— Tu sais, Arsène est vraiment mignon. Je pense que je vais le revoir.
Depuis qu'Ombeline s'est levée, elle parle de son garde. Il est charmant, attentionné et la regarde avec adoration. J'ai envie de lui dire que tous les hommes la regardent de cette manière. Elle n'a même pas remarqué l'énorme hématome qui prend l'entièreté de ma joue. J'ai essayé de masquer comme je pouvais cette monstruosité et je me place à droite de la princesse pour qu'elle ne me pose pas de question. Je cherche encore une excuse que je ne trouve pas.
— Vous savez qu'il n'est pas de votre rang.
Elle attrape ses jupons pour descendre les marches du château. Une domestique est venue me chercher au réveil de la princesse pour que je l'accompagne à un brunch dans les jardins. Après ma nuit qui fut longue et éprouvante, je n'avais qu'une envie, rester dans mon lit. Pourtant je me suis levée et me dirige en compagnie d'Ombeline vers les jardins royaux.
— C'est vrai, mais il est bâti comme un athlète.
— C'est évident, il est garde.
— C'est vrai que ton frère a un beau corps aussi. Comme tous les gardes... Tu devrais t'en trouver un.
Je m'étrangle à moitié, premièrement à la mention de mon frère et deuxièmement à l'idée de me trouver quelqu'un. Ombeline me fait une moue boudeuse, elle espère bien que je sois séduite par un homme. Je ne lui ai pas encore parlé du duc de la veille. Je ne devrais pas traîner et aborder le sujet. Elle le croisera bien et il lui parlera de la soirée sans qu'elle ait conscience de qui il est. C'est idiot, mais j'ai envie de garder cette partie de la soirée pour moi, comme un fruit défendu. Je sais que c'est idiot, il pense avoir parlé à la princesse et pas à sa dame de compagnie. Elle reprend :
— C'est vrai, Léo, tu ne veux pas avoir une famille ?
— J'ai déjà une famille.
— Tu n'as que Ban. La princesse a toujours utilisé ce surnom affectueux en parlant de mon frère. Et lui aussi voudra se trouver une femme un jour ou l'autre et construire une famille.
Je suis sur le point de lui rétorquer que ce n'est pas prêt d'arriver le connaissant, mais j'entends des bruits de pas et je n'ai pas envie qu'on me surprenne à parler de la sorte à la princesse alors je préfère me taire.
Finalement, je vois le duc de Whithaven tourner à l'angle du couloir. Prise de panique, j'attrape le bras d'Ombeline.
— Oh ! Nous avons oublié...
J'ai un blanc. Nous n'avons rien oublié, je veux juste m'éloigner de l'homme dont les pas se rapprochent de nous.
— Quoi ? Qu'avons-nous oublié ?
Je lui lâche le bras et cogite à toute vitesse.
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Fall out
FantasyIl y a 350 ans le jugement dernier a été rendu. L'enfer s'est déchaîné sur le monde, les anges sont descendus du ciel pour exterminer les pécheurs et ont ouvert les portes de l'enfers afin que les démons détruisent les ruines encore fumantes. Certai...