Un passe-temps

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Depuis toutes petites, moi et Lia faisons de la musique. On a été dans la même école pour apprendre cet art. On est inséparables ! C'était un sacré avantage, quand même, car on était au même niveau, ou presque. On est plutôt douées, je crois.

Je me souviens, quand on faisait du solfège ensemble, on avait des devoirs à faire. Pas beaucoup, certes, mais quand même. Quand on avait des écrits à rendre, on s'arrangeait toujours pour alterner. Une fois c'était moi qui les faisais, et celle d'après, c'était Amélia qui les faisait. Son frère se moquait de nous parce qu'il trouvait ça nul et bête, mais en réalité, c'était plutôt ingénieux, et on arrivait toujours à obtenir des notes correctes. Et, en plus, ça nous permettait d'en faire moins que les autres (moitié moins, de ce fait), tout en ayant de bons résultats. Nous, ça nous faisait marrer de voir tous les autres en totale galère pendant que nous nous la coulions douce. Très douce, même.

On détestait être bloquées pendant une heure, des fois plus, le mercredi après-midi. On haïssait ces cours. De ce fait, on ne faisait rien à part faire les « troubles-fêtes » et de s'envoyer des boulettes de papier, quelques fois avec des choses écrites dessus. Notre prof ne voyait quasiment jamais rien, et quand il nous prenait (on était tout sauf discrètes, certains jours), il nous laissait. Il nous aimait bien, et nous l'aimions bien aussi, par ailleurs.

Eh oui, on peut dire qu'on à la musique dans le sang. On a toujours chanté ensemble. Notre rêve, c'était d'ailleurs de faire un duo et de devenir chanteuses. C'était notre objectif quand nous étions des enfants. On chante d'ailleurs encore souvent ensemble, souvent sans le vouloir. L'une de nous fredonne quelque chose (une chanson, pièce, improvisation... peu importe) et on « s'accompagne », souvent en harmonisant (pour faire simple ce sont des accords faits avec des notes différentes, c'est très joli et très utilisé dans les chorales). C'est notre plaisir à nous.

Nous avons donc commencé la musique à 7 ans. Amélia le violoncelle et moi le violon. Encore une fois liées. Ce qui est pratique, c'est qu'on peut également s'accompagner avec nos instruments. C'est toujours gratifiant, plaisant, chouette et cela nous rend surtout très fières l'une de l'autre quand nous finissons un morceau. Surtout quand c'est du répertoire (c'est-à-dire du haut niveau, enseigné dans les grands conservatoires ; c'est du registre classique). Et, je ne sais pas si c'est le cas pour Amélia, mais, personnellement, j'adore quand on fait ce genre de choses. Je trouve que cela nous rapproche encore plus. Alors qu'on l'est déjà, mais bon. J'ai toujours le sourire aux lèvres et de la bonne humeur qui émane de mon état d'esprit après l'une de nos « séances ». Et souvent mal aux doigts, mais passons. Le bonheur qui m'est procuré passe au-dessus.

Depuis mon enfance, je vis dans la musique. Ma mère, qui s'appelle d'ailleurs Sonia, me raconte toujours qu'avant même ma naissance, elle me faisait écouter des choses. Ses artistes préférés, comme David Bowie, Prince... ce genre de génies. Mon père, Samuel, quant à lui, me faisait écouter du classique. Donc un panel très large de genre musicaux pour ma culture musicale.

Moi, j'adore les « vieilles » musiques, comme Aretha Francklin, Nina Simone, Led Zeppelin, Radiohead, Queen, Amy Winehouse, et, comme ma mère, j'aime Bowie et Prince. Et encore, ce n'est qu'une petite portion de ce que j'écoute. Après, j'aime bien le rap, mais seulement quand le rythme, le texte et la mélodie sont jolis. J'écoute donc absolument de tout, sauf du métal et ce genre de sons agressifs. Je n'aime pas quand c'est trop fort, j'ai ce « besoin » de préserver mes tympans. Ça peut paraître idiot et drôle à la fois, dit comme ça, mais c'est très important pour moi.

Amélia est un peu la même que moi sur ce qu'elle écoute, mais par contre elle ne fait pas partie d'une famille de musiciens à la base. Elle a découvert (un peu grâce à moi) l'histoire de la musique. Elle a également découvert des chansons qui font partie de mon histoire, de ma culture et de mon « panthéon », si je puis dire. Et elle a aimé que je puisse lui raconter ce que je savais. C'est suite à cela qu'elle s'est inscrite à la musique en cours d'année. Et je dois dire qu'elle a très bien rattrapé le petit retard. Je m'en souviens comme si c'était hier.

Ce qui l'énerve, en revanche, c'est que son frère ne s'ouvre absolument pas à d'autres genres musicaux que le rap dit « US », qui vient des États-Unis. Il dit qu'elle l'a suffisamment bassiné quand ils étaient plus petits. Et, sincèrement, je le comprends, parce qu'au début, c'est assez compliqué (et donc très dur), et pas très joli niveau son, qu'on se le dise, surtout quand c'est un instrument à cordes. Et puis ensuite, entendre de la musique classique assez souvent, c'est pas non plus très marrant si on n'aime pas ça. De quoi le dégoûter pour un petit moment. Cela me faisait toujours rire de voir sa tête mécontente lorsque nous répétions.

Pour finir, nous aimons bien nous remémorer ces bons moments de notre enfance.

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⏰ Last updated: Nov 02, 2022 ⏰

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