissait déjà. Je saisit le verre et nos doigts se frôlèrent. Je faillis retirer ma main tellement la sensation ressentie à ce simple contact était intense. Ça n'était pas désagréable, au contraire. Ça provoquait des palpitations jusque dans mon intimité.
Je secouais la tête pour me remettre les idées en place et portais le verre à mon nez pour en humer l'arôme. Une senteur boisée de vanille avec des notes fruitées d'agrume. J'avais affaire à un très bon whisky j'en avais déjà la certitude. Je portais le breuvage à mes lèvres, sous l'œil attentif de la barmaid. Je pris une gorgée que je fis rouler sur ma langue. Et là ce fut un choc. Je relevai aussitôt mon regard vers Kara, la surprise peinte sur mon visage.
- Mais ? Mais c'est impossible !
Sam, ne comprenant pas mon étonnement m'interrogea.
- Qu'est-ce qui se passe Lena ? Il n'est pas bon ?
- Tu rigoles ? C'est le meilleur whisky au monde.
- Où est le problème alors ?
- Le problème ? C'est que Pete McNulty qui fait ce whisky n'en produit que quelques fut par an. Et il les réserve à une clientèle triée sur le volet. Il faut se déplacer en personne pour pouvoir en avoir une bouteille. Je le sais, j'y vais tous les ans.
- Où veux tu en venir ?
Je me tournais vers Kara, qui me regardait, un sourire fier sur le visage.
Tu ne te rends pas compte Sam, une bouteille de ce whisky vaut au moins vingt mille dollars !
- Vingt mille ?! Tu es sûre ?
- Certaine. Je te rappelle que j'en achète tous les ans. J'ai déjà prévu d'y aller dans deux mois pour chercher ma dotation annuelle.
Je me tournais vers Kara.
- Vous connaissiez la valeur de ce que vous m'avez apporté je suppose ?
- Évidemment !
- Comment pouviez-vous savoir que j'avais les moyens de payer ?
- Pour deux raisons, Mlle Luthor, d'abord, je travaille dans cet hôtel, quand un client de marque tel que vous arrive dans notre établissement on en informe tout le personnel. Ensuite, je ne comptais évidemment pas vous faire payer cette consommation.
- Mais en quel honneur ?
- Quand j'offre un verre à une jolie fille, je ne la fais jamais payer. C'est un principe.
- Mais je ne peux pas accepter ! Vous allez y laisser votre paie !
- Ne vous inquiétez pas pour ça. Si je le fais, c'est que je peux me le permettre.
Je la vis alors relever la tête et regarder derrière nous. Elle fit un signe de la main et se tourna à nouveau vers nous et en particulier vers moi, plongeant à nouveau son regard dans le mien.
- Je vais devoir vous laisser, d'autres clients requièrent mon attention. Je vous souhaite donc une bonne soirée et une douce nuit en espérant vous revoir avant la fin de votre séjour.
Après quoi, elle regagna son comptoir sans se retourner. Je détournais la tête et croisais le regard de Sam.
- Quoi ?
- Euh, c'était chaud là !! Il s'est passé quoi ?
- Franchement ? J'en sais rien. Cette fille est... Je ne sais même pas. Elle me fait me sentir bizarre. Ça ne m'est jamais arrivé.
Sam me regarda, un sourire étrange aux coins des lèvres, mais n'ajouta rien. Au contraire, elle changea de sujet et évita ostensiblement de parler de Kara.
Après un long moment à discuter, je consultais ma montre et constatai qu'il était vingt-trois heure passée. Je me levai donc et ouvrit mon portefeuille. Je déposai un billet de cent dollars sous le verre et quittai le bar suivis de Sam.
- Mais elle t'avait dit qu'elle te l'offrait ! S'exclama Sam.
Je tournai la tête vers elle.
- Je ne vais certainement pas laisser une fille que je ne connais que depuis une heure me payer un verre à ce prix là. J'ai des principes moi aussi.
Je pénétrais dans l'ascenseur suivis de Sam. Nous restâmes silencieuses jusqu'à ce que la cabine s'arrête à notre étage. Je souhaitais bonne nuit à mon amie et refermai la porte de ma chambre.
Je retrouvai aussitôt l'ambiance chaleureuse ressenti un peu plus tôt. Je retirai mes chaussures et après avoir récupéré ma tenue de nuit et m'être déshabillée, je pénétrai dans la cabine de douche.
Elle était spacieuse bien que moins que celle que j'avais dans mon appartement.
Je laissai l'eau couler sur mon corps quelques instants, repensant encore et encore à cette rencontre.
Kara ne ressemblait à personne que j'avais déjà rencontré. Elle était franche, directe mais sans être oppressante. Si je ne devais retenir qu'une chose d'elle, c'était son sourire. Un sourire lumineux qui vous faisait vous sentir bien, à votre place. Où était-ce juste avec moi ? Si Lillian me voyait à cet instant, elle serait tellement déçue.
Cette pensée me fit sourire. À moins que ça ne soit le fait de penser à Kara...
Je quittais la douche et m'enroulait dans une serviette moelleuse. Après avoir démêlé mes cheveux, je me changeai et regagnai la chambre. J'aperçus alors sur mon lit, le téléphone que j'avais jeté un peu plus tôt. Je l'allumais, animée du fol espoir d'un message ou d'un appel de Jack, mais le seule message que j'avais était de Jess, mon assistante, m'indiquant le programme de la journée du lendemain. Je le consultais rapidement et constatai que le programme prévu était inchangé.
J'hésitais un instant à envoyer un message à Jack avant de finalement reposer mon téléphone, après avoir pris soin de programmer le réveil.
Après quoi, je me glissais sous les couvertures avant de m'endormir. Mes dernières pensées furent pour un magnifique sourire et une paire d'yeux azur...
VOUS LISEZ
Piano Bar (Supercorp)
FanfictionLena vient à National City pour affaires. Elle va y faire une rencontre qui va tout changer...