Les bulles de ma tête

Ré

Sur la piste c'était le silence, on n'entendait que le bruit de la roue du vélo qui tournait.
Et en fait, j'avais envie de parler, de briser ce silence juste pour rire et pour un instant, mais tout d'un coup j'ai eu peur d'un certain écho, comme une résonance qui briserait ce silence de manière définitive si je parlais.
Alors jme suis tue, j'ai doublé la dame, j'ai sonné avec la sonnette, et pas d'écho qui casserait tout après.
Et puis ma sœur a parlé.
Et j'ai compris c'était quoi la résonance qui viendrait inévitablement avec ; c'était juste le flot de paroles qui viendrait ensuite, dire un mot et ne plus savoir s'arrêter de parler.
Alors j'ai accéléré, et j'avais cette sensation de fuir le bruit, mais dans tous les sens du terme.
On me parlait, je répondais un mot, on parlait, j'avançais plus vite.
Durant tout ce temps je n'ai pas vraiment réfléchi sur tout ça, j'ai pas trop raisonné, et c'était reposant et amusant. Et en fait j'ai compris un truc ; on ne sait plus se taire, et dès qu'un mot sort, il en entraîne d'autres inévitablement.