⚜ Terminé ⚜
"Quand on énerve la Faucheuse, il faut s'attendre à en subir les conséquences."
Le quotidien de Polly n'est pas des plus banals, notamment au lycée. Elle ne sait que se prendre la tête avec Evy, la capitaine de l'équipe, de défier Alex...
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"Nous sommes fermés."
Les poings serrés, je ravalai la frustration qui me submergeait à la lecture de ces mots plaqués contre la porte vitrée. Je m'y adossais contre et fermai les yeux en prenant de grandes inspirations pour calmer l'agacement qui me piquait de l'intérieur. J'avais enfin trouvé la bibliothèque grâce au GPS de mon téléphone et voilà qu'elle était fermée ! Je m'étais levé plus tôt afin de faire un détour qui s'était avéré inutile.
Et le détail qui alimenta mon mécontentement était que les horaires d'ouverture n'étaient indiqués nulle part. Peut-être était-ce parce que tous les habitants de cette ville les connaissaient sur le bout des doigts. Mais ce n'était pas mon cas.
Génial !
J'enfouis mes mains dans les poches de mon jean, étouffant un lourd soupir. J'ouvris subitement mes paupières à l'entente d'un tintement métallique qui me donna une soudaine bouffée d'espoir. Mon regard s'aimanta en direction d'une jeune femme à l'accoutrement particulier qui s'avançait vers moi. Ses cheveux noirs étaient attachés en un chignon négligé. Le talon de ses bottes noires martelait le sol goudronné. D'une certaine façon, elle me rappelait Grincheux. Toute vêtue de noir.
Mon palpitant s'affola lorsque je constatai le trousseau de clé qu'elle tenait en main et j'osai alors espérer qu'elle travaillait à la bibliothèque. À l'instant où son regard marron se planta sur moi, il s'emplit de surprise. Je me demandais si cette réaction était due au fait que j'étais le premier « client » qui arrivait avant l'ouverture. Je l'ignorais, car je n'avais aucune connaissance des horaires.
Je me déportai de quelques centimètres sur le côté, afin de lui laisser le champ libre si son lieu de travail était ici. Un sourire satisfait se grava sur mes lèvres et balaya cet amer sentiment de frustration qui crispait mes membres quand je la vis insérer une clé argentée dans la serrure de la porte de bois de la bibliothèque.
— Excusez-moi, m'dame, m'exclamai-je en m'avançant vers elle.
Elle releva son regard marron sur moi et me reluqua tout en ouvrant la porte dans un grincement lourd.
— Jusqu'à quelle heure la bibliothèque est ouverte ?
Une lueur étonnée passa dans ses yeux arrondis, ce qui raviva l'agacement en moi. Les lèvres pincées, je songeai sérieusement à me balader avec une pancarte accrochée derrière ma nuque où il était écrit : « NOUVEAU À MALLORY WEST ». Cette approche réduirait ainsi de façon considérable les chances de provoquer la confusion chez les gens quand je m'adressais à eux.
— Jusqu'à sept heures le soir, mon p'tit.
Je me retins de rétorquer que je n'étais pas son « p'tit » et conservai un douloureux silence pour, à la place, hocher la tête. Sept heures. J'aurais largement le temps de venir à la bibliothèque après le lycée.
