Bon... Si on fait un point sur mon état mental... Ça ne va pas du tout. Je dors soit trop, soit pas assez, je suis frustrée, fatiguée, stressée, sur les nerfs. Je suis incapable de différencier les effets des hormones de mes comportements naturels. Tout me donne envie de pleurer, de crier, de frapper et de casser des choses, de me faire du mal, parfois de façon très impulsive et violente, d'autres de façon beaucoup plus lente et provocatrice. Ce genre de pensées revient de plus en plus souvent. Ces derniers temps, je dirai depuis un ou deux mois, peut être plus, peut être moins, c'est tous les jours. Tous les jours, au moins une fois, je ressens l'envie, ou je m'imagine en train de me faire du mal. Parfois, c'est des scénarios de fugue, d'autres de morts. Des fois, je pleure en réalisant tout ça. Mais surtout, je pleure sans vraiment savoir pourquoi. J'ai mal, et j'en oublie complètement la raison. Je ne sais même pas si c'est naturel ou pas. Est ce que ce sont les menstruations, est ce que c'est la contraception, est ce que je vais particulièrement mal ?
L'isolement provoqué par les vacances d'été a très certainement joué. Le fait de ne voir et de ne communiquer avec personne, d'être privée de toute interaction sociale dans la vraie vie en dehors de choses formelles, comme un caissier ou un médecin, m'a fait d'autant plus me renfermer sur moi même.
Avec la reprise des cours, j'ai retrouvé certains mécanismes qui sont malheureusement toujours présents. Mon comportement change drastiquement en fonction de la personne ou du groupe de personnes avec lequel je suis. Je ne me sens pas moi même. Je suis un mouvement, et j'arrête de réfléchir pour simplement agir. Quand je me pose deux secondes pour y penser, j'ai terriblement honte. Je me sens stupide, beaucoup moins empathique, et j'ai l'impression de rêver. J'ai l'impression que rien n'est réel, que je ne suis qu'un spectateur. C'est une sensation qui me suit depuis des années, et qui s'est intensifiée depuis le lycée. En fait, je n'ai quasiment aucun souvenir de comment je me sentais avant la seconde. Si je peux citer des évènements formels, j'ai des grosses difficultés à mettre en avant un ressenti, des sentiments, des émotions.
Quand je me lève le matin, j'ai des grosses baisses de moral. La fatigue les rend suffisamment légères pour que je ne m'arrête pas dessus, mais à chaque fois que j'ouvre les yeux, jusqu'au moment où j'atteins la voiture pour partir en cours, j'ai des pensées noires. Je n'aime pas ma vie, je me sens déprimée, je veux disparaître, je veux que le temps s'arrête, je ne veux voir personne. Ça va parfois jusqu'à des pensées suicidaires.
Après plusieurs mois à douter, j'ai pu noter que j'ai eu les mêmes réflexions et les mêmes doutes quant à l'authenticité de mon mal être à des périodes complètement différentes. À savoir, un peu avant, un peu après et pendant les règles, mais aussi à des moments complètement éloignés de la période de menstruations. Le premier jour de la prise du patch, en milieu de semaine, les derniers jours avant le changement de patch.
J'ai pris moi même l'initiative de voir un psychologue après des mois et des mois à douter, à avoir peur de demander.
Il y a peut être un ou deux ans, je voyais ça comme une fierté de m'en sortir sans l'aide d'un professionnel de santé. Je pensais pouvoir réfléchir moi même à mes problèmes, pouvoir trouver des solutions. J'avais conscience que c'était un choix très difficile pour une personne comme moi, mais je ne pouvais pas me forcer à demander cette aide. Je n'étais pas prête à la recevoir. Le fait est que ça fait maintenant des mois que je tourne en rond socialement, que je ne parle plus de moi, que je n'écris plus ce que je ressens, que je ne communique plus. Les problèmes sont toujours là, ils s'intensifient, et j'ai besoin d'aide. Je ne sais pas à quel point ça pourrait s'aggraver, mais si je rechute dans la scarification ou autre, j'ai peur de pouvoir retomber très bas. Progressivement, mais surtout d'un seul coup. Mon esprit me fait peur. Je me fais peur. J'ai des pensées parfois très sombres et très violentes, vis à vis de moi même, mais vis à vis des autres aussi. Je m'imagine en train de me frapper, de me brûler la peau, de m'étouffer, d'utiliser des armes contre moi. Non seulement je n'allais pas aussi loin avant, mais surtout, ça ne s'étendait jamais à d'autres personnes. Je ne consulte absolument pas pour des problèmes d'interaction sociale. Je consulte pour beaucoup, beaucoup plus que ça. J'ai moi même ce que je pense être la raison, le point de départ, le centre de tout ça. Je n'ai pas peur d'en parler à mon entourage proche. Mais entamer une démarche autour de ça avec un psychologue, c'est une étape beaucoup plus sérieuse, et j'ai sincèrement peur de révéler tout ça. L'essentiel tient en une phrase. Toute la peur des éventuelles conséquences, mais surtout de voir certains doutes se confirmer, me bloquent complètement. Je n'ai plus d'excuses maintenant, je connais le secret professionnel. Je sais qu'un psychologue est habitué à entendre bien pire que ce que j'ai à dire. Ce n'est pas son regard qui m'effraie. Je suis terrifiée à l'idée de comprendre et d'admettre certaines choses sur moi. Un de mes plus gros problèmes, c'est que je ne me sens pas légitime de souffrir, et j'ai besoin d'aller toujours plus mal que les autres pour me montrer à moi même que je souffre, et que ce n'est pas de la comédie. J'ai peur de me "soigner". Mais je le reconnais désormais, j'en ai besoin. J'en ai terriblement besoin.
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Jfjgiifkd
Non-FictionJe posterai très rarement je parle juste de ma santé mentale défaillante rien de fou