Note de l'auteure : Après avoir commencé à publier cette histoire l'année dernière, puis l'avoir supprimée pour la recommencer entièrement, voici la version finale de "La liberté t'attend". J'espère qu'elle vous plaira.
Je tiens à préciser que, même si certains éléments ressemblent à ce qu'on peut retrouver dans l'univers de Dune, il ne s'agit pas de plagiat. Cette œuvre a servit d'inspiration à mon roman, mais toute l'histoire vient de moi.
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Priya dévala à toute allure la dune sur laquelle elle était postée depuis plusieurs heures, les jumelles à la main. Au loin, cinq Ariotaires de l'armée Calaystann fendaient les airs en direction du Sanctuaire d'Okmus. C'étaient des engins assez massifs, ressemblant vaguement à des libellules en plein vol, dont le métal noir brillant qui les recouvrait scintillait sous le soleil brûlant du désert. Les Gardiens qui vivaient dans le Sanctuaire, malgré leur puissante magie, ne pourraient jamais résister aux balles de ces soldats sanguinaires. Lorsqu'elle fut arrivée en bas de la dune, elle s'arrêta brusquement, sentant le vent se lever derrière elle, et se mit à respirer à pleins poumons. L'air entra, emplissant tout son être. Lorsque, enfin, elle arrêta sa respiration, chacune de ses cellules commença à se séparer et s'envola, portée par le vent, en direction du Sanctuaire.
Rapidement, elle survola toute l'étendue de sable qui la séparait du Temple. En l'espace de quelques minutes, elle arriva au lieu gardé par les Êtres.
Une griffure, causée par les pales d'un des Ariotaires, marquait l'entrée. Sans un bruit, Priya s'aventura à l'intérieur. Posé sur le sol, dans l'entrée, un petit objet, en forme de cube composé d'une multitude de facettes, détonnait avec le reste de l'architecture.
Soudain, derrière elle, le vent se mit à souffler, de plus en plus fort, jusqu'à lui faire parvenir des mots : « Fratares a été attaqué. Nous avons besoin de renfort. »
Prise de court, Priya arrêta un instant de respirer, mettant fin à la communication. Sans un mot, elle attrapa l'objet qu'elle mit dans sa poche et sorti de la caverne pour se laisser emporter par la tempête de sable qui arrivait droit sur elle.
La colère commençait à la submerger. Colère contre ces soldats, mais colère aussi contre elle-même, qui s'était fait berner. C'est elle qui avait insisté auprès de Joash pour surveiller cette partie de la dune aujourd'hui. Et elle n'avait pas su reconnaître le danger. Elle s'était fait avoir comme une débutante. Ils allaient le payer.
Lorsque la tempête s'arrêta aux portes de Fratares, Priya se recomposa et découvrit le village dévasté. Il était creusé dans la roche, ce qui rendait normalement son accès difficile. Or là, l'attaque semblait avoir été rapide et sans problème pour les attaquants.
Au centre du village, les habitants s'étaient rassemblés, certains en pleurs face aux multiples dégâts.
— Asteria ! Asteria, où es-tu ?
Son éternel voile rouge sur la tête, Iris déboula, cherchant sa fille. Priya s'approcha de la femme qui se tordait les mains d'inquiétude.
— Iris, demanda Priya en s'arrêtant à côté d'elle. Est-ce que ça va ?
— Non, répondit-elle. Asteria a disparu. Leonidas est allé dehors voir si elle s'est cachée dans les rochers, mais...
Elle s'arrêta, le regard brusquement voilé. Ses yeux commencèrent à changer de couleur avant de virer au blanc. Et elle s'effondra, en pleurs, sur le sol. À l'instant même, Leonidas apparut, le visage défait et couru vers sa femme.
— Mon enfant, gémit-elle. Ils ont pris ma petite fille...
En vain, Leonidas tenta d'apaiser Iris. Soudain, Wohali, la canne à la main, s'avança et s'assit sur la pierre à côté d'eux. Un à un, les membres du village suivirent son exemple et s'assirent sur le sol.
— Iris, commença-t-il. Je comprends ta douleur.
— Comment pouvez-vous comprendre ce que cela fait ? murmura-t-elle, la voix chargée de colère. Vous n'avez pas perdu d'enfant.
— Non, c'est vrai. Mais, lorsque j'étais jeune, j'ai perdu mon grand frère. Je sais ce que ça fait de perdre quelqu'un à cause des forces armées de Calaystann.
Soudainement, Priya se redressa.
— Mais leur crime ne restera pas impuni ! Nous devons nous battre ! Ou ils recommenceront et ils s'attaqueront à l'ensemble des villages du Désert.
Un murmure d'approbation accueillit ses paroles.
— Tout à l'heure, continua-t-elle. J'ai trouvé ceci dans le Sanctuaire — elle sortit le cube de sa poche — qui appartenait aux soldats.
D'un geste de la main, Wohali demanda à voir de plus près l'objet.
— Un localisateur, murmura-t-il en observant le cube sous toutes les coutures. C'était un piège... L'attaque de notre village était bel et bien prévue. Et ils t'ont fait croire qu'ils se dirigeaient vers le Sanctuaire...
Une boule de culpabilité se coinça dans la gorge de Priya, qui, tentant de refouler ses larmes, se planta ses ongles dans les paumes de ses mains.
— C'est ma faute si Asteria a disparu. J'aurais dû prévenir dès le départ que j'avais aperçu des soldats. C'est pourquoi je fais le serment devant vous tous de la retrouver et de me battre pour que nous retrouvions notre liberté !
— C'est honorable de ta part de faire ce serment, Priya, annonça Wohali en s'approchant de la soldate. Mais tu n'es pas la seule coupable dans cette histoire. Nous sommes tous responsables de la disparition d'Asteria puisque nous n'avons pas été capables de la protéger correctement. Ce n'est pas ta faute si notre village est trop visible à cause de son entrée dans les rochers. Ce n'est pas ta faute s'ils nous ont tendu un piège. Tu as cru bien faire en te mettant à la poursuite de ces militaires.
— Oui, je croyais bien faire. Ça n'empêche que c'était un comportement stupide. J'aurais dû me rendre compte que quelque chose clochait. J'aurais dû me rendre compte qu'un groupe de soldats dans le désert, à cet endroit-là, n'avait rien d'une attaque normale.
— Tu ne pouvais pas savoir, Priya. Tu ne pouvais pas savoir. C'est pourquoi tu n'es pas la seule à devoir porter la charge de retrouver Asteria. Nous avons dorénavant tous cette obligation. De même que les autres villages et l'ensemble de Qastea.
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La Liberté T'attend
FantasyIl y a treize ans, Asteria Rune a disparu. Une douleur de plus pour ses parents, et l'ensemble des habitants du pays de Qastea, qui vivent depuis trente ans sous le joug du pays frontalier, le royaume du Calaystann. Mais grâce à la découverte d'un m...