Chapitre 3 : Défi

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Il lâche enfin mon collier pour que je puisse m'éloigner. Il reprend son mix comme si de rien n'était.


Je me dirige rapidement vers Katsuki, deux filles se sont fait la malle. Il ne reste plus que l'hôte de la soirée. Elle me voit arriver et me fait un sourire digne d'une star de cinéma. Le blond, quant à lui, a un sourire, pour ne pas changer, moqueur, il me dit :


Alors comme ça on a tapé dans l'œil du DJ ?

- Mais non ... Il voulait savoir comment je trouvais sa musique.

- Mais oui, dit ça à d'autres, dit la brune. Je connais Izuku depuis longtemps et ce qu'il t'a fait, c'est son mouv spécial "je pécho".


Il s'appelle Izuku, c'est beau comme nom. Et ça sonne bien. Je chuchote :


Izuku ...


La brune me sourit en rigolant discrètement pour pas que mon pote entende. Je continue :


Je vous dis que non, on va boire un verre pour parler musique et danse, rien de plus.

- C'est ce qu'il t'a dit ? insiste notre hôte.

- Presque, lui dis-je, pas sûr de moi.


Elle rigole et se lève pour aller se servir un cocktail au bar. Katsuki quant à lui, après avoir failli mourir une bonne dizaine de fois en rigolant, me demande :


Tu le trouves canon ou pas ?

- Plutôt oui, il n'est pas désagréable à regarder.

- Alors, profite et pense plus à l'autre blond là. On est à Coachella, tout est permis et il a l'air d'en avoir envie aussi vu la manière dont il te bouffe du regard depuis que tu es ici.


Je me force mentalement pour ne pas vérifier les propos du blond, mais le mot "bouffer" me parle bien, vu que j'ai vraiment eu l'impression que j'allais y passer quand je lui parlais il y a dix minutes.


Changeons de sujet, veux-tu, et donc, toi et notre hôte ?

- Calme-toi, tête d'orties, je te vois venir. On est d'accord avec Ochaco, on veut juste s'amuser et passer du bon temps ensemble.

- Ochaco donc.... Tu as retenu son prénom, une première ... dis-je en le taquinant.

- Non, mais, tu le fais exprès, tu veux que j'encastre ta tête dans ton cul ?

- Ah non... Cependant, si j'étais effronté, je dirais que tu aimerais bien que j'encastre la tienne dans celui d'Ochaco, dis-je avec une voix mielleuse.


Je m'enfuis à toutes jambes en rigolant juste après cette phrase. J'ai bien fait, car ses cris surpassent la musique. Je croise la fameuse Ochaco qui me sourit et lui souhaite bonne chance avec l'explosif.

Au même moment, Izuku descend de la scène et se dirige vers moi d'un pas décidé. Son regard m'hypnotise. Je vais vraiment me faire bouffer. Ochaco et Katsuki ont peut-être raison finalement. Mais suis-je prêt pour ça ? Je panique intérieurement.

Finalement, peut-être pas si intérieurement que ça, car en s'approchant le vert se met à rigoler. Il se fout de ma gueule, super ! Je crois que je vais bouder. Réaction super virile, mais au moins mes bras croisés font ressortir mes biceps. Le voilà à mes côtés.


Panique pas, je ne vais pas te manger. Pas maintenant, en tout cas.

- M'en voilà rassuré, dis-je en faisant encore la moue.

- Tu sais que ta bouille d'ange fait vraiment contraste avec ton corps d'Apollon.


Je bafouille... encore ... Je me désole. Il me perturbe beaucoup trop.


Viens, on va se mettre dans un coin plus calme, me dit-il.


Il m'attrape la main et se fraie un chemin dans la foule. On se dirige vers une partie plus sombre du jardin. Nous croisons plusieurs couples dans les fameux coins cosy dont parlait Ochaco et eux ne parlent clairement pas de musique ou de danse. Quoi que, j'entends des notes assez impressionnantes sortir de certaines bouches. Les fauteuils et poufs sont recouverts de longs voilages qui offrent une certaine intimité. Nous nous installons dans l'un d'eux, isolé et vide.

Nous sommes l'un à côté de l'autre, suffisamment proches pour que nos jambes se touchent. On entend toujours de la musique, mais nous ne sommes plus obligés de hurler pour nous comprendre. Je stresse et il le sent, il pose une de ses mains sur ma cuisse. Je sursaute.


Du calme, mon mignon, je suis le premier mec à qui tu parles ? Tu viens de faire ton coming-out ? Rassure-moi, t'es bien gay ?


Je le regarde et décide de me ressaisir, il croit que je suis puceau et ma virilité en prend un coup. Un élan de courage, sorti de je ne sais où, me boost à être un peu plus entreprenant.

Mais clairement, avec lui, l'intimidation ne sera pas facile, voire impossible. En général, mon charisme et mon corps suffisent à impressionner n'importe quel mec. Mais là, c'est mal barré ! Merci Denki, d'avoir descendu mon sexapeal à moins cinq sur dix. Je lui dis en le regardant droit dans les yeux :


Alors non, je ne viens pas de faire mon coming out ! Oui, je suis bien gay, mais je sors d'une longue relation. Je dois juste me remettre en selle !

- Je peux t'aider si tu veux ?

- Avec toi ?

- Oui, c'est une possibilité, dit-il avec un regard digne d'un film érotique. Mais on peut rendre ça un peu plus palpitant, non ?

- Tu as quoi en tête ?

- Un concours ...

- C'est-à-dire 

- Celui qui ramène en premier cinq numéros ou insta gagne le droit de demander ce qu'il veut à l'autre.

- Et en quoi ça m'aide ?

- Ça te remet dans le bain et avec un peu de chance, tu pourras me demander ce que tu veux ? Et moi, j'ai tout à gagner dans cette histoire.


Ses yeux m'ensorcellent, il veut ma mort, c'est sûr !


OK, on fait ça. On va voir l'autre dès qu'on a fini ?

- Ouais, on fait ça, Eijiro, susurre-t-il dans mon oreille.


Il part directement, sûr de lui. J'ai dû perdre cinq minutes à me réveiller du choc d'entendre mon prénom dans sa bouche. Ochaco a dû le lui dire, elle est rigolote, survoltée, sûr d'elle et sournoise, je dois me méfier d'elle. En attendant, il doit vraiment être confiant, faut dire qu'avec moi comme adversaire, il a de quoi l'être. Dire que j'étais comme ça avant Denki. 

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