chapitre 5

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Après avoir terminé mon repas en compagnie des garçons, il est maintenant temps pour moi de me jeter à l'eau et d'officiellement commencer mon premier jour. J'attrape mon petit carnet bleu de mon sac. N'ayant plus de téléphone, il faut bien que je trouve un autre moyen de prendre des notes, comment ils faisaient avant ? Les interviews s'enchaînent pour les différents médias présents. Daniel a gentiment proposé de me prêter son téléphone pour que je puisse prendre les photos pour le compte Instagram de McLaren. Je dois avouer que je suis assez impressionnée de voir à quel point les garçons savent rester professionnels, eux qui sont toujours dans la plaisanterie et le second degrés.

Assise à une table de la cafétéria devant mon ordinateur, je rédige le compte rendu de cette journée afin de le transmettre rapidement par mail à Monsieur Brown, afin qu'il puisse le valider avant sa publication sur le site de l'écurie. Concentrée dans ma rédaction, je remarque à peine le grand blond qui vient de prendre place sur la chaise face à moi. Je lève les yeux de mon écran, surprise de voir qu'il s'agit du "fameux Max".


"Qu'est-ce que tu fais ?"


Je le regarde surprise de sa question. Son ton s'est considérablement adouci par rapport à ce matin. Je pourrais presque dire qu'il est sympathique.


"Je travaille. Tu as terminé tes interviews ?"

"Oui."


Se serait-il rendu compte qu'il y était allé un peu fort ce matin ?


"Tu ne veux pas aller me faire un café ?" Me demande-t-il d'un ton narquois.


Et voilà. C'était trop beau pour être vrai.


"Je pense que tu es assez grand pour te le faire tout seul." Rétorquais-je.

"Tu es là pour ça non ?"


Je lui lance un regard noir et préfère ne pas répondre à son pic. Je soupire avant de me concentrer à nouveau sur la relecture.


" Et tu t'appelles comment ?"


Continue-t-il, comme s'il ne le savait pas. Il fait vraiment tout pour me faire perdre mon temps.


"Eden." Me contentais-je de répondre les yeux toujours rivés vers mon écran.

"Et tu es toujours aussi ennuyeuse Eden ?"

"Je ne suis pas ennuyeuse, je travaille et je n'ai aucune envie de te parler. J'ai mieux à faire. Si tu es venu t'assoir ici pour me faire des reproches, merci mais tu peux retourner d'où tu es venu. Et puis, dis-moi, tu n'as pas quelqu'un d'autre à embêter ?"

"C'est dans ma nature. Tu devrais me remercier, il y en a beaucoup qui aimerait être à ta place."



Il me tape sur le système, s'il ne s'en va pas, c'est moi qui le ferait. Heureusement, il reste silencieux et sort son téléphone de sa poche.

Satisfaite, j'ai enfin bouclé et envoyé ma relecture, Max, silencieux toujours face à moi. J'éteins mon Macbook, ma journée est terminée et il est grand temps que je rentre à l'hôtel me reposer. J'attrape mon sac à main et me lève de ma chaise.


"Tu t'en vas ?" Me demande-t-il.

"J'ai terminée, je rentre."

"Tu es à l'hôtel des pilotes ?"

"Oui."

"Allez viens, je te ramène."

Je reste un instant interdite, attendant la partie méchante de sa phrase.

"Bon tu viens ? " Insiste-t-il, se dirigeant vers la porte.

"Je rentre avec mon chauffeur merci."

"Ça ne me dérange pas, je t'assure."

"Restons-en là, bonne soirée Max."


Je sors de la salle et rejoins rapidement l'aire des taxis afin de retrouver Cooper.

Le retour est rapide, et une fois rentrée dans ma chambre d'hôtel, je me dirige vers la petite salle de bain afin de prendre une douche et me relaxer après ce premier jour si particulier. Demain commencent les essais sur circuit et je bouillonne d'impatience à l'idée de voir toutes les monoplaces en action. Lorsque je reviens près de mon lit, j'attrape mon téléphone et à la vue de l'écran complètement brisé, mon ventre se serre. Ça ne reste que du matériel, mais je me sens coupée de tout sans lui. Je ne connais même pas les numéros de mes proches, et encore moins celui de Charles. Comment vais-je pouvoir lui envoyer un message ? Je branche le chargeur au téléphone, par chance, celui-ci s'allume. Je pianote doucement pour ne pas me tailler avec les bouts de verres. Je rédige mon message et lui envoie.


Eden : Salut Charles, je viens de rentrer à l'hôtel. Fatiguée par ma journée, je te propose que l'on se retrouve demain sur les pistes.


Sa réponse ne tarde pas à arriver.


Charles : Pas de soucis, réserve-moi ta pause déjeuner, repose-toi bien à demain.

Eden : Avec plaisir, merci Charles, à demain.


Après avoir commandé auprès du room-service mon dîner, j'en profite pour passer un rapide coup de fil à Martin et lui faire le résumé détaillé de ma journée. Vingt heure trente cinq et l'on toque à ma porte. Impatiente de pouvoir enfin manger, je saute de mon lit et l'ouvre. Moi qui pensais recevoir mon dîner, je me retrouve face à face avec Monsieur Verstappen. Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Sans dire un mot, il s'impose en entrant dans ma chambre. Je n'ai pas le temps de réagir, qu'il s'assoit sur mon lit.


"En fait tu es sans gêne, tu n'as pas l'impression de me déranger ?! Tu peux faire ta loi dans les stands ou sur les pistes, mais ici tu es dans MA chambre alors sors immédiatement ou j'appelle la sécurité ! " Aboyais-je en lui montrant la porte du doigt.


Il continue de me regarder avec un sourire narquois étendu sur ses lèvres, ce qui me donne envie de lui hurler dessus. Je sens le rouge me monter aux joues. J'ai l'impression de bouillir de l'intérieur. Je ne comprends pas ce que je lui ai fait pour qu'il soit si changeant avec moi. Un coup il pense que je ne suis bonne qu'à faire les cafés, puis il propose de me ramener et maintenant, il entre dans ma chambre.


"Et si je n'ai pas encore envie de sortir ?" Me provoque-t-il.


S'en est trop, j'attrape le téléphone sur ma table de nuit afin de joindre la réception.


"Repose ça tout de suite, tu risques de le regretter."

ENJOY THE BUTTERFLY - CHARLES LECLERCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant