Chapitre 8

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Les indications m'ont paru assez vagues, surtout au vu des bizarreries de la soirée. Il n'y a jamais eu autant de personnes présentes quand je recevais mes ordres de missions. J'ai été sur le point de couper quelques doigts pour prouver que j'étais compétente. On ne m'a encore jamais autant sous-estimé que récemment et je ressens le besoin irrépressible de prouver ma valeur même si ça signifie assassiner un homme ou un démon... Les informations n'étaient pas très claires. Bazan m'a clairement expliqué que je devais me rendre dans une maison abandonnée ou mes cibles devaient se rencontrer. Elles sont toutes deux dangereuses, mais l'une l'est plus que l'autre, je comprendrais en les voyant. Bazan m'a demandé de les prendre par surprise pour avoir l'avantage. Je sais que je peux facilement venir à bout de 3 démons de catégorie moyenne. Ce qui me fait penser que ce sont peut-être des démons supérieurs du type de Bazan, ce qui n'est pas rassurant. Mes cibles ont rendez-vous 1 heure après mon arrivée estimée dans la maison, ce qui me laisse le temps d'explorer la zone et d'évaluer le meilleur angle pour me cacher puis frapper.


Je suis devant la maison et dire qu'elle est abandonnée est un euphémisme, elle part en lambeau. C'est un décor de scène de crime... Je pousse le portail qui grince avant de tomber de ses gonds. Je lui lance un regard en coin. Il y a encore une porte d'entrée qui tient par je ne sais quel miracle. Je l'ouvre avant de la refermer soigneusement. Je prends ma dague en main avant de faire le tour. Il n'y a pas âme qui vive, même pas un animal vivant dans cette bicoque. On est dans un coin vraiment isolé de la ville, la première maison se trouve assez loin et elle paraissait tout autant abandonnée que celle-ci quand je suis passée devant. Ce qui veut dire que je pourrais commettre mon crime sans risquer d'alerter le voisinage. Il n'y a plus aucune vitre et les rares meubles qui restent sont recouverts d'une couche de poussière ou abîmés par les intempéries. Je regarde par la fenêtre de la cuisine et vois le jardin totalement laissé à l'abandon. Il y a des arbres à proximité qui pourraient m'offrir un repli stratégique si j'en viens à rater ma mission. Je suppose que les cibles n'iront pas parler à l'étage et iront dans le salon. J'ouvre les deux portes d'un placard et me place dedans en laissant l'une des portes entrouvertes pour avoir une vue d'ensemble sur la pièce.



Je ne sais pas depuis combien de temps je suis accroupie dans ce placard, mais je somnole. Mes cibles ne se présentent pas, j'espère que ce n'était pas une mauvaise blague de Bazan. Je suis prête à rester là toute la nuit à attendre, mais j'ai peur de m'endormir au bout d'un moment. La clé dans ce genre de mission c'est la patience, mais ça n'a jamais été mon fort. Le moment que je préfère c'est quand j'entre dans le feu de l'action et que je peux faire pleuvoir les coups. Mon esprit divague et je repense à Raphe, chose à ne pas faire dans ce genre de situation. Il a dit que je hantais ces pensées comme il hante les miennes. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais pour une fois je me surprends à apprécier l'idée de me mettre avec quelqu'un, de me marier et vivre le bonheur dont tout le monde parle et espère. Mon esprit fatigué me fait rêver à des utopies. N'est-ce pas le but d'un rêve ?


Soudain, j'entends du bruit à l'extérieur. Je tends l'oreille, des chevaux. Je suis venue à pied pour rester discrète et je me dis que prendre leurs chevaux pour le retour ne sera pas de refus. Quelqu'un tape dans le portail que j'ai fait tomber au sol. La porte s'ouvre. J'entends la voix d'un homme, mais elle me paraît étouffée dû à ma capuche, le placard et le mur qui me sépare de mes cibles.


— Cette maison est ignoble. Tu n'aurais pas pu choisir un autre endroit ?


Fall out - L'Âme Vendue au DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant