🌑Rimes D'un Soir🌑

🥀🧜‍♀️ 🥀 Loreley 🥀🧜‍♀️🥀

Je crois que parfois je préfère n'être qu'une beauté froide...

Et telle une sirène attirant les marins
Posée sur son ancestral rocher, les cheveux au vent
Incarnant l'envoûtant pouvoir du féminin
Je t'ensorcèle avec le chant mélodieux et lent...

...des sirènes d'antan

Alors, dis moi, beau marin : Es-tu prêt pour la noyade ?

Car, tu plongeras ton regard dans mes pupilles saphir
Et de tes lèvres rosées s'échappera un long soupir...

...et une irrémédiable envie de sourire

Tes jambes te dicteront alors de courir après ses boucles rubis
Mais, à bout de souffle, tu l'auras perdue et elle deviendra ta lubie

Cette femme aux yeux bleus et aux cheveux rouges dont la beauté t'a figé sur place, tel un animal pris dans un bloc de glace. « Ce sont ses yeux ! Ce sont ses yeux qui m'ont glacé le sang. Ah la garce » ,tu penseras. « Je la retrouverai »tu crieras dans un bar bondé. Tu regarderas ensuite ton verre et tu apercevras...

...ses yeux revêtus d'un beau voile azur transparent

- et -

...ses lèvres en rictus arborant un carmin flamboyant.

Alors, légèrement éméché, tu essaieras de l'attraper du bout de ton doigt potelé...

... « Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du rhum ses cheveux de vermeil » ...

... et son reflet volera en éclat. L'aubergiste t'insultera. Son fils te jètera.

Et là, tu la verras. Tu la contempleras tel un gamin devant le père noël. Elle se tient juste devant toi. Ton regard se plonge dans l'océan de ses yeux. Tes mains avides désirent goûter au feu de ses cheveux. Ta lippe asséchée souhaite s'abreuver dans ses lèvres incarnâtes. De sa bouche carminée s'extirpait une légère fumée.

"Je t'ai cherché partout" tu lui diras dans un éclair de lucidité. Et elle répliquera d'un ton glacial : "Je ne t'ai jamais vu ». Tu commenceras alors à devenir écarlate, à avoir des suées froides, et progressivement la lumière disparaîtra.

Tu ne verras ensuite qu'une silhouette trouble écraser un mégot marqué d'une légère trace d'amarante. Comme elle t'a écrasé toi fumier. Suite à cela, tu bégaieras faiblement entre deux haut-le-cœur : "putain...de beau...té froide... au...tem...pé...rament d'feu" et tu t'écrouleras.

Voilà le genre de beauté que j'aimerais être : une beauté qui laisserait "mourir d'amour tous les hommes à la ronde", une beauté qui subjugue autant qu'elle pétrifie, une beauté froide au tempérament de feu, une beauté épineuse dont les pétales s'avèrent inatteignables.

Mais, en vérité, cher lecteur, je ne suis

Qu'une rose sans épines,
Qu'un cœur qu'on abime.