1. Herbe en fumée

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"Baji !" L'intonation, les bruits de pas qui se rapprochèrent et le plancher en bois qui se mit à grincer. Le jeune homme sorti rapidement de sa transe et écrasa le mégot qu'il avait dans sa bouche sur le rebord de sa fenêtre. Malheureusement pour lui, il s'était levé trop vite, surtout après avoir fumé la moitié de son sachet d'herbe.
La tête qui lui tournait, il se résolut à adopter une autre méthode que de cacher les preuves de son crime et se précipita jusqu'à la porte de sa chambre.

On entendit quelqu'un monter des escaliers avec assurance, les pas toujours plus rapides, toujours plus bruyants. Et la porte du jeune noiraud se fit tambouriner sans ménagement.

— Ouvre cette porte Baji ! criait la femme.

Le dos collé contre la paroi, il répondit, la voix légèrement léthargique :

— 'Peux pas je...j'suis à poil !

Il attendit une réponse, craignant que sa tante insiste et découvre que son cher petit neveu fume de l'herbe en plein milieu d'après-midi.

Elle se mettrait sûrement à lui crier dessus, à lui faire la morale en lui racontant pour la énième fois comment sa sœur, sa mère, est morte d'une overdose alors qu'il n'était qu'un nourrisson. Et encore, il n'avait pas envie qu'elle le mette dehors. Baji se sentait bien ici, dans cette petite ville tranquille et la petite maison de vacances de sa tante. Même si elle avait débarqué dans sa vie seulement à ses 16 ans, alors qu'il était en famille d'accueil et qu'il pensait n'avoir aucune famille, au moins il se sentait en sécurité et ne manquait de rien. Elle lui offrait un toit et en échange il lui rendait quelques services, en s'occupant de quelques chambres et du ménage dans l'établissement.

Il n'y avait jamais plus de cinq clients car il n'y avait pas plus de sept chambres. La tante du noiraud lui avait laissé la plus grande d'entre elles et il se demandait parfois si c'était parce qu'elle s'en voulait de l'avoir laissé autant de temps dans des familles d'accueil sans être venu le chercher plus tôt. Elle lui répétait souvent au début de son arrivée : « Ces gens ne t'ont jamais logé dans une chambre comme celle-ci hein ? Je suis sûre que ta mère serait très heureuse de te voir ici. »

Puis le temps passa et elle finit par arrêter de le lui dire, Baji grandissait et fermait de plus en plus sa chambre à clé. Il avait maintenant 18 ans et devenait un peu plus indépendant, passant parfois plusieurs nuits d'affilée dans des endroits et chez des gens dont elle n'avait pas connaissance. Des fréquentations 'peu recommandables' comme elle dirait ou tout simplement les membres de son groupe de musique.

Après un silence insupportable, sa voix autoritaire vint enfin jusqu'à ses oreilles :

— Des clients arrivent dans quelques minutes alors dépêche-toi de t'habiller, il me faut deux chambres prêtes avant qu'ils viennent !

Baji soupira, soulagé qu'il ne s'agisse pas de quelque chose d'autre. Il avait prévu d'aller faire quelque répétitions avec les membres de son groupe mais pas de quoi s'inquiéter, il lui suffirait d'avertir Mikey et Draken qu'il ne pourrait pas venir, se dit-il.

— Au fait Baji..., continua la femme, je peux savoir pourquoi on sent une odeur de cannabis qui provient de ta chambre ?

Son cœur s'arrêta de battre en même temps que la porte se fit brusquement ouvrir.


Nouvelle histoire, nouvel imprévu, mais la vie est faite d'imprévus (encore une foiiis)
Cette ff sera moins soft que la dernière, je tiens à vous rappeler que fumer tue, ne fumez pas ! C'est une fiction :)
Enjoy

Boys don't cry [𝘽𝙖𝙟𝙞 𝙭 𝘾𝙝𝙞𝙛𝙪𝙮𝙪]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant