Le tableau du garçon qui pleure

Un étrange tableau

TW: Suicide, meurtre, décès

Une jeune adolescente marchait dans sa maison, sans but précis. Aujourd'hui avait lieu l'anniversaire de la mort de son grand-père et cela l'affectait énormément. Elle avait toujours été très proche de lui, l'avoir vu mourir à petit feu sous ses yeux avait été la pire des tortures. Elle essayait de rationaliser en se disant qu'au moins il ne souffrait plus mais c'était plus fort qu'elle. Il lui manquait un peu plus chaque jour et elle ne pourrait jamais y remédier. Alors que la fille s'arrêtait, toujours dans ses pensées, elle remarqua que le tableau se trouvant en face d'elle était de travers. Elle le connaissait depuis son plus jeune âge et pourtant ce dernier lui donnait toujours autant de sueurs froides. La peinture représentait un enfant en bas-âge, des larmes perlant sur les joues du bambin. L'adolescente ne pouvait s'empêcher de lui adresser la parole, comme s'il était un membre de la famille. Elle avait peur de le mettre en colère si elle ne le faisait pas. Une étrange aura se dégageait de l'œuvre.

???: Bonjour ! Aujourd'hui est un jour spécial... Nous allons devoir nous absenter toute la journée maman et moi. Nous rentrerons vers 20 heures, j'espère que ça ne te dérange pas.

N'obtenant aucune réponse, comme toujours, elle fit demi-tour et commença à s'éloigner en direction de sa chambre. Soudain, un bruit sourd la fit sursauter et hurler de terreur. Quand elle se retourna, elle vit que le tableau était seulement tomber. Elle avait dû mal le remettre. Après l'avoir raccroché, elle n'eut pas le temps de s'éloigner qu'il tomba à nouveau. En ayant marre de ne pas réussir à l'accrocher correctement, la jeune fille le posa sur une table se trouvant juste à côté d'elle. Une fois fait, elle s'en alla dans sa chambre afin de se préparer pour la journée. Elle opta pour une robe violette, lui arrivant légèrement au-dessus des genoux. Pour un jour aussi difficile qu'aujourd'hui, elle avait envie de porter sa couleur préférée, malgré que le noir aurait été plus cohérent étant donné que c'était la couleur associée au deuil. Quand elle eut fini de s'habiller et de se coiffer, elle se rendit une fois de plus dans le salon afin d'attendre sa mère. En regardant le mur, elle vit que le tableau était de nouveau à sa place. Sa mère avait dû s'en occuper. Une fois que cette dernière fut prête, elles se redirent toutes deux au fleuriste le plus proche. Elles décidèrent d'acheter des roses rouges avant de se rendre cette fois-ci au cimetière. La jeune adolescente suivait sa mère dans les différentes allées menant aux tombes. Elle avait toujours trouvé les cimetières magnifiques. Cependant, quand elle venait rendre visite à son grand-père c'était une toute autre chose. Pour la jeune fille, il était impossible de croire que sous cette pierre se trouvait son cher Papi. Quand elles furent arrivées devant la tombe de ce dernier, la mère de l'adolescente déposa les roses rouges, caressa tendrement la photo de son père en laissant échapper quelques larmes, puis s'éloigna pour retourner à la voiture. La fillette, quant à elle, s'assit en tailleurs en face de la photo. Si sa mère était partie aussi vite, c'est parce qu'elle savait très bien que sa fille aimait parler à son grand-père sans que personne n'écoute son monologue.

???: Tu sais Papi, tu me manques énormément... Chaque jour j'ai peur d'oublier les traits de ton visage, ta voix grave et rassurante qui pouvait facilement devenir effrayante quand tu étais énervé, ton grand cœur, ton humour que personne ne peut surpasser. Mais surtout, ton amour pour moi... J'avais encore besoin de toi, pourquoi es-tu parti aussi vite ? J'aimerais t'en vouloir mais je ne peux pas, on sait tous les deux que tu n'as pas choisis ce qu'il t'es arrivé. Tu ne pourras pas me voir devenir celle que je veux être et tu ne peux pas savoir à quel point c'est douloureux, tu étais mon repère dans ce monde... Comment suis-je censée faire maintenant sans toi ? Tous les jours je pense à abandonner, mais je me dis que même si tu n'es pas à côté de moi tu peux peut-être me voir... Et ça me donne envie de continuer à me battre ! Je t'aime Papi, ne l'oublie jamais.