Là, ou tout à commencé

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Londres, 14 décembre 2022.

Je travaille depuis maintenant deux ans dans un petit pub. C'est redondant car tous les jours - enfin, six sur sept - je fais les mêmes horaires. Le dimanche est mon jour de repos - même si on peut dire qu'en réalité, ce jour de repos ne me sert à rien.

Aux yeux de mes parents, je suis une déception.

Il faut dire qu'ils avaient misé beaucoup sur moi. Étant fille unique, ils voulaient que je passe un baccalauréat scientifique et que j'aille dans l'une des plus prestigieuses universités de Londres. Seule ombre au tableau à ce beau programme : les études supérieures ne sont pas faites pour moi. En revanche, j'aime travailler, j'ai commencé dès l'âge de seize ans, pendant les vacances d'été. Et évidemment, j'y ai très vite pris goût.

Le jour de mes dix-huit ans, mes parents n'ont pas accepté le fait que je leur avoue que je n'irai pas à l'université. Pour leur imposer ma décision, je leur ai montré mon premier contrat de travail signé et indéterminé.

Pour me féliciter, ils m'ont mis à la porte. J'avais une semaine pour quitter les lieux. Mais pleine d'orgueil, sûrement celle de la jeunesse, j'ai pris ma valise et je suis partie le soir même chez une amie.

Tant bien que mal, je me suis débrouillée pour m'en sortir. Mon amie m'a hébergé jusqu’à ce que mon premier salaire tombe et que ma période d'essai soit passée.

Londres, 18 décembre 2022.

A peine arrivée au taff, mon patron me convoque dans son bureau. Mon cœur rebondit dans ma poitrine et, les quelques secondes qui passent entre la salle et l'endroit où ils gèrent les salariés - voire leurs mises à pieds -je me pose des milliers de questions sur ce que j'ai pu mal faire. Les secondes semblent être une éternité quand je ferme la porte derrière moi.
Il me fait signe de m'asseoir en face de lui.
J'avance doucement devant le siège et je m'y pose, je croise mes doigts.
Je me demande ce qu'il veut bien vouloir de moi, qu'est-ce que j'ai fait.

— Mademoiselle Brown, je vous convoque pour vous faire part d'un petit changement dans votre contrat, me dit-t'il en levant à peine les yeux vers moi, je n'arrive pas à reprendre mon souffle.Si je perds mon emploi, je peux rendre mon appartement et devoir supplier mes parents de me reprendre chez eux, mon orgueil en prendrait un sacré coup.

— Vous m'écoutez mademoiselle Brown ?

— Oui, monsieur Davis, veuillez m'excuser, repris-je en secouant légèrement la tête afin de reprendre mes esprits.

Cette fois il ancre son regard dans le mien et s'exprime.

— Seriez-vous disponible pour la période de Noël ?

Je ne comprends pas ce qu'il me demande, le pub ferme à partir du 23 décembre jusqu'au 26. Mais dans le doute, j'acquiesce.

— Très bien mademoiselle Brown, la famille royale à contacté tous les restaurants et les bars de Londres pour savoir si des employés seraient disponibles pour les servir durant la période des fêtes, pensez bien que je n'ai pas pensé à vous pour vos accomplissements dans mon bar, avec toute la vaisselle cassée et  vos deux retards rien que pour ce mois-ci… Mais je n'avais personne d'autre sous la main et, nos employés ont une vie de famille - enfin, vous le savez bien.

Une fois son interminable tirade finie, je reprends mon souffle, j'en avais vraiment besoin car, la seule chose que je voulais, c'était être certaine de ne pas perdre ma place. Maintenant que j'en étais convaincue, je me sentais mieux.

— Très bien monsieur Davis, comment devons- nous procéder ?

— Ce soir, à la fin de votre service, je vous ferai parvenir la convocation, à partir du 20 décembre vous prendrez congé pour vous préparer.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 24, 2022 ⏰

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