Voici le premier texte de ce recueil !
Pour la petite histoire, c'est ce TikTok de MxCordelia qui m'a inspiré cette scène :
https://vm.tiktok.com/ZMLCjohpD/
Merci de votre fidélité et bonne lecture...
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DRAGO
Sur le parvis de la grande église gothique, tout le gratin sorcier patiente.
Du moins, ceux qui ne croupissent pas à Azkaban.
Le parterre mêle sorciers de grandes familles au sang pur venues de toute l'Europe spécialement pour l'occasion, et sorciers de sang mêlé que Mère a tenu à inviter pour adoucir l'image des Malefoy et apaiser les vieilles rancoeurs.
Si la cérémonie est privée, des paparazzis trépignent au bout de l'allée - pour le plus grand plaisir non avoué de Mère. J'ignore pourquoi ils se sont donné la peine de se déplacer, ce n'est clairement pas le mariage arrangé le plus croustillant du moment.
Dans une des alcôves de l'église, Astoria peaufine les derniers détails de sa tenue.
Elle est sublime dans sa robe blanche cintrée, ciselée de dentelles délicates et parsemée de diamants. Ses cheveux blonds sont savamment remontés dans un chignon élaboré, ses pommettes diaphanes sont légèrement rehaussées par quelques touches de poudre. Sa soeur termine de souligner ses lèvres d'un rouge discret quand elle lève un regard incertain vers moi. Les mauvaises langues diront que ça porte malheur de voir la mariée avant l'autel, mais depuis l'entrebâillement de la porte, j'esquisse un sourire pour la rassurer.
Dans la cour de l'église, les invités profitent des doux rayons du soleil printanier en attendant l'heure de la cérémonie.
Amaury Greengrass me tapote l'épaule d'un geste paternel, Pansy m'offre une étreinte encourageante. Je livre des sourires polis et des poignées de main cordiales à celles et ceux qui se sont déplacés pour assister à cette union.
Dans le reflet d'une vitre, je replace une mèche rebelle derrière mon oreille, ajuste le col de ma veste, essaie de prendre un air un peu plus enthousiaste. Quand une pression se fait insistante sur ma cheville, je baisse les yeux pour remarquer un oiseau de papier enchanté qui me tapote le bas de la jambe. Une fois mon attention retenue, il s'éloigne dans un bruissement de papier, longe le parvis de l'église avant de disparaître à l'angle du bâtiment.
Je jette un oeil à la foule qui n'a rien vu et contourne l'église avec discrétion.
Dans l'ombre d'un des contreforts, Harry est planqué, à l'abri des regards.
Il est diablement craquant dans son costume mal ajusté. Il est toujours craquant, même avec son air renfrogné et sa barbe mal domptée, du genre beauté sauvage qui s'ignore.
Il jette un oeil derrière mon épaule avant de se renfoncer dans le recoin. Il cherche à se cacher des paparazzis, du regard des autres, du monde entier peut-être... Qu'est-ce que j'en sais ?
Après avoir été au cœur de l'attention du monde sorcier pendant toute son adolescence, il passe maintenant sa vie à se cacher.
Il me détaille sans discrétion de la tête aux pieds.
— T'es beau, il chuchote.
Je renifle et me redresse un peu. Mon costume blanc a été fabriqué sur mesure dans les tissus les plus chers du marché, chez un sorcier-tailleur d'Italie réputé pour son excellence. Évidemment que je suis canon ! On ne met pas autant de gallions dans un vêtement pour passer inaperçu.