Secrets ( 1ère Partie )

Signé W.A

Il l'ignora royalement et s'enroula dans la couverture douce de son lit. Elle poussa un soupire, posa ses fleurs et son plat sur une petite table bancale puis s'assit à côté de lui en pressant légèrement son bras pour qu'il se retourne.

- Henry ? Appela-t-elle en le secouant légèrement. Il faut que tu manges un peu si tu veux reprendre des forces.

Elle n'eut pour seule réponse qu'un grognement significatif. Le regard d'Helen s'emplirent de tristesse. Même si je be l'appréciais que modérément, voir toutes ses tentatives désespérées pour avoir ne serait-ce qu'un peu de son attention me faisait de la peine. Je devais avouer que je ne comprenais pas l'animosité qu'il nourrissait envers elle. Que s'était-il donc passé entre eux ? Elle continua de l'appeler jusqu'à ce qu'il daigne se tourner vers elle.

- Pourquoi est ce que tu t'occupes de moi tout à coup ? Ce n'est pourtant pas dans tes habitudes. Lui dit-il froidement.

- Hé bien il y a quelque chose dont nous devons discuter. C'est important. Lui répondit -elle en regardant le sol.

- Ce n'est pas le moment. J'ai des choses plus urgentes a faire et...

- Qu'est ce qui peut bien être important à ce point ? Tu ne peux même pas me laisser te parler cinq minutes ? S'écria -t-elle en larme.

Il ne lui répondit et tourna son regard vers moi l'espace d'une seconde. J'eus comme un frisson. J'avais peur de mal interpréter cet instant fugace. Étais -je sa priorité ? Il déglutit et murmura tristement :

- Mon assistante a eu un accident et ne se réveille pas.

Elle parut désolée. Désolée pour lui. Elle voulu le prendre dans ses bras mais il eut un mouvement de recul. Atterrée une fois encore par son attitude, elle se leva et sortit de sa chambre. Il se laissa tomber en arrière et regarda le plafond pendant un long moment sans rien dire. Je n'osai pas lui parler, ni même bouger. Puis il se releva d'un coup et sortit de son lit pour aller dans la salle de bain de laquelle il ressortit vite, et tout habillé. Il mit son immense doudoune et enroula son écharpe avant de me dire le plus normalement du monde :

- Venez, on rentre.

- Vous n'escomptez tout de même pas vous enfuir de l'hôpital ? Et à cette heure-ci ! Repliquai-je.

- Qu'ais-je l'air de faire à votre avis ?

Consciente qu'il avait déjà pris sa décision et que rien ne pourrait l'en empêcher, je le suivis, flottant dans les airs. Il passa par ma chambre, me prit la main sans rien dire et prit une grande inspiration avant de la relâcher et de sortir du bâtiment.
Il faisait nuit noire et, franchement j'avais une trouille bleue de retomber sur Stan. Mais il ne sembla pas s'en soucier le moins du monde.

- Vous savez combien de kilomètres de marche on va devoir faire ? Râlais-je.

- Rectification Mademoiselle Anderson, JE vais devoir marcher. Vous, vous n'avez qu'à me suivre.

- Oui ben on arrive vers la forêt et franchement c'est assez effrayant !

- Voilà qui est caucase de la part d'un fantôme ! Ria-t-il.

C'etait la première fois que je l'entendais rire. L'air ravie qu'il affichait lui allait si bien que je ne pus me défaire de son visage pendant un long moment. Lorsqu'il se tourna vers moi avec un sourire qui devoilait toutes ses dents, je fus secouée. Mon dieu qu'il était beau ! Mais mon extase ne dura pas longtemps lorsqu'il déclara :

- On va couper à travers bois, ce sera plus rapide.

Je me sentis me décomposer. Je m'accrochai à lui durant toute la traversée en fermant les yeux. Lorsque nous arrivâmes chez lui, et qu'il eut ouvert la porte, nous decouvrîmes une lettre sur le sol. Elle n'avait pas de timbre, pas de tampon de la poste. Elle avait été glissée directement sous le palier. Il la ramassa intrigué et l'ouvrit. Nous en eûmes tout deux le sang glacé.

Mon cher Henry,

Comme tu as bien grandit. Depuis tout ce temps je constate que tu as retrouvé ma fille. Elle a bien changé. Mais je te conseille de l'éloigner d'ici et d'arrêter de me chercher. La vérité lui transpercerait le coeur, et le tien avec, car je n'aurai d'autre choix.

W.A