Je peux sentir mon existence me quitter, ma raison d'être. Mon âme est fébrille, elle se meurt.
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Pendant des années, j'ai couru.
Je n'ai jamais cessé de vivre.
Pourquoi ? Pour qui ?
J'ai vécu, dérogé ma réalité de celle des autres. Franchi les barrières, les panneaux et les étapes sans jamais m'arrêter. J'ai vécu plusieurs vies en une seule, plus que celle de quiconque.
Pourtant, pendant que j'ai couru, j'ai évité mes propres sentiments. Dans mon impatience, j'y ai perdu son sens.
Dans ma vitesse, j'ai évité et, avec les années, j'ai oublié de regarder autour de moi. J'ai oublié de regarder ce qui était déjà derrière moi.
Ceux qui ont suivi mes pas ont fait la même erreur. Ils ont oublié de se regarder avant de se dévouer à ma cause, à celle des autres.
Nous nous sommes tous oubliés.
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- Je ne suis pas vraiment sûre de ce qui s'est passé, mais je sais ce que j'ai vu : un amour qui a traversé le temps. Je crois en ce pouvoir. Quand tout ça sera fini, je veux partager cet amour avec le monde. Même si... Ça risque de nous séparer.
- Je sais que tu peux le faire et... Je serai là pour écouter tes aventures à ton retour.
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En sauvant les gens autour de moi, ils sont restés.
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- Il y a des années, mon peuple a été rasé par un cataclysme. Je sais que les Kocos ont vécu quelque chose de similaire... Ça me rappelle que je suis le dernier des échidnés. Que je suis seul.
- Tu es peut-être le dernier mais, pas seul. Tu nous as aussi.
- Je l'admet, j'envie la manière que tu vis. La liberté de faire ce que tu souhaites, quand tu le veux.
- Alors fais-le...! Sors ! Vis un peu.
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Ils se sont perdus à me regarder courir.
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- Cette expérience a éclairé un peu mes idées. Lorsque tout cela sera fini... Je crois que je veux poursuivre sur mon propre chemin. Je ne peux pas vraiment grandir à mon plein potentiel si je dépends toujours de toi... Si ça te va !
Il se mit à rire, un rire empathique, un rire exprimamt un certain deuil.
- Tu es toujours libre de faire ce qui t'anime. Je pense que je ne m'y attendais pas vraiment, pas maintenant dans tous les cas !
- Es-tu en train de dire que je t'ai dépassé ?
- Hey, ne pousse pas ta chance, dit-il alors que le plus jeune riait. Ça va prendre un moment pour m'y faire, mais...
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Pourtant, je savais que tout se devait avoir une fin.
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- Fais attention.
- Attention ? Où est le plaisir là-dedans ?
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Même moi, si éloigné de la réalité.
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- Urgh...
- La cyber corruption s'accélère en toi. Comment arrives-tu à sourire quand tu arrives à peine à tenir debout ?
À ce moment, une partie de moi a cédé, un certain soulagement m'a envahi. J'étais fier, à terme avec moi-même. J'avais assez vécu. J'avais accompli ma tâche.
J'ai pu sentir que Sage était prêt à partir, à me laisser à mon sort, lorsque j'ai décidé d'en faire mes dernières paroles.
- Parce qu'ils vont pouvoir vivre leur propre vie en sachant que j'ai fait de mon mieux.
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Je peux sentir mon existence me quitter, ma raison d'être. Mon âme fébrille, se meurt.
Cette fois, je la laisse me quitter en sachant que j'ai fait ce qui devait être fait...
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- Sonic ? C'est moi...
Elle était assise, observant le paysage à couper le souffle. Le vent transportait l'odeur de la terre, de la rosée alors que le soleil commençait tout juste à se lever.
- Ça fait déjà quelques années, tu imagines ?
Elle déposa sa main contre la surface froide exempt de vie.
- Tu aurais adoré voir tout ce que j'ai vu. Des villages, tellement de personnes à rencontrer, des prairies et de montagnes à gravir... Nous avons croisé Knuckles à un moment. Il disait faire un pélerinage, visiter le monde qu'il n'avait pas encore connu. Il a aidé beaucoup de gens sur son chemin.
Le hérisson cessa de parler pendant un instant, fouillant dans son sac.
- Miles a terminé ses études. Il a fait sa thèse sur la technologie des anciens. Il est toujours convaincu qu'une partie de toi s'y trouve toujours, tu sais ? Il a toujours voulu te rendre fier, alors c'était en partie en ton honneur.
Elle mit un drap au sol, déposant deux assiettes et son repas préféré. Elle parla de tout et de rien, sa voix perdue à travers le temps pour un héros qui avait su le percer.
Pourtant, son sourire grandi et une larme cru bon s'installer lorque ce même vent emporta avec lui son repas, lui laissant peut-être l'espoir qu'une partie de lui était toujours à ses côtés depuis la fin.
