Chapitre 33

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Sébastien regarda la scène qui se déroulait devant lui avec horreur . Il ne s'attendait pas à ce que Yasmine brise la vitre de la voiture avec ses mains . Elle avait dû avoir beaucoup de mal à la casser , vu la solidité de cette dernière . Il la voyait souffrir et du sang coulait de ses mains .

Étant encore sous le choc , il resta immobile près de la portière . Ce n'est que lorsque Yasmine fut hors de la voiture , le visage pâle , et passa devant lui avec indifférence qu'il reprit ses esprits . Il lui attrapa le bras et lui dit : " Où veux - tu aller avec tes mains blessées comme ça ? Monte dans la voiture , je t'emmène à l'hôpital pour panser ta blessure . "

Elle se retourna et le fixa d'un regard froid qu'il n'avait jamais vu auparavant . Même si elle était déjà très faible , elle avait utilisé ses dernières forces pour repousser sa main .

N'était - ce pas trop tard pour jouer le sympathique ? Si elle pouvait lui administrer une bonne gifle , elle n'aurait pas hésité .

Elle marcha sous la lumière tamisée et se dirigea vers la porte d'entrée de la villa . Sa silhouette fine ressemblait à une feuille brisée se balançant dans le vent de façon solitaire .

Après quelques pas , elle se retourna soudainement et demanda tristement : " Était ce vraiment jouissif ? Étais - tu heureux quand tes amis se moquaient de moi ? Est - ce que ça t'avait traversé l'esprit une seule seconde que la femme avec laquelle ils flirtaient est ta femme , et que même si tu ne l'aimes pas , tu ne peux pas laisser d'autres hommes la désirer ? " .

Sébastien ne répondit pas . Elle eut un sourire d'autodérision . Maintenant qu'elle était dans un tel état , qu'attendait - elle d'autre de cet homme ?

Elle monta l'escalier d'un air confus , entra dans la chambre , s'assit sur le lit et fixa le sol . Puis , elle pensa : " Ma vie déjà pathétique pourrait l'être encore plus . "

Sébastien se tenait devant la porte de sa petite chambre . Après avoir longuement hésité , il entra . Cependant , avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit , elle lui lança : " Je n'ai rien à te dire actuellement . Sors de ma chambre . "

L'homme paraissait désemparé . Il jeta un coup d'œil à ses mains blessées , puis posa la trousse médicale sur le sol . Il voulait dire quelque chose , mais aucun mot ne sortait lorsqu'il ouvrait la bouche .

C'était comme si quelque chose était coincé dans sa gorge . Finalement , il abandonna . Il se ourna en silence et ferma doucement la porte derrière lui .

Après un long moment , il entendit un cri
hystérique , si triste et misérable . C'était Yasmine , agonisante . C'était comme si la douleur accumulée et enfouie au fond de son cœur depuis de nombreuses années ne pouvait plus être réprimée .

Par l'interstice de la porte coulissante , Sébastien pouvait la voir clairement . Elle n'était plus la femme qui paraissait indifférente mais qui était forte à l'intérieur . En ce moment là , elle était comme un enfant qui venait d'être blessé et qui voulait évacuer sa frustration et son chagrin . Ce n'était pas terrifiant d'être blessée . Ce qui était terrifiant était qu'elle avait toujours été blessée sans raison .

Aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur , elle était totalement affligée .

Yasmine ressentait cette envie de pleurer négligemment comme cela depuis longtemps . Mais chaque fois , elle avait peur de ne plus être forte après l'avoir fait . Du coup , elle se retenait , réprimait sa douleur et l'enfouissait au plus profond d'elle . Sa vie cahoteuse était si pathétique que même pleurer était un luxe .

Sébastien continuait de regarder à travers la fente qui n'était large que de quelques centimètres , et ce qu'il voyait le choqua terriblement . S'il n'avait pas vu cette scène en personne , il n'aurait jamais imaginé que cette femme puisse avoir des moments aussi tristes .

La septieme  mariée du president Où les histoires vivent. Découvrez maintenant