Tome 1 : Un mort dans l'escalier (part 1)

2.3K 61 5
                                    

Antoine est en première au lycée Victor Hugo, rien ne le différencie des autres élèves de son âge : il n'est dans aucun groupe déterminé, il s'entend plutôt bien avec tout le monde. Les « populaires », les « gothiques », les « geeks » en passant par les « sportifs », les « racailles » et les « musiciens », il n'a d'ennemis nulle part et peut entretenir des conversations avec tout le monde sans trop de soucis.


Il a un petit cercle d'amis, pour être tout à fait exact ils sont trois : Mélanie, Pierre et Tomas en première également. Seul Tomas est dans sa classe, Mélanie et Pierre ont pris espagnol en deuxième langue alors que Tomas et Antoine ont pris Italien. Les quatre se connaissent du collège et ont su garder des liens d'amitié très forts depuis le début du lycée. C'est souvent quitte ou double le passage au lycée pour l'amitié, soit elle explose et disparait soit elle est renforcée et durera dans le temps.


C'est le mois d'octobre, il fait froid, humide, tout le monde a sorti les écharpes et les nez coulent. La bande des quatre a pris l'habitude de se rejoindre à huit heure le matin avant la première sonnerie de huit heure quinze. Quand Antoine arrive, les trois autres sont déjà là.


- Salut les gars...


- Salut Antoine, répondent Pierre et Tomas en cœur.


Mélanie se tourne vers Antoine et lui adresse une moue fatiguée :


- Combien de fois je vais devoir te dire que je ne suis pas un « gars » Antoine ?


- Mél, pour moi tu seras toujours un « gars », on fait partie de la même équipe. Je ne vais pas faire un traitement de faveur pour toi, haha.


- C'est vrai Mélou, en plus tu ne fais aucun truc féminin. Tu ne te maquilles pas, tu n'aimes pas parler vêtements ou mecs avec les autres filles, si ça se trouve t'es vraiment un...


Mélanie interrompit Pierre avant qu'il ait pu finir sa phrase :


- On n'a pas besoin de faire ça pour être une femme gros malin, avec cette mentalité ça ne m'étonne pas qu'aucune fille ne veuille de toi !


Mélanie regretta immédiatement d'être allé si loin, Pierre se renfrognât, baissa la tête et se mura dans le silence. Le sujet était sensible pour Pierre : deux semaines après la rentrée, il avait pris un énorme « stop » par Marine, une fille qui trainait avec les « sportifs » et les « populaires ». Pendant un intercours il avait pris son courage à deux mains et était allé lui demander son numéro de téléphone. Mauvaise idée, Marine avait flashé sur un autre mec Bastien, un sportif aussi. Il faisait partie de l'équipe régionale de basket. Il fallait être honnête Pierre ne faisait pas le poids. Marine avait été franche, elle avait immédiatement dit à Pierre qu'elle n'était pas intéressée mais qu'ils pouvaient « être amis ». Pierre était devenu rouge écarlate, avait bégayé une réponse qui ressemblait à « Mooui pouqoi pwa », s'était retourné et était partit comme une flèche dans les toilettes où il était resté caché pendant une heure entière à se maudire d'avoir cru qu'il avait une chance avec Marine. Pierre avait été officiellement le premier mec de son lycée à prendre un râteau public cette année. Mélanie, Tomas et Antoine ne l'avait pas lâché bien au contraire. Ils essayaient de lui faire comprendre qu'il y avait des choses plus graves, que l'année était encore longue et les gens allaient bientôt passer à autre chose.


La sonnerie de 8h15 mit fin à leur discussion.


Les binômes se séparèrent Mélanie et Pierre partirent vers l'aile A, Pierre et Antoine vers l'aile B.


Le lycée Victor Hugo est un vieux bâtiment mais avec beaucoup de charme. En forme de U sur trois étages, le portail d'accès au lycée donne directement sur la cour au centre du U. Quand on est en face de l'escalier, au centre, surplombé de l'énorme horloge, la partie gauche est l'aile A, en face la partie est appelée par les élèves « la centrale », la partie droite est l'aile B.


Antoine et Pierre allait arriver au deuxième étage de l'aile B, salle 208, où un cours de mathématiques les attendait. Un sale début de journée pour les deux amis qui avaient pour habitude de ne pas faire les exercices demandés et de prier pendant une heure pour que M.Tronchowsky le prof ne les interroge pas. Antoine avait la main sur la poignée de la porte, prêt à entrer quand l'alarme incendie leur déchira les tympans.


- C'est un peu tôt pour un exercice incendie ! hurla Pierre pour se faire entendre malgré l'alarme.


- Ouais, ça ce n'est pas normal...


- Bon bah on descend, peut être qu'il y a vraiment un incendie. Proposa Pierre


Sans un mot ils descendirent dans la cour. Plusieurs autres élèves étaient déjà là, aucune trace de Mélanie et Tomas. Ils restèrent sans rien dire pendant une minute jetant des coups d'œil autours d'eux à la recherche d'une explication, le nombre d'élèves dans la cour grossissait seconde après seconde.


Une rumeur parcourue la foule, Antoine sentit la main de Pierre lui taper l'épaule :


- Regarde ce qui arrive !


Antoine se retourna vers l'entrée du lycée, et là il vit sept personnes arriver en trombe. Ils courraient tous en direction de l'escalier. Sept policier, cinq en uniforme, et deux en civil avec le brassard orange « police » porté autours bras.


- Ok cette fois ça craint vraiment, il s'est passé un truc mec ! S'inquiéta Pierre


- Peut être un truc lié à la drogue ?


- Ils auraient amené des chiens policiers, Pierrot, non ce n'est pas ça...

Sur ces mots Mélanie et Tomas apparurent dans leur champ de vision.


- Tom ! Mél ! On est là. Appela Antoine.


Les deux étaient très pâles. Visiblement choqués par quelque chose. Antoine s'en rendit compte toute de suite et leur demanda s'ils étaient au courant de quelque chose. Mélanie répondit d'une voix tremblante, au bord des larmes :


- Ils ont retrouvé Bastien dans l'escalier...Il est...Il est mort... Il y avait un couteau à côté de lui. Plein de sang.


Les terribles secrets du lycée Victor HugoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant