Ruine - Tome 1

Ashae

« Alistair Le Juste est mort ! ». S'étonna un commerçant de fruit en lisant le journal.

« Mon Dieu, c'était un homme si bon ! ». Désespéra une passante faisant ses courses.

« Trop bon pour ce cruel pays, si vous voulez mon avis. ». Prononça un voisin qui n'avait pas pu s'empêcher d'écouter la conversation.

« Des rumeurs raconteraient que le Roi Alistair était originaire du Centre. ». Il chuchota au vieil homme de trouvant à côté.

« Des rumeurs fausses, si tu veux mon avis. Qu'est-ce qu'un mec du Centre ferait à Ruineas, hein ? ». Rajouta son compagnon.

« Le Jeune Maître est encore si jeune et si beau ! Il n'a que 20 ans. Il ne peut pas combattre et encore moins tuer ! ». Se lamenta une jeune adolescente au long cheveux soyeux.

« Les Werner vont n'en faire qu'une bouchée de lui. Après tout, son père à volé le trône de Ruine aux mains de Ekko Werner en le tuant durant les Élections. ». Disait son amie en lui attrapant le bras.

« Je le plains, le pauvre. Cette vipère d'Ashae va sûrement se servir de ses organes comme d'une parure. ».

Une ombre se faufila parmi la foule et profita de la cacophonie assourdissante pour voler la première chose qui lui venait sous la main. Une pomme. Intéressant. Elle la rangea dans la poche de son long manteau noir. Ashae remît en place le masque noir qui le recouvrait le bas du visage pour cacher son identité au maximum et pressa le pas pour quitter la Place du Marché. Et c'est seulement après avoir dépassée les cris des marchants, qu'elle se permit de ralentir. En ce jour de deuil, elle avait besoin d'un endroit plus calme pour faire le point sur ses idées. Elle détestait la capitale. Trop de personne et infestée de vermine.

Mais n'était-elle pas elle-même même une vermine, étant une Ruinée ? Ce surnom affectueux que le reste du monde avait donné aux habitants de Ruineas. Tant d'histoire et de mythes ont été écrit sur cette endroit. Une légende raconte même que des forces divines auraient regroupé tous les déchets de l'humanité dans le recoin le plus reclus du monde. Ruineas. La Terre des Ruinées. Et tous ces débris se seraient réunis pour former une société où seule la force brute règnerait. La pauvreté ou la richesse ne définissait plus votre classe sociale mais bien votre force ou votre faiblesse. Une société où l'amour et l'empathie étaient réprimés et où la haine et la vengeance étaient récompensés.

Mais tout ceci représentait son héritage. L'héritage de ses ancêtres. Un héritage qui leur avait été volé. Et son devoir était de le récupérer. Pour sa famille. Pour les libérer de ce fléaux. Et pour ce faire elle devait tuer toute personne ce m'étant sur son chemin. Toute personne assez courageuse pour l'entraver sera considéré comme un danger et sera donc exécuté sur le champ. Et Ashae se fera un plaisir de tuer Oscar Sinestros en premier. Elle régnera bientôt sur ce pays. Elle en sera la Reine. La Reine des Ruinées. Ça sonnait bien.

Elle caressa son masque. Le masque qui cachait son trait le plus reconnaissable de son visage. Elle se souvenait de tous les sacrifices qu'elle a dû faire pour arriver là où elle en était maintenant. Pour mériter la place qui le revenait de droit. Mais elle ne pouvait pas se réjouir maintenant. Elle avait encore tant à faire. Elle devait devenir plus forte. Assez forte pour écraser des crânes avec la seule utilisation de ses mains. Car dans deux ans, après le deuil de défunt Roi, les Élections auront lieu et comme divertissement le public pourra assister au pire massacre des deux dernières décennies.

Ses pensées sombres furent coupées par le bas son d'un gémissement. L'héritière Werner soupira, dans les rues sales, écœurantes et infestées de rats de la capitale la plus sale du monde. Les personnes et leur désir... Un second gémissement se fit entendre et cette fois-ci, la femme s'arrêta. Le gémissement avait l'air presque douloureux. Elle se mordit la lèvre. Ashae ne devrait pas s'en mêler. Ça ne rapportait que des problèmes. Mais les gémissements se firent plus tremblants comme perturbés par des larmes. Ashae grogna et se retourna pour faire marche arrière. Une Werner avec de la pitié, c'est bien une première.