Cher journal...

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Je viens de raccrocher avec mon frère. Mon petit frère. Voilà quelques semaines qu'il n'est plus à la maison. C'est difficile. Il me manque. Je ne peux plus être là pour lui comme autrefois. J'ai trop d'obligations.
Mais j'ai obtenu de lui ce que je voulais. Presque un aveu. Il a le béguin pour quelqu'un, c'est certain !
Je me suis beaucoup inquiété lorsqu'il s'est pris de plein fouet le procès des réseaux sociaux et qu'il a changé d'établissement contre son gré. Il est très émotif et craint sans cesse de décevoir nos parents. Surtout notre mère.
Et si je suis destiné à porter la couronne, il a également une image à tenir en tant que prince. Mais j'aurais voulu autre chose pour lui. Une vie moins compliquée, comme celle à laquelle je sait qu'il aspire.
Le poids que j'avais sur le cœur s'est levé quand j'ai distingué son expression gênée sur l'écran de mon téléphone. J'ai pensé un instant qu'il portait un intérêt particulier à Felice. C'est une fille bien et je suis certain qu'elle sera une véritable amie pour lui dans les années à venir. Mais son sourire ne lui était pas destiné. Peut-être que je divague complètement, mais le jour de son arrivée à Hillerska, l'évident malaise qui émanait de lui a disparu lors du concert. J'ai vu la manière dont il regardait le soliste de la chorale. Ses yeux pétillaient. De quoi? Je l'ignore. Mais j'étais soulagé. S'il y a une chose que je désire plus que tout, c'est son bonheur. Je lui ai confié ma boule à neige, celle avec le prince grenouille. Un petit bout de moi qu'il garde près de lui quand il est loin de chez nous. C'est un clin d'oeil, on a toujours aimé les contes de fée. Et si je ne me sens plus comme cet héritier victime d'une malédiction, je sais que lui reste bien mal dans sa peau. Il ne se voit pas comme je le vois. Un jeune homme sensible avec le cœur sur la main et des rêves plein la tête. Mais j'ai confiance, un jour il parviendra à les accomplir. Je le soutiendrai toujours, quoi qu'il advienne. En attendant, j'ai hâte de le serrer à nouveau fort dans mes bras.
Amitiés,
Erik.

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