Les remords. Les regrets. Les papillons. Les coccinelles. C'était tout ce qui ne quittait jamais l'esprit de Dimitri.Enfaîte, depuis qu'elle l'avait quitté, tous ces moments, toutes ces promesses et ces souvenirs le hantaient. Il n'en dormait plus. Il ne vivait plus. Du moins pendant un mois.
Après une trentaine de jours à ne respirer que de la tristesse, Dimitri, qui sombrait dans la souffrance, se fit une raison. Émilie n'était plus là. Elle ne le serait plus. Elle l'avait quitté et il l'avait accepté. Les remords et les regrets finirent par se dissiper. Il n'avait pas été à la hauteur, alors à quoi bon lui en vouloir si elle avait décidé de partir. Et à quoi bon se tourmenter l'esprit à se remémorer des promesses et des erreurs.
Ils avaient tous les deux cru en l'amour éternel, à un bonheur infini, mais ça les avait détruits et malheureusement l'amour qui s'était juré être puissant avait fini par être éphémère, ne laissant derrière lui que des miettes et des insectes.
Les insectes. Dimitri devait vivre avec l'idée que ses bestioles lui rappelleraient pour toujours Émilie. Elle adorait ça, surtout les papillons. Un jour, quand ils étaient encore ensemble, alors qu'il pleuvait et que les deux se blottissaient sous une couette, la jeune femme lui avait confié que les plus petites bêtes étaient une part d'elle-même. Que s'il se sentait seul, Dimitri n'avait qu'à regarder autour de lui pour chercher une fourmi, une araignée ou même une mouche. Elle était en toutes les petites créatures bienveillantes qui veillaient sur lui.
Ce soir, Dimitri était assis sur un banc dans un parc. Il était tard, plus de minuit passé. Et bien qu'il pensait avoir fait le deuil de leur relation, il pensait encore à elle. Il sortit de sa poche son téléphone portable et composa le numéro d'Émilie. Sans surprise, il tomba directement sur sa messagerie.
Les larmes finirent par couler. Cela faisait bien deux semaines qu'ils n'avaient pas pleuré pour elle. Il ne fallait pas reculer maintenant, mais c'était plus fort que lui. Quand une petite chose avec des ailes bleues se posa sur sa main droite, Dimitri crut qu'il allait mourir de chagrin.
Un petit papillon se promena sur sa main, et remonta sur son avant-bras. Dimitri calma ses pleurs pour l'observer. Il était vraiment beau. Elle l'aurait adorée. Le jeune homme voulu le rapprocher de son visage pour mieux le voir quand un deuxième papillon se posa juste à côté. Celui-ci était plus sombre. Éclairé par un simple lampadaire, Dimitri avait beaucoup de difficulté à les distinguer l'un de l'autre. Quelle chance il avait ce soir de tomber sur deux papillons ! C'était peut-être un signe...
Dimitri sentit quelque chose lui chatouiller la main gauche. C'était une fourmi. Ou un mille-pattes peut-être. Était-ce parce qu'il était sous un lampadaire ? Cela expliquerait pourquoi autant de petites bêtes le collaient.
Un bourdonnement désagréable se fit entendre près de ses oreilles. Des abeilles. Il reposa son attention sur les deux papillons de la main droite qui étaient maintenant cinq. Cela commençait à devenir effrayant. Il agita sa main pour les faire s'envoler. Rien à faire, les insectes étaient collé à lui. Même choses pour sa main gauche qui comportait maintenant plusieurs petites fourmis et coccinelles qui lui escaladaient le bras.
Dimitri regarda autour de lui et crut s'évanouir en remarquant un groupe, ou plutôt une colonie de petites choses s'avancer vers lui. Les bêtes ressemblaient à des ombres terrifiantes qui en avaient après lui. Il voulait se lever pour fuir mais c'était comme si il était cloué au banc.
Il n'y avait plus une ou deux abeilles qui bourdonnaient près de lui, mais une ruche entière. Le pire était qu'il ne pouvait même pas crier, car en ouvrant sa bouche, il laisserait aux mille-pattes qui l'avaient escaladé une chance de lui rentrer dans l'orifice buccal.
Une douleur se fit ressentir sur différentes parties de son corps. Est-ce que les bêtes étaient en train de le mordre ? Il pouvait le jurer : les créatures étaient en train de lui sucer le sang.
Il était à présent recouvert de la tête au pied par les bestioles. Il cria de douleur laissant une multitude des chenilles se glisser dans son corps. Des cafards, ou des puces, se faufilaient dans ses oreilles et dans ses narines. Ils sentaient les créatures lui grignoter l'estomac, les poumons et tous ses autres organes, pendant que d'autres insectes lui aspiraient son sang et sa vitalité.
Le petit papillon qui lui suçait le sang était devenu un essaim d'insectes assoiffé de lui. Et ils finirent par le tuer dans une souffrance inimaginable.
D'une certaine manière, Dimitri trouva la paix. Il avait enfin rejoint Émilie à qui il avait promis la vie et la mort.
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𝘿𝙚𝙨 𝙧𝙚̂𝙫𝙚𝙨 𝙚𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙜𝙚𝙣𝙨 : 𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙'𝙝𝙤𝙧𝙧𝙚𝙪𝙧𝙨
Short StoryNous avons tous déjà croisé une personne dans les transports en commun ou au supermarché qui, sans même nous avoir adressée la parole, a capté notre attention. Parfois, cette personne nous plaît juste ou nous intrigue, pour des bonnes ou des mauvais...